« Nous allons rendre public le montant des frais des visas d’entrée au Sénégal »
Paul Badji, Ambassadeur du Sénégal en France
Ancien ambassadeur du Sénégal en Belgique, Hollande et Luxembourg, Paul Badji a été nommé à Paris en janvier dernier. Il a profité de sa première sortie officielle en direction de la diaspora, lors du Gamou de Cergy, pour donner des éléments sur sa mission et des indications sur l'entrée en vigueur de la loi sur la réciprocité des visas.
Quel est le sens de votre présence dans la nuit du gamou des Sénégalais de Cergy ?
« Paul Badji : Comme vous le savezje viens de prendre fonction à Paris et j’ai, parmi mes objectifs, la volonté de faire connaissance avec la communauté sénégalaise, toute obédience confondue. Je viens m’enquérir de leurs problèmes et communier avec eux ce soir (samedi, Ndlr) : la communauté sénégalaise et le Chérif Aïdara. Parmi mes missions, je vais faire en sorte que la communauté soit bien représentée et bien comprise. Je suis venu transmettre les salutations du chef de l’Etat Macky Sall et celles du gouvernement. »
Au-delà de cette présence symbolique, est-ce que cette première sortie, dans un gamou, donne le ton de votre mission ?
« Oui mais c'est un peu dans la continuité de ma manière de fonctionner car partout où je suis passé, j’ai été très proche de la communauté sénégalaise. Je n’entends pas faire exception à Paris. Je profite de l’occasion pour saluer la communauté et lui dire que je suis à sa disposition. Mes compatriotes seront toujours les bienvenus à l’ambassade du Sénégal à Paris. »
Est-ce qu’on peut avoir, succinctement, une ébauche de votre mission à Paris ?
« Ma mission est certes de représenter le Sénégal à Paris auprès du gouvernement français mais la mission d’une ambassade n’est pas simplement celle de représentation de la coopération entre le Sénégal et la France. C’est de m’occuper des Sénégalais et des problèmes qu’ils rencontrent comme ceux d’état civil par le biais du Consulat, c’est de veiller à ce que le Consulat fasse son travail, veiller à ce que les Sénégalais soient dans les meilleures disposition pour travailler en France : qu’ils aient les papiers qu’il faut sans difficulté. J’espère pouvoir être à la hauteur pour résoudre ces problèmes qui ne sont pas toujours simples. Ma mission est aussi de faire en sorte que la diaspora sénégalaise, surtout celle qui a les moyens, puisse penser à investir au Sénégal pour que notre pays se développe. »
Comment comptez-vous y arriver ?
« Je suis déjà en contact avec beaucoup de chefs d’entreprises sénégalais et français qui ont envie de conclure des marchés au Sénégal. Depuis mon arrivée, j’en ai rencontré un bon nombre, j’espère pouvoir conclure ces projets. Je les encourage à signer des partenariats avec les entreprises sénégalaises et à faire du business avec le Sénégal. »
Quel est votre commentaire sur les soubresauts des derniers jours avec les manifestations devant les consulats de Paris et de Lille ?
« Ce ne sont pas des soubresauts mais un engorgement dû aux nombreux passeports émis en même temps, il y a 5 ans, arrivant à terme au même moment. Il y a un autre phénomène que les gens oublient, c’est la perspective de l’établissement de la réciprocité des visas. On a énormément de demandes provenant de bi-nationaux qui éprouvent énormément d’inquiétudes sur l’entrée en vigueur, prévue le 1er juillet prochain, de la loi sur la réciprocité des visas. »
Quel message leur adressez-vous ?
« La réciprocité sur les visas d'étrangers entrant au Sénégal fait partie des nouvelles mesures prises par le gouvernement. Ceux qui n’ont pas les papiers sénégalais seront obligés d'obtenir un visa avant d’aller au Sénégal. Ceux qui ont choisi d'être français, devront assumer cela. Le Sénégal se doit d'être cohérent avec sa politique dans ce cas précis. Si les bi nationaux préfèrent demeurer français, qu’ils le soient et le restent. Avec l'établissement de la réciprocité du visa d'entrée, je pense que les personnes concernées seront obligées de payer leur visa avant d’aller au Sénégal. »
De quel montant sera le visa ?
« Pour le moment, nous avons reçu des indications, elles ne sont pas encore officielles. Le moment venu, nous allons rendre public le montant du visa pour les étrangers désirant se rendre au Sénégal. »
Est-ce que l’entrée en vigueur de la loi sur la réciprocité des visas est toujours fixée au 1er juillet ?
« C’est ce qui a été planifié et prévu au début. Je ne sais pas si les conditions sont réunies pour prendre une date (d'entrée en vigueur de la loi, Ndlr) dès aujourd’hui. Je ne peux pas dire si la date du 1er juillet prochain est toujours maintenue mais quand tout sera prêt, tout le monde sera informé. »