FINANCEMENT DE L'ÉDUCATION AU SÉNÉGAL
Les parents d'élèves dépensent plus que l'État
En prélude à la 3ème conférence sur le financement de l’éducation, à dakar le vendredi 2 février prochain, un panel portant sur « l’expérience et les résultats des comptes de nationaux de l’education du Sénégal» a été organisé hier, par le Partenariat mondial pour l’education (PME). A l’occasion, il a été établi que les ménages financent davantage l’enseignement où l’Etat était le bailleur majoritaire.
«Combien coûte l’éducation au Sénégal ? Qui la finance ? Pour quelles priorités politiques et quelles natures économiques ? Quels sont les coûts et les financements aux différents sous-secteurs d’éducation ? » Ces points ont fait l’objet d’un débat hier, à l’occasion du panel sur les comptes nationaux de l’Education (CNE) du Sénégal organisé par le PME.
L’expérience sénégalaise dans l’élaboration des comptes nationaux (CNE) a été, d’ailleurs, partagée. C’est ainsi qu’il a été établi que le secteur de l’éducation et de la formation a bénéficié de façon constante d’un financement accru et progressif de la part de ses bailleurs. Un financement qui, selon le rapport de synthèse est passé de 477 milliards en 2009 à 1005 milliards en 2016. «Ce gain représente 5,6% du PIB, lit-on dans le document qui ajoute que ce financement est assuré principalement par l’Etat et les ménages qui apportent au moins 93% du budget global.
« De 2009 à 2014 l’Etat est le financeur majoritaire. Cette tendance est inversée par les ménages durant les deux dernières années », lit-on dans le document. Les résultats des comptes nationaux de l’Education (CNE) laisse entrevoir aussi que l’Etat est le bailleur principal de tous les sous-secteurs du système éducatif à l’exception du moyen secondaire où les ménages supportent la plus grande partie du financement.
Le document rapporte que les partenaires techniques et financiers qui assurent entre 4% et 7% du financement global sont présents en grande partie dans la formation professionnelle, l’enseignement technique et l’Education de base des jeunes et des adultes et les Daara. Non sans préciser que le financement extérieur est presque inexistant dans le secondaire général.
En outre, il est établi que les salaires des personnels enseignants et non enseignants reçoivent au moins 65% des ressources allouées au secteur de l’éducation et de la formation. « Les autres dépenses courantes et les investissements viennent respectivement en seconde et troisième place devant les dépenses services auxiliaires et matériels pédagogiques».
Vers une institutionnalisation des comptes nationaux de l'éducation
Faisant face à la presse, la Secrétaire générale du ministère de l’Education, Sokhna Khady Diop Mbodj a annoncé que le Sénégal est dans la dynamique d’institutionnaliser ses comptes nationaux de l’Education. « Nous avons commencé la phase pilote. Nous avons défini le document cadre et mis en place une équipe technique nationale conjointe qui implique tous les ministères impliqués dans ce projet. Le Sénégal est dans une orientation qui consiste à faire un maillage pour institutionnaliser ses comptes nationaux », a-t-elle expliqué.
A sa suite, la Directrice du Partenariat mondial pour l’Education, Alice Albright a indiqué, par ailleurs, que les données comme les CNE sont extrêmement important. Du moment, dit-elle, qu’elles permettent d’identifier les coûts, d’utiliser les financements de façon efficace et d’apporter des améliorations. Pour le représentant de l’Unesco, Chang Gwang-Choll : « En plus de l’investissement public (Ndlr : environ 25% du budget Sénégal dédié à l’Education), nous savons que les familles, les collectivités locales et le secteur privé dépensent également autant que l’Etat. Cela étant, il faut voir en fait la totalité des ressources investies dans l’éducation et voir également comment ces ressources sont utilisées. Nous savons également que les ressources ne sont pas forcément bien utilisées ou elles ne sont pas utilisées de façon judicieuse. Et donc, il faut avoir ces données pour voir où se trouvent les lacunes ; et par conséquent, identifier les besoins en toute transparence et essayer d’améliorer l’état de financement et l’utilisation des ressources pour l’éducation.»