UN MOIS AVEC SURSIS POUR LES 14 CHAUFFEURS
Le juge, après lecture des ordonnances, a décidé d’accorder le sursis à l’ensemble des transporteurs “irréguliers’’ dont les lieux de stationnement sont installés dans la clandestinité, un peu partout dans les quartiers de la capitale du Rail.
Depuis le vendredi 10 mai, 14 membres du collectif des chauffeurs qui empruntent les axes Thiès - Mbour, Thiès - Dakar… ont cessé de couper leur jeûne en famille. Ils ont été déférés au parquet pour transport irrégulier. Après avoir passé cinq jours derrière les barreaux, ils ont bénéficié, hier, de la clémence du tribunal des flagrants délits de Thiès. Leur procès, qui s’est ouvert à 14 h passées de quelques minutes, n’a même pas duré. Puisque le juge, après lecture des ordonnances, a décidé d’accorder le sursis à l’ensemble des transporteurs “irréguliers’’ dont les lieux de stationnement sont installés dans la clandestinité, un peu partout dans les quartiers de la capitale du Rail.
Venu soutenir ses camarades, le porte-parole du regroupement des chauffeurs de covoiturage salue la décision du juge, mais précise tout de même que ses collègues méritaient la relaxe pure et simple. Parce que, dit-il, ils n’ont rien fait. “Nous sommes satisfaits de la décision rendue par le juge. On savait qu’on allait les libérer, parce qu’ils n’ont rien fait. Tous les 14 chauffeurs qui ont séjourné en prison, travaillaient pour le compte de leurs familles. Ceux qui ont été emprisonnés ne sont pas des bandits, des vendeurs de chanvre indien, des voleurs, encore moins des agresseurs. Ce sont des fils de ce pays qui veulent travailler et aider leurs familles’’, se désole Abdoulaye Ndiaye alias “Rim’’. Même si le tribunal a prononcé une sentence clémente, le porte-parole du Regroupement des chauffeurs de covoiturage “Allo Mbour et allo Dakar’’ soutient qu’il faut éviter aux jeunes le séjour carcéral pour des faits “aussi mineurs’’.
Aussi, ajoute-til que le fait de passer cinq jours en prison va engendrer quelques répercussions psychologiques sur les désormais ex-pensionnaires de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. Si certains chauffeurs du regroupement “Allo Mbour et allo Dakar’’ reconnaissent exercer dans une situation irrégulière, Rim, lui, botte en touche et affirme que ses camarades et lui font du covoiturage. Une pratique exercée en zone urbaine pour alléger le trafic routier et réduire la pollution. “Nos collègues ont été arrêtés et condamnés pour transport irrégulier. Mais nous ne faisons pas du transport irrégulier. Ce que nous faisons, c’est du covoiturage. Cela existe dans les pays occidentaux comme les Etats-Unis, la France, la Belgique…
Donc, à nous de développer le secteur transport’’, dit-il. Avant d’ajouter que leurs véhicules sont en règle, parce que les propriétaires détiennent tous les papiers (assurances, carte grise, permis). Pour exercer leur activité journalière en toute quiétude, le Regroupement des chauffeurs “Allo Mbour et allo Dakar’’ prévoit de rencontrer toutes les autorités au plan local, avant de mettre sur pied une association répondant à toutes les normes. Il s’agit du Collectif des usagers pour l’organisation et la légalisation du covoiturage au Sénégal. Déjà, à Thiès, ils sont 1 200 chauffeurs à faire ce type de transport en commun.