LA CHUTE D'UN CRACK
Tout semblait marcher comme sur des roulettes pour Ngaaka Blinde, jusqu’à ce que la police des Parcelles Assainies l’arrête
Il a été révélé au grand public en 2014. Depuis, il est au pinacle et sort régulièrement singles et vidéos. Tout semblait marcher comme sur des roulettes pour Ngaaka Blinde, jusqu’à ce que la police des Parcelles-Assainies l’arrête. Pour détention de faux billets de banque.
Depuis hier, son nom est sur toutes les lèvres. Il fait un plus grand buzz que celui qui l’avait poussé à faire sa chanson ‘’Deff Buzz’’, il y a deux ans. Le rappeur Baba Ndiaye, plus connu sous le pseudonyme de ‘’Ngaaka Blinde’’, a été arrêté avant-hier vers les coups de 6 h du matin, par la police des Parcelles-Assainies. Il était à bord d’une voiture dans laquelle les limiers ont trouvé des faux billets de banque d’une valeur de 5 millions 730 mille francs Cfa.
Le trop de buzz a peut-être fait dériver le navire de ce jeune et talentueux rappeur. Il est l’un des meilleurs de sa génération. Ngaaka Blinde a grandi dans un environnement propice à l’éclosion de son talent. ‘’Très jeune, je côtoyais Fou Malade. Je le voyais rapper avec ses amis et j’avais beaucoup d’admiration pour eux.J’ai commencé à les imiter et ils m’emmenaient souvent avec eux, quand ils allaient à des concerts’’, a souvent dit le jeune talent de Guédiawaye dans ses interviews, quand on lui demandait comment il est devenu rappeur. C’est pour cela d’ailleurs qu’il dit toujours que Fou Malade est son artiste préféré.
Une immersion précoce, en outre, qui lui a permis de mûrir son talent. Aujourd’hui, il n’a que 23 ans, mais l’on ne pourrait citer 5 rappeurs valables sans l’y inclure.
Même s’il a commencé très tôt à titiller le mic et qu’il était une mini-vedette à Guédiawaye, il restait inconnu du grand public hip-hop. C’est le concours Flowup, organisé chaque année par Africulturban, le label dirigé par le rappeur Matador, qui lui a permis d’exploser. En effet, il a remporté le trophée mis en jeu dans le cadre de ce concours en 2014. Ce qui lui a permis de bénéficier de la production d’un album et d’une année de management, entre autres privilèges.
Depuis, il est en pleine ascension. Son genre assez particulier y est pour quelque chose. Il introduit des instruments comme le tam-tam dans ses sons en respectant les mesures du rap. Qui ne se souvient pas de sa prestation de haute facture, lors de son show au Grand-Théâtre avec une vingtaine de batteurs. Il a été juste majestueux avec ses lunettes noires.
Ngaaka, en l’écoutant rapper avec son éternel sourire en coin, on sent une certaine joie de vivre dans sa voie. Il a une bonne technique et une maitrise que nul ne peut mettre en doute. D’ailleurs, sans cela il n’aurait pu remporter le Flow up qui est un concours très sérieux et dont les membres du jury sont des rappeurs connus, reconnus et respectés grâce à leur talent. Parmi eux, l’incomparable Keyti.
Ainsi, de la ‘’baraka’’, ce jeune en avait, lui dont le cri de ralliement est ‘’Mbarikala’’. ‘’Cela signifie ‘Tabarkallah’, comme en arabe (Ndlr : Que Dieu vous bénisse, en langue arabe). Je l’ai juste ‘wolofisé’’, aimait-il expliquer.
Espérons que ‘’Mbarikala’’ le retrouve en prison et qu’il puisse sortir le plus rapidement possible pour poursuivre sa prometteuse carrière. Aussi, l’on espère qu’il en sortira avec de nouvelles leçons, lui dont la meilleure assertion qui le définit est : ‘’Tout ce que je sais est que je ne sais rien.’’
Il explique que ‘’Ngaaka’’ signifie celui qui ne sait rien et qui en est conscient. Donc, qui cherche tous les jours à s’améliorer. Le choix de ce nom dénote une certaine humilité chez ce jeune, même s’il use et abuse des egotrips. Son cadeau de Noël à ses fans est dans ce genre d’ailleurs avec un extrait d’une vidéo d’Assane Diouf.