GESTION MIGRATOIRE, UNE EQUATION À MILLE INCONNUES
La question de la migration irrégulière demeure une préoccupation dont la solution définitive n’est pas encore trouvée
Ce vendredi 18 décembre est célébrée la Journée internationale des migrants. Au Sénégal, la célébration de celle-ci est marquée par un précédent sombre, avec la disparition ou la mort de plusieurs jeunes qui voulaient rejoindre l’Europe par la voie maritime. Même si une accalmie est notée sur les départs, ces derniers temps, le problème reste entier.
Ces dernières semaines, il y a moins de départs connus de candidats à l’immigration irrégulière par la voie maritime ; une situation qui contraste d’avec les vagues (de départs) notées les mois précédents (notamment en août, septembre, octobre novembre).
Des morts et des disparitions qui se comptent par centaines, des milliers de jeunes vivant dans des camps d’accueil de l’autre côté de l’Atlantique, c’est le triste bilan de ce phénomène qui renvoie une image peu reluisante du pays. Pis, jusqu’à nos jours, les autorités n’ont pas connaissance du nombre exact de décès en mer ou ne veulent pas communiquer sur la question.
Lors de la première Conférence de presse gouvernementale, le 24 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Antoine Félix Diome, avait indiqué que l’ambition du gouvernement n’est pas de «compter des morts, mais à trouver des solutions», entretenant ainsi une nébuleuse sur le nombre officiel de morts. Une autre équation de la prise en charge de cette question de l’immigration irrégulière reste les engagements du Sénégal envers les pays d’accueil dont le royaume d’Espagne.
Au retour d’une visite en Afrique qui l’a mené au Sénégal, le 21 novembre dernier, la ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya, a indiqué que les deux pays ont décidé de «renforcer leur coopération pour lutter contre l’immigration illégale et encourager les voies vers des migrations sûres, ordonnées et régulières». Elle avait, par ailleurs, annoncé l’envoi, prochainement, d’un avion de surveillance maritime avec 15 affectations (2 équipages) et d’un navire océanique avec 25 affectations, qui viendront renforcer les effectifs du détachement espagnol, composé de 2 patrouilleurs de haute mer de la Guardia Civil et d’un hélicoptère de la Police nationale. Aussi, faisant le compte rendu de la cette visite, la presse espagnole a indiqué qu’un accord a été signé entre les deux pays pour le rapatriement des migrants entrés illégalement en Espagne.
Démenti catégorique du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr. Il a estimé «qu’il convient d’arrêter toutes les rumeurs et supputations sur la signature de cet accord, en disant de manière solennelle, claire et précise, qu’il n’y a pas de signature entre la République du Sénégal et le royaume d’Espagne, en ce qui concerne le rapatriement de nos compatriotes».
C’était lors de la Conférence de presse gouvernementale du 24 novembre. Moïse Sarr d’ajouter que la Convention signée entre les deux pays est relative à la prise en charge sociale des migrants sénégalais établis en Espagne. Accord ou pas, force est de relever que des jeunes ont été effectivement rapatriés du royaume d’Espagne. Comme bilan de la migration irrégulière, il y a également le décès d’enfants embarqués dans cette aventure périlleuse.
Le cas du jeune Doudou, dont le père a été condamné par le Tribunal de grande instance de Mbour, à deux (2) ans de prison dont un (1) mois ferme pour mise en danger de la vie d'autrui, en est une parfaite illustration. Malgré cette accalmie notée ces derniers temps, la question de la migration irrégulière demeure une préoccupation dont la solution définitive n’est pas encore trouvée.
Journée internationale des migrants : Origine et sens d’une célébration
La Journée internationale des migrants, proclamée par l'Organisation des Nations unies (ONU) le 4 décembre 2000, commémore l'adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990. Elle est célébrée tous les 18 décembre de chaque année dans les États membres de l'ONU afin de «dissiper les préjugés» sur les migrants et «de sensibiliser l’opinion à leurs contributions dans les domaines économique, culturel et social, au profit tant de leur pays d’origine que de leur pays de destination».
Lors de cette journée, l'ONU encourage tous les États invités, États membres des Nations unies, organisations intergouvernementales et non gouvernementales, à fournir des informations sur les droits de l'homme et sur les libertés fondamentales des migrants, à partager leurs expériences et entreprendre des actions qui assurent leur protection.