«IL FAUT INVERSER L’INTÉRÊT DES JEUNES EN LES ORIENTANT VERS LA SCULPTURE, LA LITTÉRATURE OU LE CINÉMA»
La danseuse et chorégraphe Germaine Acogny, fondatrice de l’Ecole des Sables, souhaite une diversification des intérêts des enfants, en les faisant aimer la culture.
La danseuse et chorégraphe Germaine Acogny, fondatrice de l’Ecole des Sables, souhaite une diversification des intérêts des enfants, en les faisant aimer la culture.
Pour Germaine Acogny, le football est extraordinaire, mais ne doit pas seulement être l’activité que les enfants suivent. “Il faudrait inverser cet intérêt des jeunes, en les orientant par exemple sur la sculpture, la littérature ou encore le cinéma”, a-t-elle dit, hier, lors de la cérémonie d’ouverture du festival Cinéma 72, initié par le journaliste Alioune Diop.
Pour la célèbre danseuse, c’est grâce à la culture que le Sénégal a émergé. Elle cite les prix remportés par des sénégalais évoluant dans la culture. C’est le cas de Boubacar Boris Diop, lauréat du Prix International de Littérature Neustadt 2022 ou Mouhamed Mbougar Sarr qui a remporté le Prix Goncourt ou encore, elle -même avec le Lion d’Or. Ce qui a fait, selon elle, que le Sénégal a longuement été au-devant de l’actualité. La fondatrice de l’Ecole des Sables, où sont formés des danseurs et chorégraphes sénégalais et étrangers, soutient qu’il n y a pas que le football qui gagne. “Les autres sports comme le basket ont beaucoup gagné. Il faut donc absolument que les gouvernants et ceux qui sont là diversifient l’intérêt des enfants pour qu’ils ne s’intéressent pas uniquement au football où on gagne beaucoup d’argent, parce qu’il existe aussi d’autres valeurs”, a lancé Germaine Acogny. D’après, elle, son école implantée à Toubab Dialaw, dans le département de Rufisque, a réussi ce que les politiciens n’ont pas pu faire, à savoir réunir toute l’Afrique et le monde par la danse.
« Iya Tunde » et « Amadou Lamine Sall: La poésie en action » à l’affiche
Le film “Iya Tunde” (La mère est revenue) a été projeté lors de la cérémonie d’ouverture. Selon Germaine Acogny, la réalisatrice Laure Malecot retrace son travail de chorégraphe. Un documentaire sur le poète Amadou Lamine Sall, intitulé “La poésie en action”, a été également projeté. Ce film, qui retrace la vie du poète de sa ville natale à Kaolack à Dakar, s’intéresse à l’enfance de Sall, marquée par le décès de son père alors qu’il était âgé de dix ans. La danseuse n’a pas manqué de féliciter l’initiateur du festival, Alioune Diop, qu’il qualifie de courageux. Cependant, elle a suggéré au journaliste de délocaliser l’événement en l’amenant dans les lycées et les universités, aller vers la jeunesse pour leur montrer le patrimoine du pays. Un avis partagé par le poète Amadou Lamine Sall qui invite le promoteur à convier la jeunesse à assister aux projections.
Cette édition 2022 est consacrée aux documentaires du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la République du Congo et de la France. Il y aura également des documentaires longs, moyens et courts métrages au tour du thème, Patrimoine : “Quelle coopération africaine pour une restitution”. Ce festival est dédié aux films d’art et de littérature.” A travers le thème, nous cherchons également à fédérer les pays dans le but de réclamer nos objets et biens patrimoniaux”, a soutenu l’initiateur du festival qui est aussi fondateur et administrateur de Production Artistiques Culturelles d’Afrisie (PACAF).
Moustapha DIA