«NOUS SOMMES SOUS PERFUSION»
Aliou Cissé, sélectionneur des lions, n’entend céder la moindre parcelle à son adversaire. C’est gagner ou rentrer à la maison
L’autre derby sous-régional devant opposer le Sénégal au Cap-Vert est prévu demain mardi 25 janvier à partir de 16 heures GMT, au stade Kouekong de Bafoussam. Un match couperet que le sélectionneur national Aliou Cissé dit aborder en étant «sous perfusion». Toutefois, il n’entend céder la moindre parcelle à son adversaire. C’est gagner ou rentrer à la maison, a-t-il déjà déclaré face à la presse.
Coach, vous allez disputer votre deuxième derby dans ce tournoi, le Sénégal est-il prêt face au Cap-Vert ?
Oui, nous sommes prêts. Nous avons bien travaillé vendredi ; ça été la séance la plus difficile de la semaine. On a travail en puissance. Hier (samedi) aussi on a bien travaillé. On a pu profiter de l’ensemble de notre effectif pour faire deux séances très intéressantes. On connaît bien le Cap-Vert et on a dû les jouer quatre voire cinq fois. La dernière fois, c’était au mois de juin dernier. Certes, c’était un match amical ; mais ce fut un match assez âpre. On sait que c’est un derby ; une très belle équipe qui n’est pas là par hasard. Et, comme vous le dites, la cohabitation qu’il y a entre le Cap Vert et le Sénégal donne plus de saveur à ce derby-là.
Qu’est-ce qu’il vous faut pour retrouver la confiance ?
On doit continuer le travail parce que pour retrouver de la confiance, il faut travailler. On n’a eu la possibilité de pouvoir le faire avec l’ensemble de notre effectif. Mais, depuis quelques jours, tout le monde est là présent mais comme je vous le disais, quand vous êtes absents des terrain en tant que footballeur professionnel de haut niveau, il y a un étape à passer pour, en un moment donner retrouver sa forme d’antan. Cette confiance-là, nous l’avons parce qu’il y a une forte solidarité. Depuis 6 ans nous cheminons ensemble. C’est vrai qu’aujourd’hui, nous faisons un début de compétition assez difficile mais je crois qu’on a déjà montré dans le passé qu’on était capable de jouer à un niveau assez intéressant. Nous l’espérons. Nous avons pu travailler. Nous allons nous réfugier derrière le travail là et aussi derrière l’expérience que nous avons sur le continent africain pour pouvoir bien aborder ce match contre le Cap-vert. On ne doit pas faire n’importe quoi non plus ; on ne doit pas confondre vitesse et précipitation. C’est un match qui va durer et plus ça dure pour nous, mieux c’est.
Quel regard avez-vous du Cap-Vert ?
Le Cap-Vert est une équipe intéressante et il l’a montré face au Cameroun. C’est une équipe qui maitrise parfaitement sa défense à cinq et c’est aussi une équipe qui est capable de contre attaquer et d’être très forte dans les transitions. Maintenant, comme je l’ai dit, à nous de hisser notre niveau de jeu et de montrer qu’on est capable de pratiquer un football qui peut déstabiliser cette équipe capverdienne ; ça ne sera pas un match facile on le sait parce qu’en face, on aura une équipe hyper motivée qui n’est pas là par hasard. A nous d’aller jusqu’au bout de cette rencontre là pour la gagner.
La Guinée vous a posé des problèmes, ne craignez-vous pas le même scenario face au Cap Vert qui évolue en 5-3-2 ?
C’est vrai que la Guinée nous a créé des difficultés par moment avec leurs pistons notamment sur notre côté droit avec Sylla. Mais comme je le disais c’est plus une question de communication entre notre latéral et notre excentré droit, Ibrahima Mbaye et Bouna Sarr. Mais en deuxième période, on a pu rectifier tout ça et on a fait une assez bonne mi-temps sur ce match-là. Donc, pour moi c’est surtout cette animation défensive là qu’il faudra régler avec de la communication derrière, qu’on arrive à coulisser fortement sur le côté pour pouvoir justement gérer ces pistons-là. On a bien travaillé là-dessus, j’ai foi en tout cas que tout se passera bien demain.
Pouvons-nous avoir votre avis sur la double confrontation Egypte-Sénégal pour les barrages de la Coupe du Monde 2022 ?
