RSF APPELLE À LA REPRISE DU DIALOGUE ENTRE AUTORITÉS ET ACTEURS DE LA PRESSE
Sadibou Marong rappelle que RSF a soumis en juin une trentaine de recommandations aux autorités sénégalaises. Parmi celles-ci, il y a la nécessité d’une réforme des aides publiques et un éclaircissement des conditions de production de l’information.
Les tensions entre les médias privés et les nouvelles autorités sénégalaises continuent de s'intensifier. Après une semaine marquée par la suspension de deux médias de référence, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé l’organisation d’une journée sans presse le 13 août. Cette mesure intervient dans un contexte économique difficile pour la presse locale.
Reporters sans frontières (RSF), dirigée par Sadibou Marong, appelle les différents partis à reprendre le dialogue pour préserver l’un des piliers de la démocratie sénégalaise. Marong souligne que la situation actuelle nécessite des réformes structurelles urgentes pour garantir le droit à l’information et assurer la viabilité du journalisme.
Les difficultés économiques des médias sont exacerbées par la suspension des parutions des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb depuis une semaine. Le 6 août, la Coordination des associations de la presse (CAP) a dénoncé les "pressions multiformes" des nouvelles autorités, incluant des contrôles fiscaux, des mises en demeure de paiement de redevances et la suspension des paiements des conventions commerciales. Selon les informations recueillies par RSF, au moins sept autres médias privés sont proches de la fermeture.
Face à cette crise, Sadibou Marong rappelle que RSF a soumis en juin une trentaine de recommandations aux autorités sénégalaises. Parmi ces recommandations, il y a la nécessité d’une réforme des aides publiques et un éclaircissement des conditions de production de l’information ainsi que des règles de transparence pour les médias.
La situation des médias au Sénégal est critique. Bien que les difficultés de la presse ne soient pas nouvelles, l’arrivée des nouvelles autorités a exacerbé ces problèmes. Marong note que 26 % des reporters sont sans contrat de travail, les médias font face à des dettes fiscales importantes, et une crise de confiance persiste entre les médias et le public. RSF appelle donc à ce que les autorités veillent à ce que cette crise ne prive pas les Sénégalais d'une presse dynamique. Il est crucial, selon Marong, que l'État et les acteurs des médias collaborent pour trouver des solutions bénéfiques pour le secteur et pour la démocratie.