MACKY SALL VA ASSURER LE SERVICE APRÈS-VENTE
PROGRAMME ''SÉNÉGAL ÉMERGENT''
Le président Macky Sall a mis en garde contre toute dérive dans l’utilisation des fonds prévus pour le Plan Sénégal émergent. «Les choses se passeront bien. Moi-même, j’y veillerai personnellement», a promis le chef de l’Etat au cours d’une conférence de presse. Car «il s’agit avant tout de mon engagement». «Donc, il m’appartient de veiller à la bonne exécution de ce programme ; et ce sera sans état d’âme. Il n’y aura aucune tolérance par rapport à la bonne exécution» du Pse. «Les bailleurs de fonds vont regarder ce qui se passe avec leur argent, ils sont parmi nous», a-t-il dit. Si des écarts survenaient, les sanctions tomberont, a averti le président.
46 % des investissements iront aux infrastructures
Les infrastructures arrivent en tête des secteurs en termes de financement, a annoncé M. Sall. Près de 46 % des investissements iront dans ce secteur, a-t-il précisé, tout en ajoutant que c’est le secteur le plus important en termes d’absorption des ressources et de financement que le Sénégal a comblé hier. Suivent les secteurs de l’agriculture, l’énergie, l’éducation et la formation… Précision sur le financement chinois
Macky Sall a démenti l’information selon laquelle la Chine aurait octroyé au Sénégal un financement de 4,5 milliards de dollars. Cependant, il a précisé que Beijing a soutenu le Pse et exprimé sa volonté d’accompagner le Sénégal sur certains projets. Les engagements pris, hier, à Paris, ne concernent pas la Chine, a-t-il ajouté.
L’agriculture, les infrastructures et l’énergie, trépied du Pse
Le chef de l’Etat a passé en revue le «trépied» sur lequel repose le Plan Sénégal émergent (Pse) constitué de l’agriculture, les infrastructures et l’énergie. Pour ce qui est de l’agriculture, le Sénégal compte, grâce à ses ressources humaines, foncières, hydriques et les avantages comparatifs, «produire plus et mieux» pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et exporter. Cependant, il faut au préalable moderniser et réorganiser le secteur agricole.
C’est dans ce sens que le gouvernement a lancé le programme de mécanisation en cours du secteur et la réforme du système foncier. Avec un changement de méthodes pour plus de productivité, «nous voulons aussi surmonter les préjugés qui entourent le métier de l’agriculteur», a dit le président de la République. «Contrairement aux idées reçues, l’agriculture n’est pas une affaire de pauvre, qui s’impose par défaut, lorsqu’aucun autre choix n’est possible», a-t-il ajouté.
A son avis, lorsqu’elle est valorisée et structurée, c’est un métier noble, qui permet au producteur de gagner dignement sa vie et de contribuer à la prospérité de la nation.
Concernant les infrastructures, le Sénégal compte poursuivre les efforts dans ce domaine qui consistent à densifier le réseau routier avec 33 projets majeurs en cours comprenant aussi la réalisation de pistes rurales.
De nouveaux projets d’autoroutes à péage existent à côté du développement de projets portuaires (port minéralier de Bargny-Sendou) et aéroportuaires (dont l’Aéroport Blaise Diagne en cours de finition). Le réseau de chemin de fer sera aussi rénové et étendu vers des zones d’exploitation minière, notamment le fer et le phosphate, a rappelé Macky Sall. L’énergie, troisième pilier, demeure un facteur de vulnérabilité économique du Sénégal et a besoin de réformes «sans délai», a-t-il estimé.
Sur ce point, des mesures concernant la gouvernance de la Senelec ont été prises. Le Sénégal a opté pour la diversification des sources d’énergie (énergies fossiles et énergies renouvelables) pour mieux profiter des variations de coûts. Pour accroître sa capacité de production, le pays a mis à contribution la production privée avec les Ipp (independent power producers).
Le président explique les causes de la loi sur le loyer
La baisse du loyer a été une étape de réguler le marché, a fait savoir le chef de l’Etat. «Lorsqu’il y a dérèglement ou spéculation abusive, l’Etat doit pouvoir intervenir pour réguler. Cela n’a pas été fait contre les bailleurs, puisque ce sont des calculs rigoureux qui tiennent compte de la surface corrigée», a-t-il dit, répondant à une question sur la loi relative à la baisse du loyer. Selon Macky Sall, le secteur était très au-dessus du niveau plafond.
Comme solution, il a rappelé la création de pôles urbains autour de Diamniadio, Mbour, etc., dans le but de diversifier l’offre de logement. Selon lui, l’Etat n’a pas vocation à construire des maisons pour tout le monde, mais à accompagner le secteur privé et la Banque de l’habitat du Sénégal à bâtir des logements et faciliter l’accès au foncier.