ZAKARIA SALL TRAINÉ EN JUSTICE PAR SON ÉPOUSE POUR CALOMNIE ET ABANDON DE FAMILLE
En guise de réparation, la plaignante Aissata Sall Kane réclame 20 millions Fcfa. Le jugement sera rendu le 24 novembre prochain
Accusé d’abandon de famille et de calomnie au préjudice de sa femme, Zakaria Sall a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. En guise de réparation, la plaignante Aissata Sall Kane réclame 20 millions Fcfa. Le jugement sera rendu le 24 novembre prochain.
Les époux Sall (Zakaria et Aïssata Sall Kane) ne sont plus en odeur de sainteté. Pourtant, en dehors des liens de mariage, Aissata Sall Kane et Zakaria Sall sont apparentés. Ils se sont connus aux Etats-Unis et sont tombés follement amoureux l’un de l’autre. C’est ainsi qu’ils ont décidé de se marier. De cette union sacrée est née une fille. Malheureusement, leur couple commence à battre de l’aile et les disputes deviennent de plus en plus nombreuses. D’où leur décision d’entamer la séparation de corps. La plaignante qui poursuit son mari pour abandon de famille et calomnie dit avoir vécu l’enfer dans son foyer. Elle raconte que son époux la battait alors qu’elle était enceinte. «Ne pouvant plus supporter les violences verbales et psychologiques, j’ai décidé de mettre fin à la relation. Non seulement Zakaria a abandonné le domicile familial, mais aussi il a colporté des calomnies à mon égard. Il a écrit une lettre à mon supérieur pour leur dire que j’ai excisé ma fille qui vient juste de souffler ses deux ans. Pour que je puisse garder mon travail, on m’a exigé de faire un diagnostic à ma fille pour être sûr qu’elle n’a pas été touchée. Il avait l’intention de me nuire et de me décrédibiliser à l’Unicef. Pourtant, c’est moi qui l’entretenais et le nourrissais. Lorsque j’ai introduit une demande au tribunal pour la garde de notre enfant, on me l’a accordée. La pension alimentaire était fixée à 25.000 francs par mois», a-t-elle conté. Des accusations balayées d’un revers de main par le prévenu qui dit n’avoir jamais eu l’intention de nuire à sa femme. A l’en croire, il est resté durant 18 mois sans voir sa fille. «Lorsque j’ai eu des échos qu’elle était partie au village précisément au Fouta, je me suis dit qu’elle allait exciser notre fille, car c’est la tradition de nos ancêtres et j’ai envoyé un message à son supérieur pour l’avertir. Cela m’a permis d’avoir la confirmation que cela n’a pas eu lieu. Pour la pension alimentaire de ma fille, je lui envoyais sur le numéro de mon épouse, mais elle m’a bloqué, raison pour laquelle elle ne recevait pas mes messages», dit-il pour sa défense.
LA PARTIE CIVILE RECLAME 20 MILLIONS
Me Borso Pouye conseil de la partie civile, trouve que le mis en cause est de mauvaise foi, car il pouvait envoyer l’argent par la poste. «L’abandon de famille est avéré. Ma cliente Aissatou, qui est ma nièce, est fonctionnaire aux Etats-Unis. Lorsque j’ai voulu réconcilier le couple, Zakaria Sall a saisi l’Unicef pour dénoncer sa femme d’avoir excisé sa fille. Ce qui est archifaux, car l’homme de l’art a prouvé le contraire. Il a dit sournoisement que l’Unicef est chargé du suivi de l’enfant. Il avait l’intention de lui nuire, car l’abandon de la famille est manifeste et la calomnie ne souffre d’aucune contestation», tranche l’avocate. D’après Me Borso Pouye, l’Unicef payait 20.000 dollars par mois (soit 10 millions Fcfa) à l’époux de sa cliente lorsqu’il l’accompagnait pour ses voyages. Suffisant pour que l’avocate réclame 20 millions Fcfa pour la réparation du préjudice. Une demande que rejette Me Amadou Ali Kane, avocat de Zakaria Sall, qui souligne que son client a été traité de drogué, de chômeur et de Sans Domicile Fixe (Sdf). Pourtant, il était agent immobilier à Los Angeles, informe-t-il. «Après avoir fait connaissance avec la dame, il l’a épousée avant de tout abandonner pour la suivre», indique l’avocat de la défense qui ajoute que son client a toujours versé la pension alimentaire. «Ils n’ont pas divorcé juridiquement, mais la partie civile l’a expulsé de sa maison avant de saisir la justice pour la garde de l’enfant. Son épouse est halpulaar, raison pour laquelle il a posé la question à l’Unicef pour savoir si sa fille n’avait pas subi d’excision au Fouta. Il n’a fait que poser des questions. Mon client n’avait pas l’intention de nuire», rassure Me Kane qui a plaidé la relaxe. La décision sera rendue le 24 novembre prochain.