COUPE DE FRANCE: À CHASSELAY, GIULY CATALYSE LES ÉNERGIES
Revenu cette saison à Chasselay (CFA, 4e div.), adversaire de Monaco, mercredi en 16e de finale de Coupe de France, Ludovic Giuly contribue à faire évoluer le club de son enfance et fait partager sa passion intacte du jeu à ses coéquipiers heureux d'évoluer avec lui.
Président d'honneur de MDA Foot, né de fusions entre équipes de plusieurs villages, des Monts d'or et de la vallée de l'Azergues, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon, Giuly, parti à 11 ans pour l'OL, a toujours sponsorisé son club de manière importante durant sa carrière qui l'a menée à Lyon, Monaco, Barcelone, l'AS Rome, Paris-SG et Lorient.
Il a même augmenté son aide cette saison pour financer le contrat fédéral que le règlement lui imposait de signer, en tant qu'ancien professionnel, alors qu'il voulait jouer bénévolement.
A Chasselay, "Ludo", 37 ans, qui tient la promesse faite à l'ancien président, Gérard Leroy, décédé il y a deux ans, de revenir faire une saison une fois sa carrière terminée, a aussi le rare privilège d'évoluer dans un stade à son nom.
"En fait, je ne me suis jamais posé cette question. Je suis forcément fier, quelque part. Cela n'arrive pas fréquemment, c'est vrai", déclare-t-il modeste.
Incontournable
Pourtant, en ce lieu, tout rappelle qu'il est incontournable: les maillots de ses différentes équipes sont exposés dans le club house autour d'un immense poster du Barça avec qui Giuly a gagné la Ligue des Champions (2006).
Sportivement, il s'avère une véritable plus-value.
"Pour un groupe comme le nôtre, il est hors-norme. Il amène des touches techniques. Il a un impact sur le jeu et rend ses partenaires meilleurs", souligne l'entraîneur Stéphane Santini.
Sur le terrain, Karim Bah, attaquant au physique similaire à Guillaume Hoarau avec lequel Ludovic Giuly jouait au Paris Saint-Germain, est heureux en évoquant son association avec son illustre coéquipier.
"Il s'est totalement fondu dans notre groupe. On oublie qui il est. Il aime rire avec les jeunes. Tout se passe bien et il fait l'unanimité", témoigne-t-il au diapason de ses partenaires.
"Sur le terrain, cela me galvanise de l'avoir avec moi. Il conseille beaucoup. C'est différent qu'il soit là ou pas. Je suis un joueur d'appui comme Hoarau à Paris et nous nous entendons bien. C'est facile de jouer avec lui. Il voit tout avant les autres", se réjouit encore Bah.
"Il ne parle pas tout le temps mais quand il faut. Il est écouté respectueusement. Son implication rejaillit sur l'ensemble du club qui a franchi un palier et le public est plus important quand il joue", poursuit ce dernier.
Contre Monaco à Gerland: comme un "jubilé"
Néanmoins, Ludovic Giuly a dû s'adapter pour évoluer en CFA, d'autant qu'il a engagé une reconversion comme consultant avec une chaîne de télévision.
"Je pensais que ce serait plus facile de gérer les matches et mes nouvelles activités. Le CFA, c'est difficile. Il faut être professionnel. Maintenant, j'ai pris mon rythme", commente-t-il, n'écartant d'ailleurs pas de poursuivre la saison prochaine.
En attendant, ce rendez-vous, avec Chasselay, au stade de Gerland, celui de ses débuts avec l'OL, contre Monaco, où il a joué sept ans, fait un peu figure de "jubilé", comme il dit.
"Il n'y a pas mieux pour moi. C'est un bon clin d'oeil. Lyon, l'ASM, Chasselay, sont trois clubs où j'ai vécu de belles histoires. Nous tenterons de réaliser l'exploit", conclut Giuly, buteur au tour précédent (1-1, 3-2 t.a.b.) contre Istres (L2).