L'ACCUSÉ ACCUSE
Scandale de dopage dans l'athlétisme : Massata Diack confirme son recours devant le TAS et annonce une série de plaintes contre ses contempteurs et leurs "relais"
Accusé d’extorsion de fonds au détriment de Liliya Shobukhova, Massata Diack ne veut pas laisser impunis ses accusateurs. Le fils de Lamine Diack, qui a déjà saisi le Tas pour l’annulation de la décision de la Commission d’éthique de l’Iaaf le radiant «à vie de toute activité liée à l’athlétisme», annonce une série de plaintes contre ses accusateurs.
Cité parmi les personnes les plus recherchées par Interpol, Papa Massata Diack, cité dans une affaire d’extorsion de fonds par la Commission d’éthique de l’Iaaf, réfute en bloc toutes les allégations. Pour laver son honneur, l’ex-consultant en marketing de l’Iaaf annonce une série de plaintes contre ses accusateurs.
«Dans sa décision du 7 janvier 2016, la Commission d’éthique de l’Association internationale des Fédérations d’Athlétisme (Iaaf) a conclu à mon implication dans une opération d’extorsion de fonds au détriment de Liliya Shobukhova. Ci-après, la supposition surprenante de la Commission d’éthique, quant à ma présence à cette fameuse réunion», s’indigne-t-il dans un communiqué de presse.
Contestant «vigoureusement cette décision inique (radiation à vie de toute activité liée à l’athlétisme)», M. Diack qui «réitère» n’avoir «jamais été impliqué dans une affaire d’extorsion de fonds visant Liliya Shobukhova ou quelque autre athlète que ce soit, à travers le monde», en plus de la saisine du Tribunal arbitral du sport (Tas), compte ester en justice : «Je vous fais donc part de ma très grande détermination à poursuivre systématiquement, auprès des Tribunaux compétents, avec l’aide de mes avocats, ceux qui ont procédé à de telles allégations tout comme ceux qui voudraient s’en faire le relais».
Signalons que la saisine du Tas vise carrément l’«annulation de la décision de la Commission d’éthique de l’Iaaf».
«Des «allégations mensongères et infondées»
Seront également cités à comparaître devant les tribunaux, «dans le même contexte», ses accusateurs soutenant «des allégations portées à (son) encontre par l’Ama dans son rapport rendu public, le 14 janvier 2016, à propos d’une athlète turque». «Ces allégations d’une particulière gravité sont mensongères et entièrement infondées», démonte le fils de Lamine Diack, ancien président de l’Iaaf.
Dans le document parvenu à notre rédaction, Massata Diack soutient avec force que «la Commission d’éthique, en écartant les preuves formelles qu’elle reconnaît elle-même, s’est fondée cependant sur une théorie, qu’elle a invoquée pour déduire la présence de Pmd à une réunion litigieuse».
«A partir du moment où cette même Commission reconnait que les éléments apportés n’ont pas été contrefaits, le débat était déjà clos. Le rapport de l’Ama reconnaît, quant à lui, mon arrivée à Moscou le 5/12/2012, tout en n’excluant pas que j’y ai été le 4/12/2012 !», prend-il le contre-pied de ses détracteurs.
Et d’étayer son argumentaire en s’appuyant sur les contradictions relevées dans le rapport de la Commission d’éthique de l’Iaaf : «D’autre part, il y a des billets et visas d’entrée de Pmd, qui n’ont pas été contrefaits. Il n’est pas inconcevable, en théorie, selon le Panel que Pmd ait pu être à Moscou, le 4 décembre 2012, ait quitté Moscou à la même date et soit revenu le lendemain, mais il n’y aucune preuve à cet effet».