« CE SERAIT UN HONNEUR DE PORTER LE MAILLOT DU SÉNÉGAL »
Arrivé en janvier à Antalyaspor pour remplacer Samuel Eto’o, Souleymane Doucara fait un début de saison parfait - Entretien
Arrivé en janvier à Antalyaspor pour remplacer Samuel Eto’o, Souleymane Doucara fait un début de saison parfait avec les rouge et blanc. Dans un entretien qu’il a accordé à «Afriquesports.net», l’attaquant franco-sénégalais a évoqué ses objectifs avec son nouveau club, la légende camerounaise Samuel Eto’o ou encore son désir de défendre les couleurs du Sénégal, pays d’origine de ses parents.
Souleymane, comment ça se passe avec votre nouveau club Antalyaspor?
Cela se passe bien avec Antalyaspor. J’ai été bien accueilli et je me suis bien adapté. C’est une super ville, il fait très beau et très agréable à vivre. On a rencontré quelques difficultés la saison passée pour le maintien mais Dieu merci, ça s’est bien fini. Je suis encore là-bas et très content d’y être.
Qu’est ce que ça fait de remplacer une icône comme Eto’o qui a marqué l’histoire du club ?
Je suis effectivement venu en janvier pour renforcer l’équipe. J’étais à Osmalinspor et ça se passait plutôt bien là-bas. J’avais déjà inscrit cinq buts et délivré six passes décisives en début de saison et puis j’ai eu l’appel d’Antalya. Il leur fallait un attaquant pour pallier le départ de Samuel Eto’o. J’ai répondu favorablement à leur proposition parce que remplacer une telle icône, c’était un honneur pour moi. Il a marqué 44 buts. C’est une grande figure là-bas, dans la ville et pour le club. Je prends cette pression positivement avec la volonté de bien faire pour suivre ses pas.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés cette saison ?
C’est une nouvelle saison qui débute avec quelques renforts. On a connu aussi des départs. Le club retrouve une certaine stabilité au niveau des dirigeants. Il y’a un nouveau président qui est arrivé et l’objectif collectif, c’est le maintien rapidement. Personnellement, j’aimerai augmenter mes statistiques. L’année dernière, j’ai joué six mois ici et j’ai marqué 11 buts, toutes compétitions confondues. Cette saison, j’espère au moins franchir la barre des 15 buts.
Vous êtes un Sénégalais, né en France. Est-ce que le sélectionneur Aliou Cissé vous a approché pour intégrer l’équipe nationale du Sénégal?
Je suis franco-sénégalais. Je suis né à Meudon, dans la banlieue parisienne. Je suis originaire d’un quartier qui a connu pas mal de footballeurs notamment Demba Bâ qui est un grand frère pour moi et un mentor. Dans le même secteur y’avait également Hatem Ben Arfa. Je n’ai malheureusement pas eu encore la chance d’être appelé en équipe nationale. J’avais été approché à l’époque où je jouais encore en Italie. Je devais jouer avec les U23. Mais je n’ai malheureusement pas pu répondre favorablement à cette sélection. Je n’ai pas encore été appelé chez les A. Mais je sais que le coach Aliou Cissé est très attentif à notre championnat. J’espère y être un jour. C’est clair que si j’avais le choix, j’opterai pour l’équipe nationale du Sénégal. C’est là où sont originaires mes parents. Je me sens à 100% sénégalais, même si j’ai la double nationalité. Ce serait vraiment un honneur pour moi de pouvoir un jour porter le maillot du Sénégal.
Vous avez suivi l’équipe nationale du Sénégal en coupe du monde. quelle lecture faites-vous du parcours des Lions ?
J’ai suivi avec beaucoup d’attention l’équipe du Sénégal à la coupe du monde. J’étais d’ailleurs, un fervent supporter. J’ai vu leur parcours et je pense qu’il nous a manqué un peu de maturité pour se qualifier. Dans l’ensemble, la nouvelle génération est plutôt homogène avec des joueurs phares comme Sadio Mané, Keita Baldé ou encore Kalidou Koulibaly qui jouent tous dans de grands clubs européens.
Quels souvenirs gardez-vous du Sénégal ?
Le Sénégal, c’est mon pays. J’y viens assez souvent. Je suis originaire de Bakel, mais j’ai beaucoup de familles à Dakar. J’ai même commencé à construire une maison à titre personnel. Et pourquoi pas faire des projets sur le territoire sénégalais. Comme je vous l’ai dit, je me sens Sénégalais à 100%. Ce ne sont pas des souvenirs, mais plutôt des projections.
Vous avez un peu voyagé (France, Italie, Angleterre, Turquie). quel est le pays qui vous a le plus marqué?
J’ai eu la chance d’être né en France et d’y être formé, on va dire par l’école française. C’est un football qui est apprécié de tous, je pense. Très tôt et très rapidement, j’ai rejoins l’Italie à l’âge de 17 ans. C’est là-bas que j’ai fait toutes mes gammes. J’y ai signé mon premier contrat professionnel. Ensuite, j’ai eu la chance de goûter au championnat anglais avec cette ferveur. Comme on dit, c’est le meilleur championnat au monde. Et pourtant, j’étais en deuxième division. Aujourd’hui, je suis en Turquie qui je pense monte en puissance. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui des chaînes comme BeIn Sport ont racheté les droits. De grands joueurs et de grands noms viennent régulièrement dans le championnat turc. Ce serait difficile pour moi de distinguer un championnat d’un autre. C’est en Angleterre que j’ai passé le plus de temps. Mais j’apprécie beaucoup le championnat turc aussi.
Vous êtes un attaquant plutôt complet, capable de jouer sur tout le front de l’attaque. Quelle est votre position préférentielle ?
Mes qualités me permettent d’être utilisé un peu partout. Mais c’est vrai que moi à titre personnel, j’aime évoluer dans un style un petit peu 4-3-3 et être un peu côté gauche. J’aime avoir des espaces, faire la différence, rentrer pour pouvoir tirer et envelopper. J’aime aussi jouer le 4-4-2 comme étant le deuxième attaquant. J’aime beaucoup toucher le ballon et participer au jeu. On m’utilise beaucoup en attaquant de pointe du fais de mon physique.
Quelle place occupe désormais Samuel Eto’o au sein du club, surtout après la colère des supporters ?
J’ai pas trop ressenti de la colère envers Samuel Eto’o. Bon déjà, j’étais concentré sur mes performances à moi. Mais disons en fait le problème qu’il y’a eu, c’est pas le fait qu’il soit parti. Mais qu’il soit parti chez le concurrent direct, l’équipe adverse qui est le Konyaspor. Les matchs entre nous et eux, c’est toujours des derbys. Voilà peut-être la raison pour laquelle, les supporters ont un goût amer du départ de Samuel Eto’o
Votre agent Badou Badji dit que vous êtes l’homme le plus loyal qu’il connaisse. Comment vous vous êtes rencontrés ?
Bah Merci de la part de Badou qui me fait ces éloges. Je pense que je tire ça de mes parents qui m’ont toujours appris à respecter les gens d’abord. D’être fidèle aux gens qui m’ont tendu la main au tout départ. C’est mon agent que j’ai depuis qu’on a commencé, depuis mes 17 ans. On habitait le même quartier. Il a su déceler un truc chez moi. A la base, il jouait puis il a arrêté et est devenu agent. C’est tout naturellement qu’il a continué à me conseiller.