« IL Y A DES ASPECTS DU CONTRAT QUI ONT HEURTÉ MA CONSCIENCE »
Abdourahmane Ndiaye «Adidas » a livré sa part de vérité sur les raisons de son départ de la tête de l’équipe nationale de basket masculine.

Face à la presse, le désormais ex-sélectionneur des Lions a exhibé le contrat qui lui a été proposé et énuméré les points de désaccords qui ont conduit à sa non-reconduction par la Fédération sénégalaise de basket. S’il reconnait qu’il n’a jamais été question de problème financier, le technicien sénégalais relève certains aspects du contrat qui, selon lui, ne correspondaient pas à ses exigences et heurtaient même sa conscience. Non sans s’offusquer contre la logique de séparation qui a été entretenue depuis quelques mois.
Si Abdourahmane Ndiaye « Adidas » n’a pas été reconduit à la tête de l’équipe nationale masculine du Sénégal, c’est parce que le contrat relevait dans ses différents aspects des clauses qui ont « heurté sa conscience ». Face à la presse hier, vendredi 2 août, le désormais ex-sélectionneur des Lions a tenu à « rétablir la vérité » et relever les points de désaccords qui ont surgi lors des négociations avec la Fédération de basket, à sa non- reconduction et finalement à son remplacement à un mois seulement du Mondial de basket en Chine. Ils tiennent sur des aspects du contrat qui étaient loin de l’agréer, lorsque Me Babacar Ndiaye, président de la Fédération sénégalaise de basket, lui a envoyé le dit contrat lundi dernier sous forme de mail. C’était un contrat d’une durée de deux ans et qui prenait fin après l’Afrobasket. Il stipulait que l’entraineur national en collaboration avec le directeur technique national, était responsable du programme non seulement de l’équipe nationale masculine mais féminine de basketball. Mais il obligeait aussi l’entraineur de s’abstenir de faire des déclarations publiques dans la presse pouvant ternir l’image du Sénégal, de la fédération et de toute entité en charge de l’organisation du basketball au Sénégal. Toute chose qui, selon « Adidas », n’était pas acceptable et heurtait même « sa conscience ». « Il y a des aspects du contrat qui ont heurté ma conscience. Ce n’est pas un problème financier. J’ai dit au président Me Babacar Ndiaye, au ministre Matar Ba que s’ils souhaitaient que j’entraine l’équipe nationale du Sénégal, avec un franc symbolique par mois, je le ferais parce que c’est le Sénégal qui compte pour moi. Je ne peux pas dire une chose plus importante que cela. C’est ce qui m’importe pour moi. Je suis reste 8 mois sans être payé. Parce que j’ai la notion de l’identité de notre patriotisme très développée. J’ai œuvré pour que le Sénégal soit reconnu partout où je suis allé », soutient-il.
J’ETAIS PRET POUR LE FRANC SYMBOLIQUE
Mais s’il estime qu’il n’y a jamais eu des négociations d’argent, le coach Adidas dit s’être opposé au système de rémunération sous forme de pige qui lui a été proposé. « Cela ne me convient pas. Le dernier est que si je devrais être entraîneur jusqu’en 2021, il me fallait un programme de supervision pour aller voir les joueurs. On a deux ans de contrat avec une rémunération sous forme de pigiste. A chaque fois que l’équipe nationale devrait avoir des compétitions, on doit s’asseoir au niveau d’une table pour rediscuter. Je ne suis pas un marchand de tapis. Je voulais que les choses se fassent naturellement. Le président Babacar Ndiaye m’a demandé combien je voulais. Pour régler tout, j’étais prêt pour le franc symbolique», explique-il, informant avoir reçu la proposition d’une enveloppe de 15 millions avant la Coupe du monde et 5 millions après la compétition. L’autre point d’achoppement reste lié au programme de supervision des joueurs qui a été soumis par le sélectionneur au président de la Fédération au sortir du tournoi Nigeria. « Il y avait un projet d’aller voir certain joueurs comme Maurice Ndour après quelques accrochages que nous avions. Le président Babacar Ndiaye avait donné son accord. Nous avons attendu jusqu’au mois de décembre. Il m’a signifié que le ministère n’était pas d’accord avec la fiche technique et que je ne pouvais plus partir. J’avais alors décidé de gérer à distance. Me Babacar Ndiaye avait même décidé de payer le voyage à ses frais mais j’ai refusé car je suis un professionnel du sport. Je n’ai pas l’habitude de bricoler », poursuit-il.
« DEPUIS LONGTEMPS, ON N’A PAS ETE DANS UNE LOGIQUE DE CONSTRUCTION MAIS DE SEPARATION.
Devant la presse, Adidas n’a pas manqué de dénoncer cette «logique de séparation » qui était entretenue malgré le bon bilan. « Nous sommes allés au tournoi du Nigeria et à celui d’Abidjan. Nous avons remporté les 3 matchs. Nous avons un bilan hyper important, positif avec 10 matchs gagnés sur 12 joués. On a réussi à recréer une dynamique, un corps. Le Sénégal était content de notre travail. On a rectifié. On ne nous a pas accueillis. On ne nous a pas permis de savourer la victoire. On a banalisé nos victoires », rappelle-t-il. « Depuis longtemps, on n’a pas été dans une logique de construction mais de séparation. Du mois de février au mois de juillet sans contrat, on ne m’a rien proposé. On m’a sorti toutes les avanies. O m’a jeté l’opprobre. Mais j’ai été patient, gardant ma foi en Dieu…. Je reste un acteur actif du basket ball sénégalais et du sport en général. Je prie pour que le Sénégal fasse une bonne Coupe du monde », se désole t-il.