PLUS DE 200 MILLIARDS POUR L'EDUCATION AUTOUR DE L'ACTION DES COLLECTIVITÉS LOCALES
Pour une nouvelle politique éducative, l’Etat du Sénégal compte bien s’appuyer sur l’action des collectivités locales et des acteurs à la base. C’est du moins ce qu’a fait savoir, hier, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, lors du lancement du processus de partage du Programme d’amélioration, de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) avec les acteurs et partenaires. Ce nouveau programme sectoriel mis en œuvre grâce aux résultats de l’évaluation issue du Programme décennal de l’éducation et de la formation (Pdef), en est à sa première phase.
Séquencé en 3 phases, 2013-2015, 2016-2020 et 2021-2025, le Paquet dans sa première phase est assuré à presque 90% par l’Etat. Ainsi, le budget global du plan d’action opérationnel 2013-2015 est estimé à environ 200 milliards 200 millions de francs Cfa, dont 89,29% pris en charge par les ressources domestiques (Etat, Collectivités locales et ménages)». L’Etat financera à hauteur de «90% du coût du plan d’action en 2013, 88% en 2014 et 84% 2015», informe Serigne Mbaye Thiam.
Le gap brut noté dans cette première phase pour boucler entièrement le financement est estimé à «235,440 milliards, dont 223,890 milliards déjà positionnés par les bailleurs de fonds, dans le cadre de la coopération bi et multilatérale et du Partenariat public-privé, soit en moyenne un gap net annuel d’environ 8 milliards à rechercher», informe le ministre.
Dès lors, précise-t-il, «l’action de tous les acteurs locaux (…) sera déterminante pour mener à bien cette première phase». Et tous ces efforts qui devront être consentis pour la mise en place de stratégies d’accélération, visent particulièrement l’atteinte de réalisation le plus élevé possible des objectifs de l’Education pour tous (Ept) et des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
Alors, l’atelier qui a débuté hier avec l’Union des associations d’élus locaux (Uael), est loin d’être anodin. Selon le ministre, «l’échelle locale est, dans ce programme, une échelle stratégique de refondation de notre système d’éducation et de formation». En effet, elle est intégrée aussi bien «dans la vision que dans les 8 principes directeurs et les 7 priorités identifiées par l’Etat pendant la période 2013-2025», indique M. Thiam.
Le ministre a aussi fait valoir que «la déconcentration et la décentralisation de la gestion du secteur de l’éducation et de la formation demeurent des options fortes, renforcées dans le cadre du Paquet». Ceci, pour donner «une plus grande marge d'initiative et de responsabilité aux structures déconcentrées et aux collectivités locales, mais aussi davantage d'autonomie aux établissements». Alors pour assurer un leadership et une responsabilisation accrus des collectivités locales, des stratégies spécifiques sont définies au niveau de «l’enseignement secondaire général et de la formation professionnelle et technique», renseigne le ministre.
En sus, différents instruments sont prévus, avec «une mise à disposition effective des ressources mobilisables, pour permettre aux collectivités locales de gérer effectivement la petite enfance, les Budgets consolidés d’investissement (Bci) décentralisés, l’apprentissage, l’alphabétisation, les daaras», indique Serigne Mbaye Thiam. Le ministre a indiqué à l’occasion, que «l’option de structurer notre politique éducative autour de l’action des collectivités locales et des acteurs à la base est donc un choix politique clair et cohérent».
De fait, toute une panoplie de mesures est érigée pour faire en sorte que «notre politique d’éducation et de formation soit adaptée aux besoins, spécificités et potentialités de chaque territoire». Dans ce sens, il convient de «renforcer les capacités des acteurs locaux, définir une politique locale dans le secteur, piloter le système et contribuer à en améliorer la gouvernance».