ANNIE COLY OUVRE SON JOURNAL DU CRASH
Les épreuves douloureuses de la vie servent quelquefois de catalyseur à la création artistique et littéraire. «Dans la main de Dieu», est le récit «d’une autre vie, d’une deuxième vie...».
L’auteure de l’ouvrage, « Dans la main de Dieu » revient dans le détail sur le livre journal rédigé suite à un accident d’hélicoptère, le mercredi 14 mars 2018. Il s’agit de l’appareil de l’armée sénégalaise, M1- 17/6WHTA qui a fait un crash dans les mangroves de Missira. Cet ouvrage de 169 pages paru à l’Harmattan est un récit d’amour, un hommage à un médecin et une expression de la foi en Dieu et à la famille.
Les épreuves douloureuses de la vie servent quelquefois de catalyseur à la création artistique et littéraire. «Dans la main de Dieu», est le récit «d’une autre vie, d’une deuxième vie...». Pour l’ancienne proviseur du Lycée Seydou Nourou Tall, Annie Coly Sané, cet ouvrage dont beaucoup disent que c’est un roman, parce que l’histoire est romancée, est un journal dans sa facture, la manière dont le texte est disposé parce qu’on raconte dès le début, au jour le jour, les évènements et puis après, on fait des sauts dans le temps. Et tous les chapitres ne sont pas datés, mais tous sont marqués d’un titre qui marque un moment fort dans ce passage de «l’inconscience jusqu’à la résurrection», indique l’auteure avant de trancher : «On dira, que c’est un journal».
Seulement, elle ouvre une brèche à ceux qui ont une autre lecture du texte. «Maintenant, je laisserai ceux qui parlent de roman en parler ainsi parce qu’il est possible de lire d’une manière fluide cette histoire sans passer par les titres. Je ne savais pas que c’était si compliqué que cela pour la détermination du genre mais je vois bien qu’on a franchi des frontières et je ne l’ai pas fait exprès, c’est venu tout seul», dit-elle en affichant le sourire. C’était en marge de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage qui a refusé du monde. Des proches et amis, des collègues et simples curieux sont venus témoigner de la générosité de l’enseignante et proviseur à la retraite.
Cet ouvrage est aussi un hommage à son médecin traitant et au corps médical par extension. Pour l’auteure, il faut savoir dire merci tout simplement pour encourager les soignants, ça n’empêche pas que l’on pointe du doigt ce qui est mal fait. Son objectif, poursuit-elle, n’était pas de montrer les travers de la gestion de nos hôpitaux, même s’ils assument que ces travers existent. «Mais, il faut savoir qu’il y a partout des hommes et des femmes qui se battent pour que nos hôpitaux soient performants, que les malades y soient toujours bien accueillis et bien traités». Cela a touché l’auteure qui pense qu’on doit prendre sous cet angle notre relation avec les soignants, les hôpitaux en rappelant que «le malade doit participer à sa guérison la plus totale en aidant les soignants à accéder à leur corps, à leur esprit».
Dans cet apport du processus de guérison de l’auteure, la famille, notamment son coauteur et fils, Fiacre, ainsi que son mari Émile Coly, qui traversent le texte, ont joué un rôle important. Annie Coly née Sané clame ainsi que «la famille, c’est toute la richesse qu’on a et si on n'en prend pas soin, on se retrouvera un jour bien seul». La famille, certifie l’enseignante, «on vit avec elle, il y a des ondes qui s’échangent dans la maison et ces énergies parfois sont très négatives...mais quand on parle d’amour, de mariage entre Annie et Émile, comment cet amour ne pourrait-il pas passer de ces deux à leurs enfants et petits-enfants ? Donc, les ondes positives il nous faut les cultiver, c’est ça la force d’une famille grande et aimante», indique l’écrivaine.
Inspirée d’un événement douloureux, l’ouvrage est pour son auteure un heureux paradoxe d’autant que l’accident est un prétexte. «Pour écrire, les prétextes douloureux sont des catalyseurs pour la création littéraire, artistique car, beaucoup de personnes ont perdu un être cher et à partir de là, ont pu écrire, se sont senties investies de ce devoir d’écrire. Alors cet accident est un prétexte pour rendre grâce à Dieu de tout le bonheur dans lequel elle a toujours vécu...», souligne Annie Coly. L’auteure résume en un fin mot son ouvrage «Dans la main de Dieu» par : amour !