CLIENTS ET DETAILLANTS SE REJOUISSENT
BUSINESS DU MAÏS AU MARCHE «SANDIKA» DE PIKINE
En cet après-midi ensoleillé au marché «Sandika» de Pikine, l’affluence est au zénith. Clients, vendeurs et automobilistes se disputent la chaussée . Les tas de maïs destinés à la vente sont étalés partout, sur les trottoirs et tout au long du marché. Des poteaux de fer, coiffés par une bâche, servent de parasols aux vendeurs. Ici, les prix sont à la portée de toutes les bourses. Du plus petit tas de 200 francs Cfa à un sac de 140kg estimé entre 5000 francs Cfa et 15 000 francs Cfa, tout est proposé aux clients.
Une panoplie de choix qui fait l’affaire de Astou Faye. La trentaine bien sonnée, elle fait la navette tous les deux jours entre Yarakh et Pikine pour s’approvisionner en maïs. Trouvée en train de marchander un tas de maïs, elle confie: «Chaque période de maïs, je viens me ravitailler ici . Les prix sont abordables. J’achète au moins 5 tas de 500 francs par deux jours», dit-elle tout en expliquant qu’après la revente, elle peut gagner jusqu’à 1500 francs Cfa en termes de bénéfices.
Non loin d’elle, se trouve Aïssatou Dramé une autre détaillante venue faire ses achats. Pour elle, ce commerce marche bien. «J’achète les tas de 1000 francs parce qu’ils sont toujours en bon état. Ensuite, j’achète du charbon pour griller le maïs et le revendre à 100 francs ou 175 francs l’unité», explique la dame. Et, assure t-elle que le business marche bien pour le moment.
Abdou Kassé lui est demi-grossiste et détaillant. Il dit avoir exercé son métier depuis dix ans dans ce marché. Et cette année, il constate que le maïs est bien abondant au marché «Sandika». Cependant, ce qui préoccupe notre commerçant, c’est la conservation de son stock de maïs. «Le problème de conservation de ce maïs rend le commerce difficile parce qu’il doit être consommé fraîchement», renseigne-t-il au milieu de toute une foule de détaillants, déplorant les mêmes faits. Mais, quant à la vente du produit, ces commerçants reconnaissent que le profit est au rendez-vous.
De l’autre côté du marché, les manutentionnaires s’activent à décharger les camions de leurs sacs de maïs. Un camion peut aller jusqu'à plus de 200 sacs de maïs, nous renseigne un commerçant. D’ailleurs, ce jeune déchargeur estime qu’il peut gagner jusqu'à 2500 F par jour. Ce qui n’est possible, dit-il, que durant la campagne de commercialisation du maïs, de l’arachide ou de la pastèque.
Les deux gros vendeurs attirent l’attention sur les risques du business Du côté des deux grands vendeurs de maïs du marché «Sandika» de Pikine, Ibrahima Dieng et Khalifa Top, l’on ne sourit pas encore. Pour eux, ce commerce présente beaucoup de risques. Ces deux intermédiaires, appelés aussi «coxeurs», dont le travail consiste à décharger les camions, à revendre les sacs en gros et ensuite payer les propriétaires des marchandises en fonction des ventes et bénéfices, attirent l’attention sur les risques que les commerçants de maïs encourent.
S’ils reconnaissent que le marché est présentement assez bien approvisionné en maïs, surtout dans le Saloum, le Baol et la Casamance, ils soulignent, cependant, que «le business du maïs est un commerce à haut risque». Car, le commerce se fait durant une période bien restreinte; ce qu’il faut savoir, au risque de faire beaucoup d’invendus. De plus, le profit n’est pas éternel dans ce commerce. Pour ces «doyens» du maïs au marché «Sandika», le seul choix qui s’offre à eux, c’est de vendre en détail pour écouler leurs stocks. Ce qui réduit, toutefois, leurs bénéfices en termes de revenus, par camion.