VASTE OPERATION DE «NETTOYAGE» DES FORETS EN CASAMANCE
L'armée a prit l’assaut des derniers bastions rebelles dans les forêts de Boffa, Bilass, Sikoune, Mbissine…
C’est une vaste opération de sécurisation que l’armée sénégalaise a lancée, ces dernières heures, dans les forêts de Bilass, Boffa, Sikoune et autres dans le sud de la région de Ziguinchor. Un impressionnant dispositif de militaires et de matériel a été déployé pour nettoyer la zone des bandes armées, sécuriser la zone en question et rassurer les populations sous l’emprise des agissements de ces bandes armées qui ont fini d’y installer une situation de psychose et de désolation. Le premier bilan fait état d’énormes pertes dans le camp rebelle avec des bases rebelles démantelées et des éléments armés qui fuient vers la frontière bissau-guinéenne.
C’est la grande offensive contre les bastions de bandes armées que la grande muette a lancée, ces dernières heures, dans les forêts de Boffa, Mbissine, Bilass, Sikoune et autres … Dans un déploiement de troupes impressionnant, ces dernières quarante-huit heures, l’armée nationale semble décidée à en finir avec les agissements d’éléments armés dans cette zone suspectée d’abriter des bastions rebelles. La traque lancée dans les forêts de Boffa et Mbissine, situées non loin de la frontière avec la Guinée Bissau, on assiste à une escalade de la violence installant une situation de psychose chez certaines populations de la zone qui redoutent le pire.
Le premier bilan de ces opérations de ratissage enclenchées par l’armée fait déjà état de démantèlement de cantonnements rebelles si l’on en croit certaines sources qui parlent de pilonnage et de bombardement de la zone par l’armée. Sikoune, Bilass, Boffa sont les forêts cibles de l’intensification des tirs à l’arme lourde entendus par les populations. Une volonté de sécurisation de ces zones serait à l’origine de ces opérations de ratissage menées par la Grande muette dans ces zones de prédilection des bandes armées qui y installent une véritable psychose auprès des populations.
Pour cause, entre racket, rapt et kidnapping voire prise d’otage avec meurtres, ces zones étaient réputées dangereuses. Les bandes armées y avaient même érigé des zones rouges infranchissables par les populations rendant quasiment impossible tout accès. Du coup, les opérations de sécurisation de l’armée même si elles impriment une certaine anxiété sonnent tout de même comme un soulagement pourles populations, selon un groupe de jeunes originaires de la zone qui voient à travers ces opérations une façon de mieux sécuriser certaines localités.
Pour rappel, il y a quelques mois, le processus de retour des populations mis en branle par les autorités avait permis à des milliers de déplacés de regagner leur terres mais, de récurrents incidents malheureux survenus dans la zone avaient fini de perturber sérieusement ce retour des populations. Il y a même quelques semaines, trois jeunes du village de Niadiou avaient été portés disparus. Au final, les corps sans vie de deux d’entre eux seront retrouvés dans la forêt de Bilass, ce qui avait plongé les populations de la zone dans la désolation et la consternation. La liste est loin d’être exhaustive car trois jeunes exploitants forestiers portés disparus depuis plus d’un an restent toujours introuvables. Aujourd’hui, cet assaut de l’armée contre les bandes armées va sans nul doute sécuriser la zone. Mais quel sera le sort du processus de paix avec cette recrudescence de la violence ? La question agitée trouve sa réponse dans la volonté des populations qui aspirent à la paix. Les opérations de sécurisation lancées par l’armée même si elles sont susceptibles d’installer la psychose n’entachent en rien ce processus, rassurent certains observateurs avertis.
Toutefois, si pour l’armée et la plupart des populations, cette offensive de la Grande muette sonne comme une sécurisation des zones, pour la branche Atika du mouvement indépendantiste, c’est juste une volonté de spoliation des ressources naturelles de la zone. Comme le stipule ce même Atika à travers un communiqué du cercle des intellectuels du Mfdc depuis l’Europe. En attendant, l’armée par un impressionnant déploiement de troupes et de logistique sur le terrain intensifie ses opérations de sécurisation pour nettoyer complètement ces zones des bandes armées. Difficile d’établir cependant un bilan de ces opérations menées au cours des dernières 48 heures mais des sources parlent de « nombreuses pertes du côté des bandes armées avant de signaler que ces dernières abandonnent leurs bases et se réfugient de l’autre côté de la frontière bissau-guinéenne.