LES USA ESPÈRENT UNE AVANCÉE D'ICI UN MOIS
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Enregistrer un progrès considérable dans un mois dans la lutte contre la corruption en Afrique subsaharienne, telle est l’ambition des Etats-Unis d’Amérique.
La lutte contre la corruption occupe une place stratégique dans la politique étrangère américaine. Washington attend des progrès dans ce domaine en Afrique subsaharienne d’ici le mois prochain. C'est la position défendue par Linda Thomas-Greenfield, la secrétaire d’État adjointe aux Affaires Africaines, ce mercredi 1 er juillet à Dakar. C’était au cours d’une vidéo conférence sur la politique étrangère américaine et la coopération en matière de sécurité en Afrique subsaharienne.
Les Etats-Unis comptent s’appuyer sur les travaux du sommet organisé dans le cadre de la lutte contre la corruption financière en 2014 et la réunion des pays africains tenue à Dakar en fin juin sur cette question.
Pour la diplomate américaine, son pays souhaite être impliqué dans cette lutte dans la région subsaharienne. «L’Union Africaine (UA) a fait une étude qui démontre que des milliards de dollars dans toute l’Afrique sont envoyés à l’extérieur plutôt que d’être utilisés dans le renforcement des capacités ou la construction des infrastructures », indique Linda Thomas.
Elle ajoute : « Toutefois, des signes positifs sont présents puisqu’un certain nombre de gouvernements soutiennent l’AGOA (African growth and opportunity act) qui comporte des exigences en matière de lutte contre la corruption. Nous espérons que des progrès seront faits sur ce sujet au cours du mois prochain».
Terrorisme
Au cours de cet échange avec les médias, il a également été question de démocratie et de lutte contre le terrorisme. Sur ce dernier volet, le co-conférencier, le général David Rodriguez, Commandant des Forces Américaines en Afrique (AFRICOM), renseigne que pour le Mali le soutien est léger. «Au Mali, sur le plan militaire, nous avons des petits programmes en cours actuellement, en termes d’ingénierie. En Somalie, la lutte contre El Al-Shabaab se poursuit et nous avons réduit la force de frappe de ce mouvement».
Face au géant Boko Haram, la secrétaire d’État adjointe parle d’un appuie contrôlé. «Nous fournissons l’équipement au Nigéria. Dans tous les lieux où nous fournissons des armes nous souhaitons nous assurer que ce que nous fournissons n’est pas utilisé de manière à violer les droits de l’Homme. Ainsi, nous espérons pouvoir voir avec eux comment mieux préparer leurs militaires à soutenir les communautés et ne pas victimiser les populations dans la lutte contre Boko Haram», dit-elle.
Linda Thomas a, par ailleurs, réaffirmé la déception des Etats-Unis face à l’évolution de la situation au Burundi. «Ce troisième mandat de Pierre Nkurunziza ne devait pas avoir lieu. Cette situation contribue à l’instabilité dans la région. Nous allons continuer à faire pression et souhaitons que les élections se passent dans la paix et le dialogue. Nous espérons y arriver d’ici mi-juillet. Nous soutenons la démocratie et négocions pour que les pays africains adoptent la limite des mandats présidentiels», conclut-elle.