DES CHERCHEURS ÉCHANGENT SUR L’AVENIR DES SEMENCES PAYSANNES TRADITIONNELLES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences.
Des chercheurs et des membres d’associations paysannes se sont retrouvés pour deux jours à Thiès pour partager les résultats de leurs travaux sur la préservation des semences paysannes traditionnelles, en Afrique de l’Ouest, dans toute leur biodiversité et dans le respect de la justice sociale.
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences. Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) prend part aussi aux travaux.
Pour Ibra Touré, directeur régional du CIRAD, il s’agira, lors de cette rencontre, de “mettre en exergue la complémentarité entre les semences paysannes et les semences sélectionnées, pour répondre à la stratégie de souveraineté alimentaire de l’Etat”.
Inscrit dans le cadre du projet Seed Attach mis en œuvre depuis trois ans en Afrique de l’Ouest, cet atelier est axé sur le thème “Conservation et valorisation de la biodiversité de nos espèces domestiques et cultivées”.
Il regroupe des spécialistes de diverses disciplines, allant de l’ethnosociologie à l’anthropologie, en passant par l’agronomie, l’ethnobotanique, les sciences de l’environnement et les sciences génétiques, en plus d’acteurs de société civile.
Pour Pierre Morand, représentant de l’IRD au Sénégal, “la variabilité biologique des semences acquises par les paysans au cours de l’histoire, grâce à une sélection végétale, est une autre source de richesse pour l’adaptation aux changements climatiques, en vue de la souveraineté alimentaire”.
Il a souligné le ”rôle essentiel” que jouent les questions techniques biologiques et culturelles, dans la reconnaissance, la sauvegarde et la valorisation des espèces domestiques qui auraient pu disparaître.
Les chercheurs tâcheront grâce à une approche interdisciplinaire, de savoir “comment ces semences cultivées en Afrique de l’Ouest peuvent avoir un avenir”, a-t-il dit.
Le directeur de l’ISRA, Momar Talla Seck, a noté que même si l’Etat du Sénégal entend, dans le cadre de sa politique de souveraineté alimentaire, s’acheminer vers une “certification de la quasi-totalité de semences”, ”les semences paysannes doivent jouer un rôle important”, pour réduire les importations.
Cette option politique de l’Etat devra s’inscrire dans un processus combinant semences écrémées, semences paysannes set semences sélectionnées.
Il a évoqué la longue expérience des producteurs en gestion de semences, pour la production, qui leur est léguée à travers des générations.
En deux jours, les participants à cet atelier devront voir comment valoriser les résultats obtenus, les mettre à l’échelle pour donner plus d’envergure aux semences paysannes, considérées comme des éléments stratégiques dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
“Les résultats qui seront présentés ouvriront d’autres perspectives de recherche”, selon le DG de l’ISRA.