CES ERREURS ET IMPREVUS QUI ONT BRISÉ LE RÊVE DES LIONS
Disputer au moins les quarts de finale de la Coupe du monde n’était pas seulement un objectif assigné à Aliou Cissé et son staff par la fédération sénégalaise de football. C’était également un rêve.
Le temps du bilan a sonné. En dans la corbeille de l’élimination, il faut y verser certaines erreurs commises par coaches et joueurs en plus des imprévus frappés en cours de compétition. Ce qui n’a pas facilité la tâche à l’équipe pour atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde.
Disputer au moins les quarts de finale de la Coupe du monde n’était pas seulement un objectif assigné à Aliou Cissé et son staff par la fédération sénégalaise de football. C’était également un rêve. Car ces garçons auraient voulu au moins égaler le record de leurs ainés de 2002. Mais tout a été brisé par une équipe anglaise déterminée à remporter un deuxième trophée mondial après 1966. C’est ainsi que l’aventure des coéquipiers de Kalidou Kaoulibaly s’est arrêté en 8e de finale avec une douche froide inattendue. Oui, parce que personne ne se doutait des fortes chances de voir l’Angleterre éliminer le Sénégal. Mais aucun parieur n’aurait misé sur ce score salé de 3 buts à 0. Une première pour le Sénégal en phase finale de compétition. Une première également pour Aliou Cissé en 84 matches joués. Mais si le rêve des «Lions» a été brisé par les Anglais, il y a des concours de circonstances qui ont facilité la tâche à ces derniers.
1 – ABSENCE DE SADIO MANE
On s’y est pris un peu tard Force est de reconnaître que le forfait sur blessure de Sadio Mané a sonné comme un coup de massue sur la tête d’Aliou Cissé. C’est au moment où il s’y attendait le moins qu’il a perdu celui qui est à la fois concepteur du jeu et finisseur des actions offensives de l’équipe nationale. A cet instant, il n’y avait assez de temps pour apprendre au groupe à vivre sans le joueur du Bayern. Le staff des «Lions» a été mis devant le fait accompli à 48h de la publication de sa liste pour le Mondial. Un tel imprévu cause toujours des dégâts dans une équipe. Surtout si l’équipe en question dépend beaucoup du joueur. Et c’est ce qui est arrivé avec les «Lions» qui jouaient sans patron technique capable de secouer l’adversaire quand tout est verrouillé. Et si Gana Guèye a essayé tant bien que mal à jouer ce rôle de leader technique de l’équipe, il n’avait ni le l’étoffe encore moins le talent pour incarner un si lourd rôle dans une équipe assommée par l’absence de son meilleur buteur doublé de meilleur passeur décisif.
2 – BLESSURE DE KOUYATE
Ses remplaçants n’ont pas fait le boulot Si Aliou Cissé a essayé de gérer psychologiquement puis sur le terrain le forfait de Sadio Mané, il était loin de mettre fin aux malédictions qui frappaient à la porte des «Lions». A la 73e minute du match contre les Pays-Bas, Kouyaté qui était sur tous les bons coups se blesse et quitte ses partenaires. Très en jambe, le milieu de terrain sénégalais impressionnait avec son intelligence tactique. Il avait fini de couper tout le link entre le milieu et l’attaque des Hollandais. Sans compter son implication dans le replacement de ses partenaires qu’il orientait à chaque action de jeu. Et tout porte à croire que sa sortie sur blessure dans le dernier quart d’heure a ouvert la voie du succès à l’équipe de Van Gaal qui a profité de l’absence de Kouyaté pour mettre deux buts sur des erreurs de placement et d‘appréciation de la défense sénégalaise. Son expérience et sa générosité dans l’effort auraient sans doute permis de trouver Kouyaté au bon endroit au bon moment.
