LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE POUR BOOSTER LE SECTEUR
AUDIOVISUEL EN AFRIQUE

Dans le cadre du Projet de renforcement et du développement du secteur audiovisuel en Afrique, un séminaire de formation à l’intention des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel s’est ou- vert hier à Dakar. Il s’agit, à travers cette rencontre, de revisiter le rôle de la propriété intellectuelle dans le financement, la production et l’exploitation des œuvres audiovisuelles.
Sous l’égide de l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle (Ompi) et en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophone (Oif), un séminaire de formation des acteurs du cinéma et l’audiovisuel s’est ouvert depuis hier à Dakar.
L’objectif est de voir comment booster l’audiovisuel africain via la propriété intellectuelle à travers le financement, la production et l’exploitation des œuvres dudit secteur. Le Sénégal, le Burkina Faso et le Kenya sont les 3 pays bénéficiaires de ce projet dont l’ambition est de permettre une meilleure compréhension et utilisation des droits de propriété intellectuelle pour assurer le financement, la distribution ainsi que pour sécuriser la prise de risque des établissements financiers qui investissent dans la production et assurer une remontée des revenus liés au développement des transactions commerciales.
Pour Carole Croella, conseillère principale au secteur de la culture de l’Ompi, l'émergence du secteur de l'audiovisuel présente des opportunités sans précédent de transformations socio-culturelles en Afrique parce que constituant l'un des actifs les plus créatifs de l'économie du savoir.
« Partout, on observe l’émergence de cinématographies dynamiques et prometteuses. Des mutations profondes touchent l'industrie audiovisuelle partout dans le monde », a-t-elle indiqué.
Toutefois, s’empresse de préciser Mme Croella, « un des premiers symptômes de cette évolution est notamment la crise des sources de financement de l'audiovisuel et de la cinématographie qui sont contraints de s'ouvrir à des sources de financement plus diversifiées (...) et qui reposent moins sur l'intervention de fonds publics ».
Aussi, à l’en croire, des changements profonds touchent la valeur des différents droits d'auteur dans ce qu’il convient d’appeler la chaîne des valeurs. Et dans le contexte du Sénégal, le secteur se voit confronté à des enjeux liés notamment à une capacité d’exploitation commerciale limitée des contenus audiovisuels.
Birane Niang, secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, a estimé que ce projet va constituer une étape importante vers un véritable développement des activités cinématographiques et audiovisuelles.
« Nous attendons de ce programme de renforcement des capacités la mise à la disposition des professionnels, de quelque secteur qu’il puisse être, des outils de travail pertinents. Il est essentiel d’apporter des solutions d’avenir, structurantes et innovantes pour affronter le marché international afin d’avoir une meilleure protection des auteurs », a-t-il relevé, rappelant que dans le contexte du Plan Sénégal émergent, la politique des pouvoirs publics en faveur du cinéma et de l’audiovisuel est claire. Cela, du fait qu’il s’agit, pour des raisons économiques, d’assurer le suivi et le développement d’un secteur d’activités en pleine mutation.
Ce qui, à son avis, passera « inéluctablement » par une réglementation plus adaptée des politiques de financement et de soutien endogène ainsi qu’un partenariat public- privé dynamique.
Toussaint Tiendrebeogo, chargé des politiques de développement des industries culturelles et créatives à l’Oif, a relevé les efforts du gouvernement sénégalais à travers des initiatives comme le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica).
Selon lui, le secteur audiovisuel africain n’a jamais été aussi fort, riche et diversifié que lorsqu’il a pu s’appuyer sur les capacités endogènes mises en place par les autorités nationales.