EN TOUTE IMPUNITÉ ?
Le morcellement du parking du stade Senghor se poursuit
Le monde sportif s’était réjoui du veto du ministre des Sports relatif à la tentative de morcellement d’une partie du parking du stade Léopold Senghor par un promoteur immobilier. Avec la dernière décision de l’Etat de construire finalement le Palais des Sports à Diamniadio, l’entrepreneur dudit projet est revenu à la charge.
Lors de son passage devant les députés à l’Assemblée nationale pour le vote de son budget, le ministre des Sports avait révélé que la salle de basket, prévue dans un premier temps sur le parking du stade Léopold Senghor, sera finalement construite à Diamniadio.
Une annonce qui semble avoir «réveillé» le promoteur immobilier dont l’intention est de morceler une partie du parking du stade en 54 parcelles en dépit du veto du ministère des Sports. Après avoir profité du Magal de Touba pour clôturer le site en question, le promoteur, issu nous dit-on d’un milieu maraboutique, est revenu à la charge dimanche dernier.
En effet, profitant de ce jour dominical où le parking se vide, le temps d’un week-end, de ses commerçants, mécaniciens et autres laveurs de voitures, il est revenu sur «les lieux du crime» pour prendre quelques repères, une manière de préparer le bornage du site. A notre descente hier matin sur les lieux pour vérifier l’info, la confirmation a été faite que le promoteur n’entend pas baisser les bras.
En effet, sur un des murs ayant servi à clôturer ledit site, on lit certains chiffres (voir photo). Une inscription «rue» y figure, ce qui dénote du tracé prévu pour donner corps à ce projet immobilier ayant valu aux mécaniciens, de recevoir 40 millions de nos francs en guise de dédommagement.
Des piquets s’apprêtent à y être érigés pour mieux délimiter les parcelles si l’on se fie aux renseignements servis par Mor Diagne, membre de l’Amicale des moniteurs d’autoécole, trouvé sur place.
«Poursuivre les travaux de morcellement, c’est défier l’Etat»
Ce dernier se dit «scandalisé par ce qui s’offre à ses yeux». «Le parking du stade Senghor est un patrimoine qui appartient à tous les Sénégalais. Notre pays vient d’abriter la Can U23. Je ne peux concevoir qu’un promoteur s’entête à construire des logements alors que des instructions fermes relatives à l’arrêt des travaux avait été données par l’Etat par le canal du ministre des Sports, Matar Bâ. C’est défier l’autorité de l’Etat que de poursuivre ces travaux sur ce parking où nous avions l’habitude de dérouler les cours de conduite avant d’y être délogés de force», s’est-il offusqué.
Convaincu de ce qu’il avance, souligne-t-il, du fait de ses connaissances en matière de prévention qu’il tient de son passé de sapeur-pompier, Mor Diagne insiste : «C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités pour que ces 54 logements ne sortent de terre.»
«Vous avez constaté de vousmême. Le promoteur n’a pas baissé les bras. Il est toujours dans sa logique de morceler le site. J’alerte donc l’opinion et les autorités avant qu’il ne soit pas tard», avertit le trésorier-adjoint de l’Amicale des moniteurs et employés d’autoécole. Il s’étonne d’ailleurs de la délocalisation du Palais des Sports à Diamniadio.
«Si on laisse passer ce projet, le stade ne répondra plus aux normes»
«L’Etat devait continuer à garder l’option de construire la salle de basket sur ce site du stade Senghor qui est accessible. A défaut, le ministère des Sports peut y construire des réceptifs, restaurants ou autres bureaux.»
Soutenant qu’ils joueront leur rôle d’alerte à chaque fois que l’opportunité se présentera, M. Diagne de rappeler : «je suis la sentinelle de ce site. Ce n’est pas normal qu’il soit morcelé au profit d’une seule personne. Et si on n’y prend garde, ce sera au tour de la pelouse du stade d’être vendue», lance ce responsable politique à Ngaye Mékhé qui demande «au Président Macky Sall d’intervenir».
«Car si on laisse passer ce projet immobilier, le stade ne répondra plus aux normes sécuritaires internationales.»