QUE RETENIR DE CET AFROBASKET ?
Du besoin de rajeunissement de l’équipe aux couacs notés dans l’organisation en passant par le pari réussi de la mobilisation, Le Témoin tire un bilan de cette semaine de compétition
L’Afrobasket 2019 a fermé ses vannes ce dimanche avec la nouvelle consécration du Nigeria devant le Sénégal. Un tournoi maitrisé par des « D-Tigress » qui auront surmonté tous les obstacles même ceux qui se sont dressé contre le pays hôte. Du besoin de rajeunissement de l’équipe aux couacs notés dans l’organisation en passant par le pari réussi de la mobilisation, Le Témoin tire un bilan de cette semaine de compétition.
Avec 11 titres et huit médailles d’argent glanés en 24 éditions, le Sénégal a certes perdu en finale mais a confirmé son rang de grande Nation de basket. Avec l’apport d’un public de Dakar Arena entièrement acquis à sa cause, les « Lionnes » ont donné l’air d’être invincibles même si elles sont passées tout près de l’élimination en demi-finale contre le Mozambique. Cependant l’heure est à la poursuite du processus de rajeunissement de l’équipe.
La fin d’une génération ?
« Il faut faire une bonne prospection. Parce que le Nigéria a construit son équipe sur la base de la jeunesse. Elles ont 23, 24 ou 25 ans, les plus anciennes jouent dans le haut niveau en Espagne en France et ailleurs. Depuis l’avènement de 2017, on a essayé de renouveler mais après il y’a eu des blessures. On a eu des joueuses qui ont eu des opérations, Léna et Yacine ont été opérées toutes les deux. Mais c’est des jeunes qui peuvent rester pendant longtemps dans cette équipe. Il fallait renforcer l’équipe avec Fatou Diagne qui n’a pas d’expérience. Il faut continuer dans ce sens et travailler à développer le jeu et ce mental de gagner et après aller au tournoi de Tokyo pour défendre encore nos chances. Il y’a matière à réflexion par rapport à qui doit rester et qui doit partir ». Cette réponse servie par Cheikh Sarr en conférence de presse d’après finale donne une idée du principal gros chantier de l’équipe. Cette nouvelle finale perdue devant le Nigeria semble sonner le clap de fin d’une belle génération.
Un renouvellement générationnel s’impose dans une équipe qui ne manque pas de talents mais qui semble être sur le déclin. Les trentenaires (Astou Traoré, Bintou Diémé, Oumou Khairy Sarr, Mame Diodio Diouf, Mame Marie Sy Diop, Lala Wane et Ndèye Sène) sont les premières visées. Elles ont montré leurs bravoures mais ont affiché des signes comme face au Nigeria où l’équipe n’a pas su répondre au défi physique. Symbole de cette génération dorée, la meilleure joueuse de l’équipe durant ce tournoi Astou Traoré a tenu son rang malgré son statut d’ainé (38 ans). Il urge de continuer le processus de rajeunissement de l’équipe et ainsi penser au futur. Pour espérer être de nouveau sur le trône, il faudra s’inspirer du Nigeria qui a construit une équipe jeune qui ne cesse de monter en puissance. Il faut donc penser à continuer le travail de reconstruction pour rêver de lendemains meilleurs. Le trio Yacine Diop – Lena Niang – Fatou Diagne incarne l’avenir de l’équipe nationale féminine du Sénégal qui va jouer au mois de novembre le tournoi de qualification olympique. Cheikh Sarr a un délai de trois mois pour peaufiner une équipe capable de décrocher le ticket gagnant dans une poule difficile où son équipe va se frotter à l’Angola et au Mali.
Dakar Arena bat un record africain
Comme lors des différentes compétitions de basket organisées, le Sénégal a réussi le pari de la mobilisation. La finale de la compétition a été l’illustration parfaite d’un tournoi qui aura mobilisé toutes les couches. Malgré l’enclavement de Dakar Arena, les inconditionnels de la balle orange ont massivement fait le déplacement bravant cherté et rareté des moyens de transport. Six heures avant le coup d’envoi de la finale, les supporters venus de Dakar, Thiès, en passant par Mbour ont envahi ce nouveau temple du basket. Les 15.149 places étaient trop petites pour accueillir tout ce beau monde. Certains supporters ont d’ailleurs regardé la finale sur les marches des escaliers du stadium basé à Diamniadio. Une affluence qui a permis au Sénégal d’établir un nouveau record dans le basket africain en remplissant jusqu’au dernier siège la toute nouvelle enceinte. Jamais une rencontre de basket n’a mobilisé autant de monde dans le continent africain. Les records précédents appartenaient à la Tunisie et à l’Angola : la Salle Omnisport de Radès (2015) et l’Arena Kilamba de Luanda (2017) avaient en effet accueilli environ 11’500 personnes. Cette affluence grandiose a été ternie par les couacs notés dans l’organisation. L
’amateurisme dans l’organisation
Les défaillances dans l’organisation constituent la tâche noire de l’organisation de cette 24ème édition de l’Afrobasket. Le planning des bus Dem Dik n’a souvent pas été respecté en plus de la cacophonie dans la vente des billets. En demi comme en finale, les supporters ont dû braver de longues files d’attente pour espérer avoir un ticket d’entrée. Une situation qui a surtout empiré dimanche lors de la finale où les billets étaient devenus une denrée rare. A la faveur de magouilles et autres deals, les organisateurs ont vendu plus de tickets que la salle pouvait contenir. Résultat des courses : des centaines de supporters n’ont pas pu accéder à l’intérieur du stade alors qu’ils détenaient avec eux des billets d’entrée. D’autres se sont vus attribuer des tickets de la rencontre de demi-finale. De nombreux couacs qui donnent une idée d’un amateurisme dans l’organisation de cette compétition majeure de la balle orange. Coutumier des faits, les dirigeants de la balle orange et les autorités étatiques devront revoir ces impairs pour éviter de telles tergiversations.