LES DURES CONDITIONS DES EMPLOYÉS EXPATRIÉS DE LA CSE
SIERRA-LEONE : RETARDS DE SALAIRES, DÉFAUT DE PRISES EN CHARGE MÉDICALE ET MANQUE DE MOTIVATION
Ils sont environ cinquantaine d’employés-ouvriers sénégalais travaillant dans les différents chantiers de la Compagnie Sahélienne d'entreprises (cse) en Sierra-Leone et précisément à Freetown, la capitale. A en croire certains de ces expatriés, ils vivent et travaillent dans des conditions très difficiles. Non seulement, ils n’ont aucun avantage lié à leur statut d’expatriation, mais ils perçoivent tardivement leur salaire. Sans oublier le manque de prise en charge médicale qui menace sérieusement leur existence.
Ils sont nombreux les Sénégalais à avoir choisi l’émigration intra africaine, notamment dans la sous-région. Cette option est dictée par les difficultés d’accès aux visas pour l’Europe, les Etats-Unis, l’Australie, l’Amérique du Sud ou l’Asie.
Mais aussi par la volonté de garder une certaine proximité avec la famille restée au Sénégal. C’est le cas de nombreux sénégalais expatriés en Sierra-Leone où ils travaillent dans les gigantesques chantiers de la Compagnie Sahélienne d’Entreprises (Cse).
Une multinationale sénégalaise appartenant aux frères Sow spécialisée dans le bâtiment, les travaux publics, les routes et les canalisations où elle a fait ses preuves. D’où les gros marchés publics que la Cse a gagnés en Sierra-Leone pour la construction des routes et des canalisations urbaines. Des chantiers de travaux publics où s’activent de nombreux ouvriers et salariés expatriés de la Cse.
De Freetown, ils se plaignent de retard de paiement sur leurs salaires et de conditions de travail de plus en plus difficiles "Chaque mois, nous percevons nos salaires entre le 17 et 20. Et nous avons du mal à survivre à cause de ces retards récurrents.
Surtout quand il s’agit de payer le louer et le manger… Les responsables de la Cse n’ont aucune considération pour ses ouvriers expatriés. Car seuls les cadres de la Cse bénéficient certains avantages liés à un statut d’expatriation…" ont déploré tour à tour deux employés de la Cse joints depuis Freetown.
En cas de maladie racontent-ils, leur situation s’aggrave faute de prise en charge médicale et surtout dans un pays considéré comme étant le principal foyer Ébola où le virus hémorragique. A titre d’exemple, ils ont cité l’exemple d’un employé du nom de Talla Ndao. Gravement malade et hospitalisé, il n’a bénéficié d’aucune prise en charge sérieuse. Pis, Talla est interné dans un hôpital où il y a des personnes malades d’Ébola. "C’est inadmissible !" ont-ils regretté.
Pour toutes ces raisons, ils ont interpellé le ministre sénégalais de l’emploi et du travail pour des solutions diligentes et urgentes. "Nous demandons au Président de la République et au ministre du Travail de nous envoyer un inspecteur du travail pour s’enquérir de nos difficile conditions d’existence" ont-ils énoncé tout en regrettant le fait que l’employeur n’ait pas pu formaliser l’expatriation dans leur contrat de travail. Une des causes essentielles de la délicatesse de leurs conditions de vie en Sierra Leone. Un rêve qui est en train de se transformer en cauchemar.