Quêtes et conquêtes de femmes
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Ce vendredi 8 mars, les femmes sont à l’honneur à l’occasion de la Journée internationale qui leur est dédiée. Occasion pour nous de revenir sur quelques conquêtes de la gent féminine, partant d’une interrogation : le Sénégal est-il prêt à porter une femme à la magistrature suprême?
Le Sénégal est-il prêt à porter une femme à la magistrature suprême? L’on est tenté de répondre par la négative, partant des résultats de la présidentielle du 26 février 2012 qui a vu, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal indépendant, la candidature de femmes à l’élection présidentielle. Au finish, les deux seules candidates parmi les 14 partants pour la magistrature suprême n’ont récolté que 0,31% des suffrages valablement exprimés.
En effet, le professeur Amsatou Sow Sidibé qui s’était présenté sous la bannière de «CAR Lennen» était créditée de 5 167 voix, soit 0,19 % alors que la styliste Diouma Dieng Diakhaté, candidate du Parti Initiative démocratique/Jogal n’a récolté 3 354 voix, soit 0,12 %. Auparavant, Marième Wone Ly avait annoncé sa candidature en grande pompe à la Présidentielle de 2000 sous la bannière du PARENA pour détrôner le géant du Parti Socialiste, le Président Abdou Diouf. Elle avait fini par renoncer à quelques semaines de la clôture du dépôt des candidatures. Pour les élections législatives du 1er juillet 2012, la seule liste de candidats à la députation dirigée par une femme n’a même pas pu avoir un siège de député. Le plus fort reste n’y pourra rien, même si Ndella Madior Diouf (tête de liste) a introduit un recours pour que la parité soit appliquée à ce niveau. La liste «Petaw» a récolté 8 107 voix sur 1961 776 (voix), soit 0,41% des suffrages valablement exprimés.
Primature et présidence CESE…
Toujours en ce concerne les fonctions électives, en attendant l’avènement de la première femme présidente de région (Présidente de conseil régional) la gent féminine peut se contenter de postes de députés et membres de bureaux de l’Assemblé Nationale, de conseillères locales. Elles sont également présidente de conseil rural, maires de communes d’arrondissement, notamment Aïda Sow Diawara de Golf Sud et Woré Sarr de Gounass, pour la ville de Guédiawaye, Seynabou Ba de Diamaguene-Sicap-Mbao pour la ville de Pikine, etc. Aminata Mbengue Ndiaye (Louga) et Aïssata Tall Sall (Podor) sont les seules femmes maires de villes (intérieures).
Toutefois, les femmes qui ont été de tous les combats pour l’émancipation ont «remporté» bien des manches pour la promotion et la reconnaissance de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions. Parmi les dernières grandes victoires il y a entre autres la modification du Code de la famille qui a vu l’institution de l’autorité parentale en lieu et place de la puissance paternelle et le vote par l’Assemblée nationale sénégalaise le 14 mai 2010 la loi sur la parité homme-femme dans les fonctions électives. La liste des conquêtes et réussites n’est pas exhaustive.
Aussi ont-elles ou continuent-elles à occuper de hautes fonctions nominatives et administratives. Par exemple, Aminata Tall va diriger le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui attend encore la désignation de ses autres membres. Elle deviendra ainsi la quatrième personnalité du pays après le Chef de l’Etat, le Président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre.
Aminata Touré est encore la première femme ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Mame Madior Boye a été jusqu’à présent la première et seule femme Premier ministre de l’histoire du Sénégal indépendant en 2011. De même, elles sont présentes dans l’administration territoriale (gouverneurs, préfets), et ont fini d’intégrer les différentes forces de sécurité (militaires et paramilitaires).
Libéria, Argentine… l’équation est déjà résolue
Au niveau régional et international, des femmes ont déjà franchi le cap puisqu’elles prédisent désormais aux destinées de leurs pays. D’abord en Afrique (de l’Ouest) une femme est portée à la tête de la magistrature suprême au Liberia. Ellen Johnson Sirleaf est élue président de ce pays le 8 novembre 2005 avant d’être réélue en novembre 2011.
Au Gabon, à la mort du président Omar Bongo Ondimba, une femme, la présidente du Senat, a assuré la transition. La présidente par intérim, Rose Francine Rogombé, désignée le 06 juin 2009 avait à charge d’organiser une élection présidentielle dans les 45 jours qui ont suivi. A l’issue de ce scrutin Ali Bongo est élu président de la République du Gabon.
Hors du contient, en Argentine, Cristina Elisabet Fernández de Kirchner, est élue présidente de République en 2007 et réélue 2011. Elue en 2010, Dilma Roussef est la prémière femme présidente d u Brésil
En Allemagne, Angela Dorothea Merkel est la première femme à assumer la direction du gouvernement allemand. 8ème chancelier fédéral allemand depuis octobre 2005, elle a été reconduite pour un second mandat (depuis 2009) et annonce son intention de se présenter pour sa propre succession en 2013.