«ON A FAIT DU SURPLACE »
Le journaliste sportif, Mamadou Koumé, juge insuffisante la réforme dénommée “Lamine Diack’’ sur le football
Le président d’honneur de l’Association nationale de la presse sportive (Anps) pense que ce changement intervenu au lendemain de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de 1968 n’a pas permis aux clubs sénégalais de rayonner au plan continental.
La réforme Lamine Diack sur le football sénégalais, initiée en 1969, n’a pas produit les résultats escomptés, 50 ans après sa mise en place. C’est ce qu’a révélé Mamadou Koumé, samedi dernier, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de Dial Diop Sporting club de Dakar. L’enseignant en presse écriteau Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) a profité de la journée de réflexion organisée par l’équipe du Dial Diop, pour tirer le bilan de la réforme initiée par l’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (Iaaf).
Selon le formateur, le Sénégal a fait du surplace, 50 ans après la réforme dénommée “Lamine Diack’’, dont l’objectif était de donner aux clubs un peu plus de consistance, de moyens et de notoriété. Le président d’honneur de l’Association nationale de la presse sportive (Anps) souligne que ce statu quo est senti dans les performances des formations sénégalaises dans les compétitions africaines. “Nos clubs ne représentent pas grand-chose, au plan continental. Cela veut dire qu’ils n’ont pas le niveau africain. Le Sénégal a joué une seule finale de compétitions de clubs sur les 113 organisées par la Confédération africaine de football’’, a t-il indiqué. Mamadou Koumé soutient, par ailleurs, que le retard des clubs de football sénégalais est causé par leur mauvaise conception. “Le club sénégalais, dans sa situation actuelle, ne peut pas fonctionner. Seuls trois équipes ont leurs propres installations. Notre football va continuer à faire du surplace. Les clubs nés après la réforme de Lamine Diack sont toujours en retard. Le Jaraaf fonctionne grâce à un mécène. L’Union sportive de Gorée est toujours en difficulté’’, ajoute-t-il.
Le journaliste sportif propose de larges réflexions pour corriger les imperfections entourant le football local. Et cela passe, d’après lui, par un appui considérable des autorités étatiques pour la mise en place d’un nouveau type de club avec un modèle économique viable. L’ex-directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) remarque également que la faiblesse du taux de représentativité des joueurs locaux dans l’équipe nationale de football prouve le recul du championnat sénégalais. ’’Il n’y a pas eu de joueur local dans la sélection de la Can-2019. Et sur les 23 sélectionnés, il y a 11 binationaux. Cela veut dire que seuls 12 parmi eux sont formés au Sénégal. Si on continue à ce rythme-là, on ira vers une équipe nationale où la quasi-totalité des joueurs sera issue des pays occidentaux’’, regrette-t-il.
L’intervention de l’ancien président de l’Anps a été précédée parcelle de Me Seydou Diagne, Président de la Commission juridique du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss). L’avocat a, dans son discours, souligné l’état d’obsolescence des textes régissant les sports sénégalais. D’après Me Diagne, les règles contenues dans la loi de 1984 relatives au fonctionnement des sports au Sénégal ne sont plus en vigueur dans les pays occidentaux. C’est pourquoi il invite le Cnoss et le ministère des Sports à modifier le texte de 1984 et les autres décrets. Pour lui, ces changements porteront sur le financement du sport et le remplacement des clubs sociétés sportives commerciales en entreprise à vocation sportive.