«EN AFRIQUE, IL N’Y A QUE 5% DES FEMMES QUI OCCUPENT DES POSTES DE DG»
Yves Biyah directeur général adjoint du groupe Jeune Afrique
Plusieurs femmes juristes, ingénieures, responsables commerciales, expertes en digital ou encore créatrices d’entreprises se sont se données rendez-vous à Dakar dans le cadre de la deuxième édition du Forum des Héroïnes de samedi dernier. Pour cette année, les organisateurs ont porté leur choix sur le thème de l’innovation qui, pour eux, est au service du leadership
«Notre objectif est de permettre aux femmes africaines d’accéder à des postes de responsabilité. Cette mission a été décidée sur la base d’un constat très simple : En Afrique, il n’y a que 5% des femmes qui occupent des postes de directrices générales, ce qui est insuffisant », a dit le Directeur Général Adjoint du groupe «Jeune Afrique», Yves Biyah. Et ce forum vient, selon lui, apporter des solutions afin de faire changer la donne. A travers cette rencontre annuelle, les organisateurs veulent faire comprendre aux femmes qu’elles ont du talent et doivent aller saisir leurs chances. «Elles se demandent souvent si elles ont du talent pour y arriver ; on veut créer chez elles ce déclic et leur faire comprendre qu’elles sont capables de le faire et les pousser à aller chercher les postes quel que soit le secteur», explique le DGA de «Jeune Afrique».
Sur le thème, Yves Biyah souligne que le choix s’explique par le fait que le monde est en plein de mutation comme dans le domaine de la technologie avec le digital qui est partout. Ce qui fait que tout change dans la manière dont les gens consomment et interagissent. Cela apporte aussi des changements dans le business model de toutes les entreprises.
Des innovations sont aussi notées sur le plan sociologique avec la démographie qui aura des impacts importants dans des pays comme le Sénégal avec une population qui double et qui est de plus en plus jeune. «Nous pensons que la qualité première d’une femme leader de demain voire même de toujours est sa qualité à interpréter ces changements, à inventer de nouvelles solutions et à se réinventer soit même afin de s’adapter à ces nouvelles réalités. On veut les aider à embrasser l’innovation telle qu’elle arrive », lance M. Biah. En plus de l’autocensure, le Directeur Adjoint de Jeune Afrique soutient que les femmes sont confrontées à d’autres contraintes qui sont d’ordre familial avec la gestion de la maison ou encore des contraintes sanitaires qui leur font quitter leur emploi.