ABDOULAYE WADE TOUJOURS À LA UNE
Dakar, 6 fév (APS) - Les quotidiens reviennent largement vendredi sur les nouveaux engagements politiques de l’ancien chef de l’Etat Abdoulaye Wade à travers ses dernières sorties dont le grand rassemblement organisé mercredi à Dakar par l’opposition au régime du président Macky Sall.
Après plusieurs tentatives interdites, le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), regroupant le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et ses alliés, a tenu un rassemblement-meeting à la place de l'Obélisque, avec en tête l’ancien président Abdoulaye Wade.
Au cours de cette manifestation, Me Wade a récusé la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et réclamé la libération de ses proches mis en cause dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis décidée par le régime de son successeur Macky Sall.
Vint-quatre heures après ce rassemblement, l’ancien président de la République, venu présenter ses condoléances à Babacar Gaye, le porte-parole de son parti qui venait de perdre son grand-père, a tenu à expliquer le sens de son engagement, selon le quotidien Le Populaire.
‘’L’ancien président Abdoulaye Wade n’est pas prêt de quitter la scène politique. Malgré son âge avancé, le leader historique du Parti démocratique sénégalais (PDS) a décliné, hier (jeudi), son dernier challenge : faire revenir sa formation au pouvoir’’, rapporte Le Populaire.
‘’Entre Abdoulaye Wade et la politique, c’est pour la vie’’, relève L’As, citant le prédécesseur de Macky Sall qui dit se battre ‘’pour ramener le PDS au pouvoir’’. Cette formation avait été aux affaires de mars 2000 à mars 2012, avec comme président de la République son fondateur Me Wade.
Selon L’Observateur, le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), un regroupement de partis de l’opposition dont le PDS est le chef de file, devrait ‘’décider de la suite à donner à son combat contre le régime de Macky Sall’’ lors d’une réunion d’évaluation prévue ce vendredi.
‘’Le PDS et ses alliés pourraient revoir leur plan d’action consistant à tenir des manifestations tous les mercredis à Dakar’’, ajoute le même journal, avant d’annoncer que de bonnes volontés, parmi lesquelles des chefs religieux, ‘’veulent rapprocher Wade de Macky’’.
‘’Qui pour éteindre le feu ?’’, se demande La Tribune. ‘’Depuis quelques jours, fait observer ce quotidien, le peuple sénégalais assiste à un spectacle qui ne fait qu’augmenter son angoisse déjà croissante’’.
‘’La guéguerre que se livrent l’ancien président Wade et son successeur Macky Sall, ne présage rien de bon. Le pire est à craindre’’, selon cette publication qui signale une dernière pique de l’ancien président de la République à son prédécesseur. ‘’Macky Sall est surpris d’être président’’, déclare Abdoulaye Wade.
Les journaux évoquent dans le même esprit l’hostilité de l’ancien président de la République à l’égard de la CREI qui a inculpé son fils Karim Wade pour enrichissement illicite présumé à hauteur de quelque 117 milliards de francs CFA.
‘’Abdoulaye Wade récuse le président de la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite) qui juge son fils, Karim. Mais ce serait plus profond que cela comme motif’’, avance le journal Le Quotidien.
‘’C’est Henri Grégoire Diop, lui-même, qui l’avait inculpé avant de le laisser libre dans le dossier de l’assassinat de Me Babacar Sèye’’, un ancien vice-président du Conseil constitutionnel, tué dans un attentat en 1993, rapporte le journal.
‘’On en sait un peu plus sur les raisons qui ont amené Wade à se défouler sur le magistrat Henri Grégoire Diop qui préside la CREI. Au point d’affirmer qu’il n’acceptera jamais que cette Cour condamne Karim Wade car le juge a déjà un verdict en poche’’, reprend Walfadjri. ‘’Les deux hommes ont un contentieux vieux de plus de 20 ans. C’est l’affaire Me Sèye’’, poursuit-il.