«LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES 2002 SERA NOTRE BREVIAIRE»
L’argent de la coupe du monde sera équitablement redistribué, explique Augustin Senghor
Faire du rapport de la cour des comptes de 2004 sur la gestion financière de la coupe du monde 2002, un «bréviaire», c’est ce qu’a déclaré Me Augustin Senghor. Même, si selon le président de la Fédération sénégalaise de football, on ne peut pas parler de «prévarication» mais plutôt de «mauvais choix sur l’utilisation des fonds», avec des joueurs qui s’étaient taillés une part de lion.
Chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage. Les retombées de la campagne de 2002 n’avaient pas fait que des heureux. Le rapport de la cour des comptes publiait à l’époque en exclusivité dans les colonnes de Sud Quotidien en 2004 était passé par là.
Ce séisme d’alors semble marquer à jamais les esprits. Et l’actuelle équipe fédérale présidée par Me Augustin Senghor n’entend pas tomber dans les mêmes travers, même si le président de l’instance dirigeante du football sénégalais a tenu d’emblée à préciser qu’on ne peut pas parler de «détournements».
«Je veux être clair la dessus. Personnellement quand j’ai lu ce rapport, je n’ai pas eu le sentiment qu’il y avait eu de la prévarication. Peut être qu’il y avait eu des mauvais choix sur l’utilisation des fonds ou dans la distribution», a déclaré Me Senghor en marge de l’Assemblée générale de la FSF tenue ce samedi 14 avril au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor.
Et d’ajouter : «ce qui fait qu’aujourd’hui, qu’on n’a pas pu voir un édifice ou quelque chose que l’on peut considérer comme un legs de 2002 aux générations futures».
La leçon de 2002 retenue, Me Senghor avance : «c’est exactement ce que nous voudrions éviter». «Nous travaillerons à pouvoir doter davantage les clubs. Parce que le meilleur legs, c’est de faire en sorte que ce qui est en train de se passer se renforce. C’est à dire que l’on joue partout ; que toutes les catégories jouent. Mais aussi que ça se passe sur une certaine durabilité. Qu’on ne joue pas une saison et qu’on arrête. L’autre chose, c’est qu’on renforce nos infrastructures. Sans nous qualifier à la coupe du monde, nous avons été capables d’ériger le centre Toubab Dialaw».
L’argent de la coupe du monde sera équitablement redistribué
«Nous avons tellement prêté une oreille attentive à la bonne gouvernance qu’avant même d’aller à la coupe du monde, sur les premières sommes reçues de la Fifa, nous avons subventionné l’ensemble des composantes du football sénégalais. Nous allons faire une autre subvention aux clubs au retour de la coupe du monde en début de saison», a soutenu Me Senghor. «Mais le plus important, selon le Président de la FSF, ce n’est pas de le faire tous les quatre ans, c’est plutôt d’arriver à stabiliser nos ressources ; rationnaliser nos charges pour qu’on puisse appuyer nos clubs chaque année. Parce que le développement repose sur la récurrence».
«C’est à dire les efforts financiers et matériels, les efforts d’organisation que nous faisons, nous devons pouvoir les répéter d’une année à l’autre pour que ça soit durable, ça soit viable», dira encore Senghor.
«C’est en ce moment seulement qu’on pourra dire que nous sommes passés d’un football pauvre à un football qui a pu assurer son développement financier et matériel. Mais aussi d’un football qui n’était pas performant, à un football performant».
Par conséquent ajoute Me Senghor, «notre bréviaire, ce sera le rapport de la cour des comptes de 2002 et qui avait soulevé un certain nombre de points, qui va nous permettre de nous orienter pour éviter quelques manquements dont on ne peut pas considérer que c’était des détournements».
Création d’une académie nationale de football
Mais en dehors du centre Jules François Bocandé, de Toubab Jalaw, dirigé par Ibrahima Niang, Augustin Senghor veut aussi doter le Sénégal d’autres infrastructures. Ainsi, en plus de l’hôtel fédéral, le patron du football sénégalais ambitionne de construire une académie nationale de football.
«Nous sommes sur la bonne voie. Grâce au président de la CAF, Ahmad, on va se doter d’un deuxième centre, celui de Guerew. Avec le Comité exécutif de la CAF, il a décidé d’attribuer ce centre sur 14 ha, à la FSF», a confié Me Senghor.
Visiblement heureux, il ajoute : «Imaginez ce que ça va ouvrir comme possibilités au développement du football sénégalais ?».
«L’un des projets qui me tiennent à cœur, c’est de pouvoir faire dans ce centre l’académie nationale de football des jeunes qui pourra être le vivier de formation de tous les cadres dans les équipes nationales des jeunes. Mais aussi, il pourra être le réceptacle de tous les jeunes».