LA GRANDE PURGE POST-MACKY
La Direction de la Police de l’Air et des Frontières a entrepris d’appliquer des mesures d’interdiction de sortie du territoire national contre près de 300 anciens dignitaires de l’ancien régime afin de faciliter les arrestations préventives...
- Comme Habré, Dadis et Yaya Jammeh, le président Macky sera poursuivi pour crime contre l’humanité
La machine judiciaire s’emballe dans la reddition des comptes tant réclamée par le peuple souverain. Pour faciliter les arrestations préventives et les exécutions de mandats d’amener sur instruction du Parquet général chapeautant le Parquet de la République, le Pool judiciaire financier et les Parquets d’instance, la Direction de la Police de l’Air et des Frontières (Dpaf) a entrepris d’appliquer des mesures d’interdiction de sortie du territoire national contre près de 300 anciens dignitaires de l’ancien régime. « Le Témoin » vous livre en exclusivité un extrait de la liste de quelques-uns d’entre eux.
La Direction générale de la Police nationale (Dgpn), par le biais de la Direction de la Police de l’Air et des Frontières (Dpaf) est donc en première ligne pour interdire de sortie du territoire national toute personne se trouvant sur cette fameuse liste et présumée impliquée dans des malversations financières, des spéculations foncières voire des détournements à leur profit de ressources de la Nation. Des personnes devant donc rendre des comptes et dont les dossiers ont été transmis à la justice. Des mesures conservatoires salutaires prises par les nouvelles autorités du pays puisqu’elles facilitent la délivrance des convocations, l’arrestation des personnes concernées et l’exécution des mandats d’amener émanant du Parquet de la République, du Pool judiciaire financier ou des Parquets d’instance sous l’autorité du Parquet général près la Cour d’Appel de Dakar. En poussant ses investigations, « Le Témoin » est en mesure de vous révéler que près de 300 anciens dignitaires du régime de Macky Sall font l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national.
Parmi les dignitaires figurant sur cette liste, on peut mentionner Samuel Sarr, Farba Ngom, Moussa Sow « Puma », Lat Diop, Gabrielle Kane, Mansour Faye, Cheikh Oumar Hanne, Me Moussa Bocar Thiam, Abdoulaye Seydou Sow , Aliou Sall, Mame Boye Diao, Mamour Diallo, Mamadou Guèye, Manar Sall, Félix Antoine Dionne, Mame Mbaye Niang (qui, lui, est déjà passé à travers les mailles du filet puisque se trouvant déjà à l’extérieur du Sénégal) et autres puisque la liste est non exhaustive. Car plusieurs autres directeurs généraux de sociétés nationales (Dg), administrateurs de fonds publics, hauts fonctionnaires et autres hommes d’affaires influents figurent aussi sur la liste. En tout, une quinzaine de Dages (directeurs de l’administration générale et de l’équipement) sont concernés. Comme mentionné plus haut, certains parmi ces voleurs d’Etat et criminels financiers ont pu s’enfuir et se réfugier à l’étranger. Ce qui a créé un sentiment de déception chez bon nombre de Sénégalais au point de tenir pour responsable de leur fuite, du fait d’une supposée négligence, le régime de Diomaye-Sonko. Pire encore en dehors de la reddition des comptes, de lourdes suspicions d’une probable tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat pèsent sur la plupart des anciens dignitaires de l’ancien régime qui se sont fortement enrichis. Les nouvelles autorités craignent qu’avec le nerf de la guerre, ils puissent à tout moment essayer de déstabiliser le pays à partir de l’étranger.
Dans l’œil du cyclone !
En douze ans de règne sans partage, le président Macky Sall aurait amassé une fortune colossale. Une richesse en liquide et en biens immobiliers estimée par une autorité du nouveau régime à « au moins mille milliards CFA ». Au-delà de la criminalité financière et l’enrichissement illicite, l’ancien président Macky Sall sera bel et bien poursuivi pour crimes et complicité de crimes contre l’humanité portant sur près de 80 personnes tuées ou assassinées lors des différentes manifestations politiques. Sans oublier des centaines de blessés par balles ou torturées, des milliers d’arrestations arbitraires. D’ailleurs des organisations de droits humains et autres Ong ont déjà saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ouverture d’une enquête voire d’une information judiciaire sur les crimes et délits commis par le président Macky Sall. Les droits-de-l’homistes ont aussi sollicité l’assistance de l’Etat du Sénégal pour soutenir les accusations contre l’ancien patron de l’Apr.
Le président Macky Sall sera-t-il poursuivi de la même manière qu’il avait traqué, emprisonné et jugé l’ex-chef de l’Etat tchadien Hissène Habré jusqu’à sa mort en prison ? C’est également lui qui avait envoyé son armée chasser l’ex-homme fort de Gambie, Yaya Jammeh, officiellement pour avoir refusé de reconnaître la victoire électorale de l’opposant devenu président Adama Barrow. En fait, il lui reprochait surtout ses nombreux crimes ainsi que son soutien à la rébellion casamançaise. Et voilà qu’à son tour, il risque de subir les sorts d’Hissène Habré et de Yaya Jammeh… Ah, s’il savait ce qui le guette !