«LE CONTRAT DE BONIFACE COURT JUSQU’A LA FIN DE L’AFROBASKET 2021»
C’est du moins la garantie donnée par le président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (Fsbb). lors de son passage à la «Tribune de l’Anps»
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Boniface Ndong sera à la tête de l’équipe nationale masculine jusqu’à la fin de l’Afrobasket 2021. C’est du moins la garantie donnée par le président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (Fsbb). Dans cette seconde partie de son passage à la «Tribune de l’Anps», Me Babacar Ndiaye a évoqué la gestion de l’équipe nationale, les objectifs pour les prochaines échéances, mais aussi la situation de la discipline au niveau local.
Président, avec la situation du Covid 19, peut-on s’attendre à une subvention pour les clubs ?
Nous ne sommes pas le football qui a reçu beaucoup d’argent de la Fifa. Mais, nous sommes en train de travailler sur un document que nous allons soumettre au ministre des Sports pour demander une subvention afin d’aider les clubs qui ont souffert de la situation. Il en sera de même pour la Fédération qui été impactée. Ce qui s’est passé cette année est extrêmement difficile. Le virus est arrivé au moment où nous discutions avec nos partenaires sur les contrats de sponsoring. Nous n’avons signé aucun contrat et nous avons fonctionné sur fonds propres pendant les premières journées de championnat. Nous pensons que les discussions pourraient continuer avec les sponsors à la fin de cette épidémie. Certains ont manifesté le désir de tout renvoyer pour l’année prochaine, vu qu’il n’y a pas d’activités et qu’ils ont utilisé l’essentiel de leur budget dans la lutte contre le coronavirus. Le ministre a toujours répondu favorablement aux interpellations de la Fsbb. Je vais le rencontrer pour qu’il nous aide à solutionner ce problème qui constitue un obstacle pour les clubs. Ils payaient les salaires malgré l’arrêt des compétitions. Et ce sont des charges pour des clubs amateurs.
Le bilan de l’Afrobasket féminin 2019 est toujours attendu. Qu’est-ce qui bloque ?
Il faut noter que cette compétition n’était pas organisée par la Fédération. Il y avait plutôt un Comité d’organisation mis en place par le ministre des Sports. Le ministre m’a fait l’honneur de me porter à la tête dudit Comité. A la fin de l’Afrobasket féminin, nous avions fait un rapport que nous avions remis à la tutelle. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on n’a pas pu tenir une assemblée d’informations à cause du coronavirus. Je précise que nous sommes l’une des rares fédérations à tenir une assemblée générale d’informations tous les ans. Et cela, depuis que je suis à la tête de l’instance. L’année dernière, il y avait une assemblée générale élective (15 juin 2019). Nous avions décidé d’organiser une AG d’informations. Un Comité directeur a été même fixé pour déterminer la date de la tenue de l’AG. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas tenir cela à cause de l’interdiction des rassemblements. Les documents sont prêts et envoyés à qui de droit. C’est le Comité local d’organisation qui doit rendre compte à la tutelle. Maintenant, l’AG d’informations se tiendra le moment venu et les informations seront transmises aux clubs. Les documents et les bilans de la Fsbb ne peuvent se discuter à travers la presse. Nous sommes dans un milieu règlementé par des textes. Et les clubs ont droit de voter lors des assemblées générales. Nous avons toujours fait un bilan d’activités et un rapport financier à la fin de chaque saison. Ces documents ont été soumis aux clubs à chaque fois. Nous n’allons pas déroger à cette règle. Les clubs ont droit au vote et voix chapitre lors des assemblées générales et non à travers la presse.
En 2021, le Sénégal sera sur plusieurs tableaux. Quels seront les objectifs de la Fsbb?
Ce sera une année chargée sur le plan international avec les deux Afrobasket (hommes et dames), sans oublier le TQO masculin. En termes d’objectifs, nous sommes en train de discuter avec le Directeur technique national et le sélectionneur des filles. L’idée est de voir si on doit rajeunir à 100% ou à moitié pour avoir des objectifs de reconquête du titre ou de montée sur le podium. Cette question n’est pas totalement tranchée, mais elle le sera sous peu. Pour ce qui est des garçons, quand on discutait avec le sélectionneur, il fallait se mettre d’accord sur les objectifs. L’objectif est de se qualifier au 2ème tour des TQO. Et pour l’Afrobasket, nous voulons reconquérir le titre.
Quels sont les termes du contrat de Boniface Ndong ?
Il a un contrat qui devra courir jusqu’à la fin de l’Afrobasket 2021. Boniface est un perfectionniste. Il m’a dit ’’président, si je ne peux atteindre les objectifs que je me suis fixé, je vais laisser la place à quelqu’un d’autre’’. Je compte beaucoup sur lui. Je pense qu’il peut atteindre ses objectifs, s’il est aidé. C’est quelqu’un de rigoureux et méthodique. Il n’a pas insisté sur l’argent. Boniface veut un encadrement de qualité, un analyste vidéo, un bon adjoint. Il est en train de discuter avec un entraîneur espagnol qui était dans l’encadrement de Barcelone. On est en train de travailler pour avoir une bonne équipe et un bon encadrement technique. C’est ensemble qu’on pourra atteindre les objectifs.
