LA FEDE DE HANDBALL DENONCEE A L’INTERNATIONAL
A défaut d’avoir une réponse au niveau national, les partisans d’une réforme des textes de la Fédération sénégalaise de handball engagent la bataille au niveau international.
A défaut d’avoir une réponse au niveau national, les partisans d’une réforme des textes de la Fédération sénégalaise de handball engagent la bataille au niveau international.
«Monsieur le président, j’ai l’avantage et le privilège infime de m’adresser à votre autorité pour vous informer de la situation administrative de la Fédération sénégalaise de handball, une situation délétère qui y prévaut de manière préméditée et qui perdure à outrance.» C’est par ces mots que le président de club, El Hadji Badiane, a attaqué sa lettre adressée simultanément à la Confédération africaine de handball (Cahb) et à la Fédération internationale de handball (Ihf). Dans cette correspondance, datée du 8 mars 2021 avec comme objet : «Saisine aux fins de statuer d’office», M. Badiane, par ailleurs candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de handball (Fshb), égratigne l’équipe fédérale. «Cette Fédération nationale qui représente le handball sénégalais au sein des instances africaines et internationales est en porte-à-faux par rapport aux règlements la régissant (aucune Assemblée générale de renouvellement depuis avril 2014). D’où son illégitimité locale et un refus total de ses dirigeants de se conformer à la reforme mondiale du sport et au respect des idéaux du Comité international olympique sur la bonne gouvernance du sport.» Et le dirigeant mbourois de rappeler : «La Fédération internationale de handball (Ihf) dont les statuts sont conformes avec la Charte olympique a acquis la reconnaissance du Comité international olympique (Cio) et que «pour être reconnue par un Comité national olympique (Cno) et acceptée comme membre, une Fédération nationale doit exercer une activité sportive réelle et spécifique, être affiliée à une Fédération internationale (Fi) reconnue par le Cio et conduire ses activités conformément à la Charte olympique et aux règles de sa Fi.»
«La Fshb semble se complaire dans le principe de l’illégalité»
Suffisant pour ne pas comprendre la posture de l’instance fédérale qui refuse toujours de donner le droit de vote aux clubs. Une situation incompréhensible quand on sait que «notre Fédération, qui est membre de la Confédération africaine de handball et de la Fédération internationale de handball depuis une soixantaine d’années, semble se complaire dans le principe de l’illégalité malgré tous les précédents qu’elle nous a fait subir par ailleurs. Pourtant les statuts, adoptés en juillet 2019 au congrès de Göteborg par l’écrasante majorité du scrutin composé des Fédérations en présence, lient toutes les parties prenantes de l’Ihf depuis juillet 2020, date de leur entrée en vigueur. La Fshb, représentée par son président, a participé à ce congrès et signé le procès-verbal pour l’approbation de ces statuts».
«La Fshb n’a respecté aucun des statuts régissant le handball national ou international»
Selon El Hadji Badiane, la Fshb, qui a rempli toutes ses qualités de membre de l’Ihf et de la Cahb à travers toutes les assises et toutes les compétitions organisées depuis 2018, «n’a respecté aucun des statuts ou règlements régissant le handball national ou international : aucune réunion de son Comité directeur depuis janvier 2019 et aucune Assemblée générale depuis avril 2014», regrette-il.
«Le ministère des Sports a reçu plusieurs correspondances d’alerte sans bouger»
Avant d’enfoncer le clou : «Avec effronterie, le président de la Fshb brave les arrêtés des autorités et déclare qu’il ne s’appliquera pas les textes de la réforme. Au niveau national, nous ne sommes pas surpris de le voir renier foncièrement l’application de ces textes pour le renouvellement de la Fshb car le ministère, délégataire de pouvoir, a reçu plusieurs correspondances d’alerte des acteurs du handball sans bouger par connivence politique avec le président de la Fédération.» Justement sur la volonté des Fédéraux de privilégier les ligues au détriment des clubs, M. Badiane fait une piqûre de rappel : «La participation des clubs aux dispositions statutaires de la gouvernance démocratique est le principe fondamental de cette réforme universelle. Les clubs représentent la base administrative et sportive au niveau des fédérations nationales. Ces manquements notoires font que les indignés du handball sénégalais se sont levés comme un seul homme pour les dénoncer sur le plan international et ils comptent sur la diligence des organes dirigeants pour immédiatement rappeler à l’ordre cette Fédération à la dérive.».