MACKY AU CAMPUS SANS ACCRO
Contrairement à la précédente, la visite ce jeudi du chef de l'Etat à l'Ucad s'est déroulée sans incident - Six nouveaux pavillons ont été inaugurés à l'occasion
En cette après-midi du 4 octobre, le président Macky Sall a inauguré, dans la joie et la convivialité, six nouveaux pavillons d’une capacité de 4000 lits, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
La deuxième visite du président Macky à l’UCAD a été, contrairement à 2015, une réussite et un plaisir. Au lieu de jets de pierres, cette fois, son Excellence a reçu des applaudissements. Il a ainsi inauguré, à l’École Supérieure Polytechnique (ESP), six nouveaux pavillons. Les 4000 nouveaux lits sont là, et bientôt, 3116 autres suivront, dans le cadre du projet de partenariat public-privé avec ASMA.
Saisissant l’occasion, le représentant des étudiants, Doudou Diouf, a fait part de certaines revendications au président. « Vous avez beaucoup fait pour le social. Nous vous demandons d’en faire autant pour la pédagogie, » a-t-il insisté. Il a également évoqué les retards dans la délivrance des diplômes et dans les années académiques.
Macky sensible à la douleur des étudiants
La question épineuse des bourses non perçues à temps, n’a pas manqué de refaire surface, au cours de la cérémonie : «Nos manifestations, qui sont dues à certaines conditions d’études, se passent dans la rue. A chaque fois nos camarades sont tués,» regrette l’étudiant Diouf. Il a poursuivi, rappelant que «les forces de l’ordre nous repoussent jusqu’à nos derniers retranchements.» Et de dire avec conviction : «Il faut que le cancer se soigne maintenant. Nous pensons pouvoir compter sur vous pour que ce phénomène cesse.» Doudou Diouf a surtout réclamé justice pour l’étudiant Fallou Sène, tué le 15 mai dernier à l’Université Gaston-Berger de Saint.
Macky Sall a tenu à répondre à chacune des requêtes faites par les étudiants. Mais le point le plus délicat, celui de la justice, a retenu toute son attention : «Je suis très sensible à votre message sur la justice. J’ai été plus que meurtri d’apprendre le décès de Fallou Sène» a confié, désolé, le président. Avant de préciser : « Bien sûr que la justice devra s’exprimer… Il appartient aux magistrats, et à eux seuls, d’appliquer la loi pour le peuple.»