ABC À LA BARRE
Rapports avec Macky Sall - Rôle à l'Apr - Affaires Mittal et Petro-Tim
Me Alioune Badara Cissé, pour Grand-Place, revient sur la période de crise qu’il a traversé avec le président de la République, Macky Sall. Mieux, l’avocat qui a été combattu à l’Alliance pour la République (Apr), estime, dans l’entretien qu’il nous a accordé, sur les affaires Arcelor Mittal et Petro-Tim, qu’il y a eu précipitation et manque de clarté.
Aujourd’hui, vous êtes à Touba à la rencontre des « Abécédaires ». Quelle est la portée de cette retrouvaille ?
J’ai pensé que c’est une bonne chose, après le Magal de Touba que nous avons célébré dans la ferveur, de réunir les responsables du mouvement les « Abécédaires » de Touba pour les féliciter de la bonne tenue du Magal et en même temps ressusciter en chacun d’entre eux l’esprit militant. Un esprit qu’il faut toujours raviver pour qu’il ne s’estompe jamais.
Nous avons reçu, il y a bientôt deux mois, un appel du président de l’Alliance pour la République à reprendre le travail à ses côtés. Un travail politique est certes toujours compliqué mais aujourd’hui, la démobilisation fait que nous avons besoin de divers mouvements de soutien qui pourront venir en appoint le moment venu. C’est pourquoi, les « Abécédaires » de Touba prennent date. Nous allons essaimer le territoire national. Je pense que ce sera la meilleure réplique pour quelqu’un qui ne fait parti d’aucune structure de l’alliance pour la République, mais qui n’est qu’un simple militant, d’avoir la latitude, comme je le fais d’ailleurs depuis deux ans et demi, de faire autant à l’international que sur le plan local, un mouvement qui perpétuerait mon engagement politique.
A une période où l’Alliance pour la République à Touba est en léthargie, est-ce que votre implication au niveau local peut apporter du sang neuf ?
Je ferai ce qui est en mon pouvoir, non pas pour renforcer l’Alliance pour la République - car elle est très bien implantée á Touba - mais l’apport de mes amis avec le mouvement que nous allons mettre en place serait un supplément à tout déficit et à toutes carences au niveau de la collecte des voix aux prochaines joutes électorales.
La création d’un mouvement parallèle au sein de l’Alliance pour la République, surtout que vous ne détenez aucune responsabilité politique, les prémices d’une rupture en balbutiement ?
Si rupture devrait y avoir, elle aurait été effective il y a deux ans et demi, lors de mes limogeages médiatisés du gouvernement, du comité directeur, du secrétariat exécutif national et de mon rôle de coordonateur. Aujourd’hui, je ne suis dans aucune structure de l’Alliance pour la République et pourtant je suis resté fidèle au poste comme ils disent. Je suis devenu militant simple. Mais dans ma compréhension de l’activité politique, le grade de militant simple est le grade le plus élevé dans la hiérarchie des normes que moi je reconnais au niveau des compagnons qui nous ont accompagné.
Il n’y a aucune rupture en cours, il y a un renforcement de soutien et une présence que je veux accroître sur le plan local après avoir essaimer la France, l’Espagne et l’Italie, où le mouvement des « Abécédaires » a fini de s’installer sous forme de convention dans chacun de ses pays. Ecoutez, il y’a eu une période de froid. Ça a duré, quand même deux ans. Je peux dire que ma relation avec Macky Sall est au beau fixe. Et il est important de noter que Macky Sall est mon ami. C’est quelqu’un avec qui je suis émotionnellement lié.
Je pense que les Sénégalais apprécient beaucoup cet appel de Mbodiène de sa part et ma réponse également. Vous savez, je ne lui reproche absolument rien du tout. Et lors de notre entretien du 15 juin 2014, je lui ai exactement demandé de me dire les raisons de notre rupture, l’interprétation qu’il pourrait m’en donner, mais également, quelle orientation il voudrait donner à notre compagnonnage politique dans l’avenir. Il a répondu á toutes ces questions. J’ai trouvé satisfaction dans les réponses qu’il m’a donné. Je pense qu’il convient aujourd’hui de tourner la page et de ne tenir en considération que les intérêts majeurs du Sénégal. Comme je l’ai toujours dis, le Sénégal mérite toutes les patiences, mais également toutes les souffrances.
Aujourd’hui l’actualité est dominée par l’affaire Arcelor Mittal et Pétro-Tim soulevé par l’ancien président Abdoulaye Wade. Quelle est votre réaction suite à la sortie du chef du gouvernement qui a brandit des preuves pour réfuter les allégations de Wade ?
Je pense que le gouvernement s’est expliqué. Le Premier Ministre a parlé hier lors d’une conférence de presse. Je ne sais pas si les Sénégalais sont satisfaits de ses explications. Le ministre des Finances s’est expliqué, le ministre chargé des Mines s’est également expliqué. Il me semble qu’il y a eu beaucoup de précipitations tout au début et un manque de clarté à la fin.