«LA PAGE OUMAR SARR SERA TOURNEE LE 29 JUIN ...»
CHEIKH CISSE, CANDIDAT DU POLE PRESIDENTIEL A LA MAIRIE DE DAGANA
C'est un défi de taille que la mouvance présidentielle compte relever le 29 juin prochain : mettre fin à 18 ans de règne sans partage d'Oumar Sarr à Dagana. Et pour arriver à ses fins, elle a jeté son dévolu sur un jeune opérateur économique, Cheikh Cissé, ancien compagnon du Coordonnateur national du Pds. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, hier, M. Cissé, sûr de son fait, se dévoile, non sans annoncer que «la page Oumar Sarr sera tournée le 29 juin».
Vous êtes candidat à la mairie de Dagana pour le compte du pôle présidentiel. Qui est Cheikh Cissé ?
Je suis un jeune homme d'affaires et chef d'entreprises qui est né à Dagana. J'évolue surtout dans le secteur des Btp et de l'électrification rurale. D'ailleurs, je suis membre du Conseil d'administration de la Société sénégalaise d'électrification rurale, où je suis actionnaire avec la Société nationale d'électricité du Sénégal (Senelec) et Sahel gaz. J’ai des sociétés au Mali et au Burkina Faso. Je suis le fils d'un grand notable de Dagana, El Hadji Dame Cissé. Mes parents ont toujours oeuvré dans le social.
Qu'est-ce qui a véritablement motivé votre candidature ?
Je suis un digne fils de Dagana. J'oeuvre dans le social depuis la création de ma première entreprise en 1997, quand j'ai quitté la Senelec. Je suis membre de l'Alliance pour la République (Apr) depuis 2010, un parti dans lequel j'ai beaucoup contribué, physiquement et financièrement, jusqu'à l'avènement de Macky Sall à la magistrature suprême. Je suis très fier du Président Macky Sall qui a honoré Dagana, en mettant trois fils de la localité dans son gouvernement. Il s'agit de mon grand-frère, Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères, de mon ami Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Budget, et de ma soeur, Anta Sarr, ministre de la Femme. Etant bien imprégné des programmes et projets du président de la République dans le Walo, dont l'ouverture de la Snti (Société nationale de tomate industrielle), la réhabilitation des cuvettes et les financements de projets pour nos soeurs et frères, j'ai décidé, en tant que digne fils de Dagana, homme d'affaires, de participer davantage au développement de ma ville.
Ne pensez-vous pas que ce sera, quand même, difficile, si l'on sait que votre principal adversaire, Oumar Sarr, dirige la municipalité depuis 1996 ?
Je connais bien mon adversaire. C'est un parent, comme tous les autres Daganois. On l'a soutenu en 1996, quand le Ps était au pouvoir, physiquement et financièrement. Je me rappelle que chacun cotisait selon ses moyens. Certains donnaient 100 francs, d'autres 500 francs ou 1000 francs. Les plus nantis donnaient 1000 000 de francs, et même au-delà. On était ensemble soudés. En ce moment-là, Oumar n'était pas connu. Il venait juste de la France. C'était un jeune cadre. Aujourd'hui, s'il est connu, c'est grâce à moi et à d'autres fils de Dagana qui l'ont accompagné durant les moments difficiles. C'est quelqu'un qu'on a créé de toutes pièces. J'ai été avec lui, de 1996 à 2006. Depuis lors, j'avais pris du recul, parce qu'on n’avait plus la même vision politique. Moi, je suis un homme d'honneur et de dignité. Je suis respecté. Le problème est simple, les Daganois ne veulent pas aller dans l'opposition, parce qu'ils savent que c'est le pouvoir qui règle les problèmes. Dagana doit beaucoup au Président Macky Sall qui lui a donné trois ministres.
Mais Oumar Sarr n'est pas n'importe qui à Dagana...
Je vais vous raconter une anecdote. A la veille de la dernière élection présidentielle, il est venu chez moi, accompagné de Cheikh Diack. Moi, j'étais avec un de mes cousins, Doudou Diaw, qui était à la Senelec. Il me dit que je fais sa fierté, que je participe au développement de mon pays, et que je fais beaucoup de social. Il ajoute que l'intérêt de Dagana est que je vienne avec lui. Je lui dis : «Non. J'ai déjà donné ma parole à Macky Sall». Il revient à la charge : «Un homme d'affaires doit toujours être avec le pouvoir ». Je lui rétorque : «Oumar, en 1996, quand on t'accompagnait, c'est le Ps qui était au pouvoir. Je suis libre et indépendant. Je ne reviendrai pas sur ma décision. J'ai déjà donné ma parole à Macky Sall. Je ne reculerai pas».
Vous semblez être confiant quant à l'issue du scrutin du 29 juin à Dagana ?
Je suis très confiant. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, Dagana ne veut pas aller dans l'opposition. Les populations l'ont clairement exprimé. Les chefs religieux, les notables, les femmes, les jeunes, les paysans, les Bambados, les Wolofs, les Peuls, entre autres, sont avec nous. Ce que je puis vous assurer, c'est que la page Oumar Sarr sera tournée le 29 juin prochain. Oumar Sarr sait qu'il ne maîtrise plus la situation à Dagana. C'est fini pour lui. Les Daganois lui ont tourné le dos.
Votre dernier mot ?
Je remercie le président de la République, les trois ministres de Dagana, les responsables de «Benno bokk yakaar», Saliou Sarr, Doudou Bass Dial, Bassirou Diack, Moustapha Sarr, Ablaye Ly et tous les autres conseillers. De même que mes parents, les chefs religieux, les notables, bref, toutes les populations de Dagana qui soutiennent ma candidature. Le 29 juin prochain, une nouvelle ère va s'ouvrir pour les Daganois.