JE VEUX UN COMBAT CHOC
Moussa Ndoye affiche ses ambitions
Vainqueur avec la manière de Tonnerre de Pikine Mbollo dimanche dernier, Moussa Ndoye est d’avis que ce combat va contribuer à révéler au monde de la lutte ses qualités. Arrivé dans l’arène entre fin 2009 et début 2010, l’enfant de Yarakh, qui compte 11 victoires contre 3 défaites, cherche un «combat choc».
Pouvez-vous revenir sur votre victoire face à Tonnerre ?
C’est la population de Yarakh qui m’a rendu fort en me poussant vers la victoire. Je n’avais pas droit à l’erreur. Revenant sur cette victoire, il faut savoir que j’avais décidé de marcher sur lui. J’étais plus vivace que lui et Tonnerre n’avait pas plus de répondant que moi sur le plan physique. Je suis passé à l’offensive en lui envoyant un double crochet gauche-droite au menton qui l’a mis Ko et qui est à l’origine de ma blessure à la main (il montre la main droite). Ces coups lui ont valu un petit tour chez le médecin.
D’aucuns n’ont pas compris sa fuite après votre assaut...
C’est normal qu’il recule. S’il n’avait pas fui, Tonnerre allait se retrouver à terre. Et s’il avait riposté, je l’aurai battu par Ko. J’étais très proche de lui, c’est pourquoi il est allé vers les sacs délimitant l’enceinte. Je l’ai poursuivi en tentant de le déséquilibrer. Sur ce, j’ai glissé pour me retrouver sur mes deux appuis emporté par mon élan.
A la reprise, vous êtes passé à la vitesse supérieure...
En effet, Tonnerre a voulu abréger le combat, parce qu’il savait en âme et conscience qu’il n’avait plus les moyens de se battre contre moi. Je dispose de plus de rallonge que lui. Etant donné que Tonnerre est un poids lourd, j’ai évité qu’il vienne m’attaquer avec le risque de voir tout son poids reposer sur moi. J’ai donc pris l’initiative d’engager le corps à corps.
Je l’ai contenu suite à sa tentative de plaquage avant de lui infliger un Mbott (hanchée) pour le renverser. Personne ne peut me plaquer, et Tonnerre s’en est rendu compte en tentant en vain de me surprendre en usant de cette prise.
Comment avez-vous jugé l’état de forme de Tonnerre qui depuis 4 ans n’arrive pas à gagner un combat ?
Lorsque je me suis accroché à lui, je me suis rendu compte que Tonnerre n’avait pas de la force physique pour basculer le combat en sa faveur malgré la masse impressionnante qu’il a affichée dimanche. Mais je l’encourage à travailler davantage pour retrouver son lustre d’antan. C’est un lutteur d’une bonne tenue. Il ne m’a pas manqué de respect et s’est comporté de manière correcte envers moi. Je lui souhaite de retrouver le chemin du succès.
Peut-on dire que votre victoire face à Tonnerre va vous aider à mieux vous faire connaître du public ?
Je dirais oui. Bien qu’ayant livré 17 combats, je dirais que le duel contre Tonnerre constitue comme mon premier combat dans l’arène. J’ai reculé pour mieux sauter. J’ai franchi un pas. Je considère ce combat comme le premier d’une carrière parce que disputé pour la première fois en l’absence de mon père qui est allé rejoindre l’Au-delà.
Mon père priait pour moi à chacune de mes sorties. Il me manque beaucoup. J’ai lutté tout en pensant à lui. C’est ce qui a servi à me renforcer dans ma volonté de battre mon adversaire. Et avec ce combat, je pense avoir convaincu de mes qualités techniques au monde de la lutte.
A quel palier vous vous situez dans l’arène après ce succès ?
La lutte est un ensemble de paliers. J’ai gravi un échelon au sortir de ma victoire dimanche. Je dirais que je suis au 4e étage (rire). Il faut que ceux qui occupent ce palier m’ouvrent les portes pour que je puisse y accéder. S’ils ne s’exécutent pas, je vais défoncer la porte pour entrer de force dans le bâtiment. Ceux qui occupent ce palier se reconnaîtront, je laisse le soin à mon staff technique de les désigner.
Etes-vous prêt à croiser Zarco qui, après son combat contre Bathie Séras, a choisi de rentrer chez lui sans vous défier ?
Je suis preneur d’un adversaire que Dieu décidera que je croise. Zarco est quelqu’un de bien. J’ai joué avec lui au football sans arrière-pensée en tapant dans le ballon qu’il avait apporté dimanche au stade Demba Diop. Les membres de son staff n’ont eu de cesse de prier pour moi pour que je rentre avec la victoire avant que Zarco ne livre son combat contre Bathie Séras. Je leur ai fait un retour d’ascenseur en implorant Dieu pour que Zarco sorte victorieux de son duel.
Il y a un promoteur qui s’active pour ficeler votre combat contre Yékini Junior ?
Tonnerre avait battu par Ko Yékini Junior. Et moi j’ai vaincu Tonnerre. Je reste à l’écoute de mon staff. Si j’obtiens son feu vert, je suis prêt à m’engager pour ce combat. Je ne minimise aucun lutteur.
N’êtes-vous pas prétentieux en défiant Ama Baldé qui lorgne des lutteurs d’un cran au-dessus de vous ?
Ce n’est pas prétentieux de lutter contre Ama Baldé. Je veux un combat choc. Je ne vais pas varier dans mes propos. Que Ama Baldé accepte de s’expliquer avec moi. Parce que nous sommes deux lutteurs de la même génération.
Que diriez-vous d’un combat contre Gouye Gui ?
Je ne veux pas de ce combat pour le moment. Les raisons sont liées aux relations que j’ai avec Gouye Gui.
Comment comptez-vous gérer le reste de la saison ?
Je vais me retirer en vue de préparer mon prochain combat. Mes potentiels adversaires il faut les chercher dans les prochains combats entre Boy Niang 2-Garga Mbossé, Siteu-Sa Thiès... Je veux croiser un de ces lutteurs. Je ne vais pas donner une revanche à Modou Anta que j’ai dépassé à 100 à l’heure. Je remercie toute la population de Yarakh et les imams, qui ont tous prié pour ma victoire.