LE PATRON DE LA CLINIQUE DES MADELEINES A LA BARRE
NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER
Le directeur de la Clinique des Madeleine, Dr Mahmoud Aïdibé a comparu hier, à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar pour répondre du chef d’inculpation de non assistance à une personne en danger. La partie civile réclame 100 millions en guise de dommages et intérêts. Délibéré au 11 mai.
Une rocambolesque affaire de non assistance à personne en danger a été enrôlée hier, au Tribunal correctionnel. Youssou Fall et sa femme ont traîné en justice la Clinique des Madeleines. C’est le médecinchef de la structure, Mahmoud Aïdibé qui répondait pour non assistance à une personne en danger.
Revenant sur les faits, Youssou Fall précise d’emblée qu’il n’a pas de précédent avec la clinique. Sa femme a accouché son premier enfant à l’âge de 17 ans à la Clinique Cheikh Anta Diop. Après le baptême, elle a quitté la clinique. «A la maison, elle a piqué une crise en ayant des contractions atroces. J’ai appelé le Dr Faymi qui m’a proposé d’appeler SOS Médecin. L’ambulance l’a amenée à la Clinique des Madeleines où on nous a demandé son médecin traitant. Je leur ai répondu que c’est le Dr Faymi. Ils m’ont fait savoir qu’ils ne prennent pas en charge les patients du Dr Faymi», a-t-il raconté à la barre.
Poussant le bouchon plus loin, ils ont fait sortir sa femme pour prendre une personne de race blanche. Quand ils sont rentrés, Mme Fall a encore piqué une crise et les médecins de SOS lui ont donné du valium. «Pris de panique et ayant eu peur de perdre ma femme, je suis retourné à la Clinique Cheikh Anta Diop. Grâce à Dieu, elle s’en est sortie grâce à une réanimation. A la suite de cela, j’étais traumatisé raison pour laquelle, j’ai ramené ma femme chez sa mère de peur qu’elle ne rechute», explique le plaignant. Le Dr Mahmoud Aïdibé réfute le fait d’avoir refusé d’hospitaliser Madame Fall au sein de sa clinique le 9 décembre 2014. Le patron de la clinique soutient qu’il a un problème avec le Dr Gerard Faymi, mais cela ne l’empêche pas de faire son travail. «Cette dame avait tout sauf, une urgence. La dame a quitté les lieux avec une température stable car elle était éveillée», informe-t-il.
Par ailleurs, il soutient qu’il a renvoyé le Dr Faymi au niveau de sa clinique. Ce dernier avait assisté à l’accouchement par césarienne d’une Guinéenne mariée à un Allemand. Faymi n’a pas fini son travail et est
parti. Je l’ai appelé et il était injoignable alors que la femme venait de mourir. La femme est morte, car le médecin a mis du temps pour intervenir.
«Toutefois, il n’y avait pas d’urgence, on lui a dit que la dame ne peut pas être prise en charge du fait que son médecin est absent. L’intervention d’un réanimateur n’était pas nécessaire. La consultation lui a été accordée », se dédouane-t-il.
Entendu à titre de témoin, le Dr Gérard Faymi déclare que Mme Fall était dans une situation dramatique. «J’ai compris la gravité au téléphone et c’est la raison pour laquelle cette clinique ne l’a pas prise en charge», ajoute le médecin traitant qui déplore la légèreté avec laquelle, les médecins de la Clinique des Madeleines n’ont pas pris en charge la femme qui a fait une crise d’épilepsie. Les problèmes crypto personnels ne doivent pas se répercuter dans le travail », dit-il en soutenant que la dame souffrait d’un coma visuel. C’est une maladie à long terme. La partie civile réclame 100 millions en guise de dommages et intérêts. Le parquet a plaidé l’application de la loi. Le conseil de la défense a plaidé la relaxe. Selon l’avocat, les faits ne sont pas fondés. Pour lui, c’est le Dr Faymi qui a monté ce coup. La décision sera rendue le 11 mai prochain.