C’est deux grandes nations de football. Le Sénégal et l’Egypte ne sont plus des équipes à présenter. On retrouve aussi de grands joueurs de classe mondiale dans leurs effectifs. Je veux parler de Mané, de Salah. Mais pour l’instant, nous sommes concentrés sur cette Can-là. Les éliminatoires de la Coupe du monde, le Sénégal a largement le temps d’y revenir. Pour l’instant le match le plus important pour nous c’est le match face au CapVert. Nos esprits, notre force et notre énergie, on veut vraiment le canaliser et penser à ce match-là. Après la Can, on pourra penser à la Coupe du monde. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est une belle affiche.
Pouvons-nous s’attendre à voir Pape Matar Sarr démarrer la rencontre ?
Ce débat n’a pas lieu d’être. On a choisi 28 joueurs, vous pouvez penser qu’un Pape Matar Sarr ou un Pape Gueye ou un Bamba Dieng doit démarrer un match. Je vous l’accorde parce que ce sont des garçons pétris de talent. Mais, j’ai 28 joueurs. On est en train de tourner avec tout ce qui nous est arrivé. N’oublions pas que Bamba (Dieng) est arrivé en retard, il était malade. Pape Matar Sarr également était malade. Donc, j’ai fait un choix sur les 3 matches. C’était Cheikhou Kouyaté, Nampalys Mendy et Idrissa Gana Gueye. Mais, si on fait venir aujourd’hui Pape Gueye c’est parce qu’on est conscients de ses qualités. C’est un garçon qui est prêt aujourd’hui à jouer. Je pense que dans l’état d’esprit des garçons on sait tous ce qui est important. Quelle que soit l’équipe que je mets, ils sont tous focus, concentrés. J’en profite justement pour louer l’état d’esprit de ce groupe là parce que si nous sommes là aujourd’hui c’est grâce à leur ambition qui fait que malgré les difficultés que nous rencontrons nous sommes encore en vie. Il ne faut donc pas nous enterrer trop tôt. Même si on est sous perfusion.
Justement, qu’en est-il du cas des joueurs comme Matar Sarr, Cheikhou Kouyaté et Abdoulaye Seck ?
Pape Matar a eu un problème au niveau de son pied. Depuis deux jours on a préféré le mettre au repos et j’ai espoir que normalement il devrait reprendre les entraînements. Cheikhou, c’est pareil on l’a laissé se reposer parce qu’il ressentait quelques douleurs. Donc, on a préféré le mettre au repos. Abdoulaye Seck, il avait un problème au niveau des adducteurs depuis deux semaines. Il devrait être apte très bientôt. Donc, je pense que cet après-midi (hier, NDLR) on pourra récupérer ces trois joueurs là parce qu’il y a rien de grave en réalité.
Etes-vous sous pression suite aux critiques que vous essuyez tout le temps ?
Je ne sais pas si je suis sous pression, mais en tout cas je suis concentré et motivé pour mener à bien la mission que le peuple sénégalais m’a assignée. Aujourd’hui, c’est ça qui est important. Dans le haut niveau nous vivons toujours sous pression parce qu’on a envie de gagner, de faire de très bons résultats. Donc, dès lors que vous rentrez sur le terrain, dès lors que vous préparez vos joueurs. Maintenant, c’est le poste de sélectionneur qui est difficile. Que soit au Cameroun ou en France ou ailleurs. L’équipe nationale appartient au peuple. Les journalistes aussi représentent le peuple. Ils ont le droit de donner leur avis, de dire ce qui ne leur plait pas. J’ai envie de dire que les critiques si on ne les veut pas, mieux vaut changer de métier et faire autre chose. Mais quand vous faites ce métier là, il faut s’attendre à ce que les gens soient critiques et parfois très dures même. Mais il faut se concentrer sur l’essentiel. Et aujourd’hui l’essentiel c’est comment faire en sorte que mon équipe retrouve son meilleur niveau. Vu qu’on a fait un début assez compliqué. Mais malgré ces débuts-là, le Sénégal est encore là. Et je suis confiant qu’au fil des matches, on retrouvera notre niveau.
Alain Giresse a récemment évoqué les doutes et les incertitudes que vous êtes en train de vivre dans votre équipe…
Je n’ai pas de doute. Alain, je l’ai eu au téléphone il y a deux jours. J’ai de très bons rapports avec lui, c’est quelqu’un qui connait très bien le football, qui connait la difficulté du métier. Il a goûté à ça. Donc, bien sûr qu’aujourd’hui avec les performances qu’on a faites lors de nos trois premiers matches, le Sénégal soit critiqué. C’est normal que les gens doutent de nous. Mais nous croyons en nous. Parfois il y a des aléas dans la préparation qui font que par moment vous ne débutez pas bien