Quel regard portez-vous sur les infrastructures ?
Il faut d’abord se féliciter de la construction de Dakar Arena, après la victoire des Lionnes en 2015. On courait derrière une salle de basket depuis presque 20 ans. On a montré que Dakar Arena n’était pas grand pour le basket, car on a pu remplir la salle et il y avait même du monde à l’extérieur. Le basket occupe une place importante dans le cœur des Sénégalais. Il faut noter que nous avons un bon parquet à Marius Ndiaye, offert par Amadou Gallo Fall. Marius Ndiaye est au cœur de la ville. Et je ne vois pas l’utilité d’aller jouer à Dakar Arena les matchs de championnats, avec toutes les difficultés que cela engendre. Nous voulons organiser les éliminatoires de l’Afrobasket 2021 en novembre. Ainsi, nous pourrons aller à Dakar Arena. Pour ce tournoi, il se peut aussi qu’on joue à Marius Ndiaye. Nous sommes en train d’étudier la question avec le ministre des Sports. Pour Amadou Barry, on a opté pour des journées non-stop. On joue de 9 à 21h ou 22h. Sur le plan financier, on a eu des recettes plus importantes, contrairement à la saison précédente. Il faut reconnaître que le parquet et les panneaux ne sont pas bons à Amadou Barry. Il faut les remettre aux normes et cela ne pourrait être possible que l’année prochaine. On aura plusieurs compétitions internationales. De ce fait, on pourrait jouer à Dakar Arena ou Amadou Barry. Je suis allé à plusieurs reprises à Sèdhiou et j’ai constaté que le terrain est impraticable. Mais il faut savoir que les infrastructures relèvent des prérogatives de l’Etat. Je peux simplement féliciter les responsables de la discipline à Sèdhiou qui sont en train de faire un excellent travail, avec des moyens limités. Je pense qu’ils auront bientôt leur terrain, car leur stade sortira sous peu de terre.
A quand une Ligue professionnelle de basket au Sénégal ?
On peut envisager la création d’une ligue de basket professionnel au Sénégal. Aujourd’hui, le basket paie des salaires supérieurs à ceux du football. Je connais des clubs qui paient des salaires de 500 000 ou 700 000 Fcfa. On a près de 7 clubs qui paient des salaires. Et il y a une possibilité de faire un championnat professionnel ou semi-professionnel. On peut trouver 8 clubs pour faire du professionnalisme. Cette question est à l’étude et on verra d’ici la fin de ce mandat, les possibilités qui se présentent pour créer une ligue professionnelle…
Que peut-on attendre du Championnat de D2 ?
Notre objectif est de massifier le basket. Il se pratique sur l’axe nord (Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga). Aujourd’hui, nous avons voulu que le basket se joue partout, à l’intérieur du pays. On l’a fait par la massification de la D2 qui se joue sous forme de championnats zonaux ou régionaux. On veut faire en sorte que les équipes se produisent devant leur public. C’est une manière de pousser les populations à aimer le basket. Les équipes issues des différents championnats zonaux vont disputer le tournoi de montée en première division. Nous sommes passés de 12 à 16 équipes chez les garçons et 8 à 12 équipes chez les filles pour le tournoi d’accession en D1. En D2, nous avons plus de 100 équipes affiliées. Et cela montre l’intérêt des populations. On ne peut pas parler du démarrage, vu qu’on a lancé des consultations pour la suite de la saison. On verra dans quelle mesure les clubs pourraient garder leur engagement pour la saison prochaine. Ce sont des questions juridiques et il faudra bien réfléchir pour mettre tout le monde à l’aise. Tout dépend de la décision qui sortira des consultations. Il y a beaucoup de paramètres qui gravitent autour de cette saison. Sur le plan international, il faut avoir un champion, voir aussi s’il faut rembourser ou pas les clubs. Et si on annule la saison, cela signifierait qu’il n’a jamais eu de championnat cette année. Donc, il faut analyser lucidement cette situation et prendre la meilleure décision.
Les dirigeants des clubs de l’intérieur du pays se disent souvent délaissés. Que répondez-vous à ces derniers ?
Je suis le seul président de Fédération à avoir fait trois fois le tour du Sénégal. Je ne viens pas voir les clubs que pendant les campagnes. Je refuse qu’on me regarde ainsi. J’ai fait le tour du pays en 2015 et bien avant même l’assemblée générale. J’ai visité le sud, le centre, le nord du pays. C’est pour dire que je ne fais pas partie de ceux qui sollicitent les clubs que lors des élections. Je connais toute la famille du basket dans l’intérieur du pays. Je n’ai que des amis. Et c’est la raison pour laquelle j’ai été plébiscité et par acclamation en juin 2019. Nous sommes une fédération légitime. Et les résultats témoignent de nos bonnes relations humaines, avec tous les acteurs. J’avais prévu de faire une tournée nationale. Mais il y a la pandémie. De toute façon, on verra dans quelle condition la faire au terme de cette crise sanitaire.