LA DOUANE RASSURE LES OPERATEURS ECONOMIQUES SUR LES ENJEUX DU TEC
DEVELOPPEMENT DU COMMERCE INTRACOMMUNAUTAIRE

Les enjeux de l’application du Tarif extérieur commun (Tec) au sein de la Cedeao suscitent des inquietudes chez les opérateurs économiques sénégalais. Et c’est pour les rassurer que la Douane a initié, hier, à leur endroit un atelier d’information et de sensibilisation sur le Tec-Cedeao.
Le Tarif extérieur commun (Tec) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est la taxe commune à l’importation pour tous les produits en provenance des pays non- membres de la Cedeao. Cela signifie que chaque pays de la Cedeao appliquera la même taxe à l’importation sur des produits venant des pays hors-Cedeao. D’où la nécessité pour tous les opérateurs économiques de mettre à jour leur connaissance en matière tarifaire pour s’adapter aux enjeux du Tec. C’est du moins la tâche que s’est assignée la Direction générale des Douanes sénégalaises qui a initié, hier, à l’endroit des opérateurs économiques sénégalais, un atelier d’information et de sensibilisation sur le Tec-Cedeao.
Selon des informations livrées par le Colonel Abdou Khadre Djeylani Niang, directeur de la Réglementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes dans sa présentation, les pays de la Cedeao ont classé les produits en 5 catégories de tarifs. Il s’agit des biens sociaux de base (0%, 85 produits), des produits de premières nécessités, matières premières de bases (5%, 2146 produits), des intrants et biens spécifiques (10%, 1373 produits), des biens de consommation finale et autres produits non classifiés ailleurs (20%, 2166 produits) et des biens spécifiques au développement économique (35%, 130 produits).
«Le Tec, ce n’est pas un danger, ni une menace»
«Ces changements dictés par les raisons économiques vont induire des bouleversements perceptibles, notamment sur la fiscalité applicable aux marchandises importées. Mais le Tec, ce n’est pas un danger, ni une menace. C’est un outil de développement», a rassuré le Colonel Niang pour qui, la sensibilisation, la réactivité et l’anticipation de tous les acteurs, garantie une bonne maîtrise des opportunités du Tec.
D’ailleurs, fait-il remarquer, il est prévu un dispositif comportant des mesures complémentaires de protection. A savoir, «la taxe d’ajustement à l’importation et la taxe complémentaire de protection». Cela, pour permettre aux opérateurs économiques qui éprouvent le besoin de pouvoir s’ajuster sur certaines conditions durant les premières années de mise en œuvre.
Aussi, le Colonel Abdou Khadre Djeylani Niang de souligner que même si le Tec de la Cedeao et les Accords de partenariat économique (Ape) sont «étroitement liées entre eux», on doit clairement faire la différence entre ces deux instruments. «Le Tec-Cedeao est un outil conçu par et pour les Etats membres, afin d’harmoniser leurs tarifs à l’importation. En revanche, l’Ape est en cours de négociation entre l’Union européenne et la Cedeao, en tant qu’accord de libre-échange bilatéral», confie-t-il.
«C’est aussi une façon de répondre aux éventuelles menaces des Ape, si tenté qu’il y a une menace. Je pense que la sous-région est assez outillée pour y faire face», indique encore le Colonel Niang à propos de cette rencontre.