MOBILISATION DES ORGANISATIONS DE DROITS DE L'HOMME
" Nous appelons les autorités sénégalaises à exiger, sans délai, la communication du dossier Lamine Diack"
La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) et le Forum du Justiciable ont plaidé, vendredi à Dakar, pour la communication du dossier Lamine Diack, ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), mis en examen et bloqué en France depuis novembre 2015 dans le cadre de l’enquête portant sur un scandale de corruption à l’IAAF.
« Nous appelons les autorités sénégalaises à exiger, sans délai, la communication du dossier Lamine Diack soit en vertu de la compétence première du fait de la nationalité du mis en examen, soit en vertu de l’accord de coopération judiciaire liant le Sénégal à la France », a dit Babacar Ba du Forum du Justiciable, lors d’une conférence de presse conjointe avec la LSDH et la RADDHO
Ces organisations ont été « d’autant plus préoccupées, qu’à l’examen des éléments du dossier en notre possession, Lamine Diack n’a jamais bénéficié de la protection consulaire et diplomatique qu’il était en droit d’attendre du Sénégal. »
Bloqué depuis 2 ans en Hexagone, les défenseurs de Diack déplorent cette situation jugée illégale. Poursuivant, ils estiment que « les requêtes (de Lamine Diack) tendant soit à la levée du contrôle judiciaire lui privant de sa liberté d’aller et de venir, soit à un aménagement de celui-ci, sont systématiquement rejetées par le juge d’instruction français. »
A ce sujet, Me Assane Dioma Ndiaye de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) n’a pas manqué de faire un parallèle avec les cas de Sepp Blatter (FIFA) et Michel Platini (UEFA) qui ont continué à jouir de leur liberté de mouvement malgré leurs mises en examen. « La compétence absolue des juridictions françaises et l’obligation qui lui est imposée de rester en France procèdent d’un choix délibéré de ce pays et d’une non assumation du Sénégal », a ajouté l’avocat.
Outre Lamine Diack, âgé aujourd’hui de 85 ans, Habib Cissé, un de ses conseillers et avocat, et Gabriel Dollé, ancien chef de l’antidopage à l’IAAF, sont également mis en examen pour corruption depuis novembre 2015.
Ils sont soupçonnés d’avoir retardé des procédures de sanction contre des athlètes russes dopés avant les Jeux Olympiques de Londres (Angleterre) de 2012 et les championnats du monde de 2013 à Moscou (Russie).
Résidant à Dakar, Pape Massata Diack, fils de Lamine Diack et ex-consultant en marketing à l’IAAF, est quant à lui sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de cette affaire.