3 – DEFAITE CONTRE PAYS-BAS
Et si les «Lions» avaient terminé leaders de la poule… Parmi les regrets du parcours des «Lions» dans la poule A est la défaite subie contre les Pays-Bas (2-0). D’abord ça ne reflétait pas la physionomie du match. Et pire encore, ce revers a contraint les «Lions» à puiser jusque dans leurs dernières réserves pour se qualifier au second tour. Ce qui est consécutif à la débauche d’énergie déployée lors des deux matches qui ont suivi dans la poule A. Si les «Lions» n’avaient pas perdu ce match, ils auraient terminé leaders de la poule devant les Pays-Bas. Ce qui les aurait aidés à éviter l’Angleterre en 8e de finale. Car même si un match n’est jamais gagné d’avance, il était plus facile de relever le défi des Etats-Unis plutôt que d’essayer de barrer la route à l’Angleterre, meilleure défense et meilleure attaque des équipes encore en lice dans cette compétition.
4 – SUSPENSION DE GANA GUEYE
Le meilleur Sénégalais du tournoi fait faux bond Les mauvaises nouvelles n’ont pas épargné Aliou Cissé durant toute la durée de la compétition. Après avoir été contraint de gérer les absences et pas les moindres de Sadio Mané puis Cheikhou Kouyaté, il devait par la suite défier l’Angleterre sans son meilleur élément. Gana Guèye a été suspendu pour cumul de cartons face à l’une des meilleures formations de la compétition. L’absence de Gana Guèye a été sentie dès le coup d’envoi de la rencontre. Car si l’Angleterre a dominé la rencontre de bout en bout, c’est parce qu’il a très tôt remporté la bataille du milieu. Bellingham qui faisait la pluie et le beau temps, se permettait de faire son box-to-box sans être inquiété par une farouche résistance. Ce qui ne serait pas évident, si Gana Guèye très en forme dans ce Mondial avait été aligné dans le onze sénégalais. Dommage !
5 – COACHING
Casting truffé de mauvais choix Avec les absences répétées des cadres de l’équipe nationale, Aliou Cissé devait se débrouiller avec des joueurs de deuxième choix. Et s’il a réussi à aligner un onze défendable, il eu à se tromper sur certains choix, de joueurs ou tactiques. Krépin Diatta dans le onze a été un choix qui s’imposait surtout avec le forfait de Sadio Mané. Mais le Monégasque qui a été terne face aux Pays-Bas ne devait plus réapparaitre dans le onze des «Lions». Il refait surface face au Qatar avec le même piètre rendement pour disparaître après contre l’Equateur. A la surprise générale, il sera aligné lors du match contre l’Angleterre, profitant ainsi de l’absence de Gana Guèye. Ce qui devait fouetter son orgueil pour faire taire aux critiques. Mais comme jamais deux sans trois, il passe à coté de son match. Illimane Ndiaye a été repositionné en soutien d’attaque face à l’Angleterre. Et le joueur pourtant pétri de talent et auteur d’une bonne prestation contre l’Equateur a passé le plus clair de son temps à faire du pressing haut. Sur ce choix, Aliou Cissé a limité les forces de l’attaquant de Sheffield United au grand dam des «Lions».
Pire encore, il le sort à la mi-temps alors que l’équipe nationale était menée par 2 buts à 0. L’idéal aurait été de le repositionner sur le flanc pour tenter de profiter davantage de ses dribbles afin de percer l’infranchissable mur anglais. Pape Matar Sarr devra apprendre à muscler son football. Son entrée en jeu face à l’Angleterre démontre que le talent ne suffit pas pour s’imposer dans le haut niveau. Le jeune homme est handicapé par son manque criard de volume de jeu en club où il peine à disputer ses premières minutes en Premier League. Et son entrée en jeu face aux Anglais peut être considérée comme un mauvais casting du coach. Pape Guèye et Pathé Ciss doivent encore patienter pour pouvoir envoyer Kouyaté et Gana à la retraite. Alignés tous les deux une fois titulaire en plus des entrées en jeu, ils ont été limites dans leur rendement. Et au sortir de cette Coupe du monde, Gana Guèye et Kouyaté dormiront tranquille sans être inquiétés dans leur sommeil par ces deux jeunes milieux de terrain