LA DIPLOMATIE SENEGALAISE À L'EPREUVE
Augustin Senghor sera en à l’espace de trois ans, la deuxième personnalité parrainée par le pays après la candidature malheureuse d'Abdoulaye Bathily à la présidence de la commission de l’Union africaine. Pour quelle issue cette fois ?
Avec la candidature d’Augustin Senghor à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), le Sénégal sera encore en première ligne pour la conquête d’une grande instance africaine. Mais elle mettra la diplomatie sénégalaise à l’épreuve, trois ans seulement après l’échec du professeur Abdoulaye Bathily à la tête de la commission de l’Union africaine. Mais si, pour le professeur Abdoulaye Sakho, spécialiste en droit et management du Sport, les deux candidatures poursuivent les mêmes objectifs d’occuper une station africaine, celle de Me Augustin Senghor est différente. Elle pourra, selon lui, aboutir à un meilleur résultat du fait qu’elle n’est pas seulement sénégalaise et ne prend pas en compte que des préoccupations nationalistes.
Avec la candidature d’Augustin Senghor à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), la diplomatie sénégalaise sera à rude épreuve lors des prochaines semaines, en vue de l’élection du 12 mars prochain. Me Senghor sera en effet, à l’espace de trois ans, la deuxième personnalité que le Sénégal va « parrainer » après la candidature malheureuse du professeur Abdoulaye Bathily au poste de président de la commission de l’Union africaine (UA).
Les nombreux efforts déployés, le lobbying des autorités sénégalaises avec l’envoi de nombreuses délégations ministérielles dans les pays africains n’avaient pas en effet réussi à impacter positivement l’élection à la Commission de l’Ua. A l’arrivée, c’est le chef de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat, qui a ravi le poste après s’être défait de la candidate kényane, Amina Mo-hamed Jibril, au bout de 7 tours de scrutin.
Faudra-t-il craindre une telle issue dans cette compétition qui met aussi en lice l’Ivoirien Jacques Anouma, le Mauritanien Ahmad Yahya et le Sud-Africain Patrice Motsepe. Faudra-t-il craindre le syndrome d’un deuxième revers de la diplomatie sénégalaise ? Il faut souligner que contrairement à la candidature du professeur Bathily, celle d'Augustin Senghor n’est pas celle du Sénégal.
Selon le professeur Abdoulaye Sakho, spécialiste en droit et management du Sport, elle est différente en ce sens que le président de la Fédération sénégalaise de football ne prend pas en compte des préoccupations nationalistes. « Pour les deux candidatures, je crois que c’est exactement la même chose du point de vue objectif. Il s’agit de briguer des suffrages pour une station africaine. Sauf que je ne souhaite à Maitre Senghor le résultat du professeur Bathily. La meilleure stratégie consiste à toucher le corps électoral. Cela fait partie de la stratégie que Me Augustin Senghor déclare qu’il n’est pas le candidat d’un pays. Parce le poste qu’il brigue est antinomique avec des préoccupations nationalistes. Il s’agit du continent. », souligne-t-il.
Pour écarter toute rivalité qui pourrait se tourner à un duel entre francophones et anglophones, le professeur Sakho pense que le candidat sénégalais doit éviter de se voir comme un candidat trop proche du cercle politique. « Il ne faudra pas faire sa campagne devant ses compatriotes en restant au Sénégal. Éviter de se faire voir comme un candidat trop proche du politique. Les organisations internationales sportives n’aiment pas trop se montrer dépendantes des politiques. Il doit convaincre ceux qui votent. Malgré tout, c’est intéressant d’apparaître comme quelqu’un qui a la confiance entière des décideurs de son pays ».