«JE ME SUIS TOUJOURS SENTI APPRÉCIÉ PAR LE MONDE DU FOOTBALL»
Samedi, à la veille de la demi-finale de la CAN 2019, le sélectionneur national s’est confié pour la première fois depuis qu’il est à la tête des «Lions» à cœur ouvert sur son staff, ses joueurs, sa vie d’entraîneur
Samedi, à la veille de la demi-finale de la CAN 2019, le sélectionneur national s’est confié pour la première fois depuis qu’il est à la tête des «Lions» à cœur ouvert sur son staff, ses joueurs, sa vie d’entraîneur du Sénégal. Sur un ton empreint d’émotion, le regard scintillant, le jeune technicien de 43 ans ne s’est pas retenu pour dire son sentiment par rapport aux hommes qui l’accompagnent dans la Tanière depuis près de 5 ans maintenant. Ainsi, d’emblée, le coach des «Lions» relève que «forcément, le Aliou Cissé de 2015 n’est pas le Aliou Cissé de 2019. Cinq années se sont écoulées quand même. Mais j’ai envie de dire que j’ai toujours été à l'écoute». «J'ai un staff exceptionnel, j’en profite pour les féliciter. J'ai autour de moi des gens qui connaissent le football avec qui j’ai des discussions, des échanges, j’échange énormément avec mon staff. Et je tire le maximum de chaque discussion avec ces gens. Cela ne se voit pas forcément», lâche-t-il à propos de ses collaborateurs, dont son mentor Régis Bogart, le préparateur des gardiens Tony Sylva et le coordonnateur, Lamine Diatta.
«J'ai un staff exceptionnel»
«Maintenant, comme je le dis, il faut évoluer sur beaucoup de choses, tout en gardant ses principes, ses convictions. En réalité, ce qui se passe dans l’équipe nationale, dans ce groupe-là, personne ne peut le connaître mieux que moi. Il y a des choses que vous ne maîtrisez pas, il y a des choses que vous ne savez pas. Peut-être que vous avez des retours, chacun peut venir vous donner des informations. Mais la juste information, il n’y a que moi qui peut vous la donner», indique Cissé à l’endroit des journalistes. Il fait ainsi un rappel pour que nul n’en ignore. «Ces garçonslà, je suis avec deux depuis 2011 et pas seulement depuis 2015. Certains d’entre eux, avec feu Karim Séga Diouf, j’ai joué les Jeux olympiques avec eux (NDLR : Londres 2012). D’autres, je les ai fait venir en équipe nationale, comme les Keïta Baldé, les Koulibaly, etc. Ce sont des garçons que je connais très bien. Les relations que j’ai avec eux sont desrelationstelles qu’il n’y a que moi qui puisse vous dire comment ça se passe», explique-t-il.
«J’ai un discours honnête, des choix honnêtes»
«Ma façon de manager, ma façon d’être avec les garçons n’a pas changé. Donc, j’ai un discours honnête, des choix honnêtes. Après, chacun peut interpréter les choses comme il le veut. Dans l’ensemble, le groupe a toujours bien vécu. Même si, par moments, il y a des sorties de certains joueurs ou des interprétations de votre part. Mas si vous voulez savoir réellement ce qui se passe, demandez-moi. On raconte beaucoup de choses sur cette équipe nationale. Mais croyez-moi, ma façon de faire n’a pas changé. Je suis juste avec eux, j’ai énormément de respect pour eux, ils me respectent. Ce sont de grands professionnels», éclaire-t-il. Rappelant qu’il a eu «la chance de jouer 17 ans au football professionnel», il dira qu’il connaît donc «un petit peu le monde du football professionnel». «Les joueurs savent qu’ils ont des droits. Mais ils ont plus de devoirs que de droits. A partir de là, tout se passe plutôt bien», martèle -t-il.
«Le talent ne pourra pas tout régler»
«Maintenant, l’équipe a évolué, les mentalités ont évolué, l’état d’esprit a évolué. Surtout l’état d’esprit, j’y tiens, parce que c’est important. Parce que sans état d’esprit, on ne peut rien faire. Le talent ne pourra pas tout régler. Il faut un minimum de respect de l’institution, le respect des sélectionneurs, le respect de ce cadre qu’on est en train de mettre en place. Et ce cadre-là, si on n’y est pas, il est difficile de réaliser quelque chose», estime Aliou Cissé. «Je me suis toujours senti apprécié par le monde du football, avoue Cissé. Donc, je n’ai pas à prouver quoi que ce soit. La Fédération sénégalaise de football m’a fait confiance. Augustin Senghor et le Comité exécutif m’ont fait confiance. Aujourd’hui, ça me fait plaisir que sur 24 nations de la CAN, il y a 14 entraîneurs issus du cru. Cela prouve que les Fédérations font de plus en plus confiance à l'expertise locale. En 2016, sur 16 équipes, il n’y avait que 4 entraîneurs locaux. Et aujourd’hui, nous sommes 14, donc c’est quelque chose d’intéressant». Pour lui, il revient aux Africains d’avoir confiance en eux, «d’avoir confiance en nos fils, à nos entraîneurs, de savoir que nous sommes capables tactiquement de mettre en place des choses, de manager des équipes. Même si quand on est local, c’est beaucoup plus compliqué que quand on est expatrié». «Mais je crois que petit à petit, la donne est en train de changer. Beaucoup de pays africains sont en train de s’imprégner de ce que la Fédération sénégalaise de football est en train de faire avec Aliou Cissé depuis 4 ans. Et cela me fait très, très plaisir», conclut-il son message.