Ligue des Champions: Ancelotti était la pièce manquante du Real
Le triomphe du Real Madrid samedi à Lisbonne en finale de la Ligue des Champions porte la signature de Carlo Ancelotti, qui a su ramener la sérénité au sein de la "Maison Blanche" et qui est devenu le deuxième entraîneur de l'histoire à décrocher trois fois la C1.
Ancelotti était donc l'homme qu'il fallait au Real, dont le compteur était bloqué à neuf depuis 2002 et le sacre de l'équipe de Del Bosque, pour assouvir son rêve de cette fameuse "decima".
Avant lui, 10 entraîneurs, de Queiroz à Mourinho en passant par Capello et Pellegrini, avaient échoué, aucun ne parvenant ne serait-ce qu'à hisser le Real en finale.
Mais l'Italien est un vrai spécialiste de la compétition, remportée deux fois avec l'AC Milan en tant que joueur (1989 et 1990) puis trois fois comme coach, en 2003 et 2007 avec le Milan, en plus de celle de samedi.
"Son bilan chiffré commence à faire peur", estime dimanche le quotidien sportif espagnol Marca, rappelant qu'Ancelotti était devenu samedi le deuxième coach à trois sacres après Bob Paisley, titré avec Liverpool en 1977, 1978 et 1981.
Le Real a donc tardé à trouver la bonne formule et la solution est venue de ce technicien de 54 ans, ambitieux, expérimenté et surtout calme et tranquille, un vrai changement à Madrid après le tumulte incessant des années Mourinho.
Pour Marca, la soirée de samedi a d'ailleurs bien été "le triomphe de l'homme tranquille". Le quotidien met aussi à sa Une une photo d'Ancelotti porté en triomphe par ses joueurs, titrée: "L'équipe, un groupe uni par Carlo".
"Cette saison on est plus tranquille, plus posé. On travaille tous ensemble. Ancelotti a apporté beaucoup de sérénité. Il ne met pas beaucoup de pression sur les joueurs et ça se ressent sur le terrain", a aussi expliqué après la partie l'attaquant français Karim Benzema.
'il manque une coupe'
Une autre preuve de la très grande popularité d'Ancelotti auprès de ses joueurs a été donnée par une demi-douzaine d'entre-eux, débarqués en pleine conférence de presse d'après-match pour l'arroser et lui chanter +Como no te voy a querer+ (+Comment ne pas t'aimer+, une chanson des supporters merengue).
Ancelotti a souri, levé son fameux sourcil gauche et est resté absolument placide, se contentant d'un "ce n'était pas prévu".
Mais après une expérience frustrante au Paris SG, Ancelotti n'est pas venu à Madrid avec sa bonhommie comme seule arme et samedi soir, il a raconté une anecdote qui illustrait son ambition et sa compréhension des enjeux et responsabilités liés à sa fonction.
"Dès le premier jour, dans la salle des trophées, je lui (le président Florentino Pérez, ndlr) ai dit +il manque une coupe ici, allons la gagner+", a-t-il ainsi dit.
Avant cela, Ancelotti avait aussi su peser directement sur le match avec des changements qui ont fait mal à l'Atletico, au moment où les jambes pesaient lourd.
Les entrées de Marcelo et Isco aux places de Coentrao et Khedira aux alentours de l'heure de jeu ont ainsi modifié profondément le visage de cette finale.
En face, le tempétueux Diego Simeone avait tenté un pari fou en lançant Diego Costa, blessé, au coup d'envoi. L'hispano-brésilien a tenu huit minutes et Simeone a perdu un remplacement qui lui aurait été bien utile en fin de match ou en prolongation.