SYNOPSIS D'UN FILM À HAUTS REBONDISSEMENTS
Distribution des cartes d’électeurs
Le gouvernement sénégalais a adopté la loi instaurant l’utilisation de la carte d’identité biométrique le vendredi 4 mars 2016, via les députés en présence du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo. Depuis, cette carte qui sera multifonctionnelle, semble ne pas faire l’unanimité chez les opposants politiques au régime en place. Selon eux, ceci n’est que pure ruse afin de frauder lors des Législatives prévues pour le 30 juillet 2017. Un brin de soupçon qui trouve sa légitimité dans quelques faits liés à leurs présomptions.
De Dakar à Kaolack passant par le fin fond du Sénégal, le constat reste le même, la distribution des cartes est bel et bien lente à quelques jours des élections. Pour d’aucuns, ceci est un faux débat puis que le gouvernement a trouvé alternatives au problème avec les mesures adoptées par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Les citoyens habitant la région de Dakar et qui votent dans la région de Dakar peuvent retirer leur carte auprès des commissions instituées auprès de leur lieu de vote. En outre, pour les citoyens inscrits dans la région de Dakar et qui souhaitent voter dans les autres régions, les cartes sont retirées auprès de la Préfecture du Département d’inscription (Dakar, Pikine, Guédiawaye ou Rufisque).
Kaolack, un lot de 37 cartes d’identité biométriques ont été retrouvées enfouies sous un arbre
Une posture qui semble ne pas calmer les ardeurs du côté de l’opposition. Une incertitude née, pour la première fois, de tentatives de sabotage notées à Kaolack. Le Mardi 13 Juin 2017, à 17 heures devant la mairie de Kaolack, un lot de 37 cartes d’identité biométriques ont été retrouvées enfouies sous un arbre. Dans l’émoi et la colère, les populations sénégalaises en général, et celles de la ville de Mbossé en particulier, n’avaient pas compris le sens de cet acte.
Non impliqués dans les retraits des cartes d’identité biométriques, des agents rumineraient une colère noire contre D.N, l’homme de confiance du préfet de Kaolack, qui avait une main-posée sur tout le processus.
Voulant le disqualifier aux yeux de l’administration, ils auraient organisé le sabotage, qui était de voler et de jeter 37 cartes d’identité biométriques devant un endroit fréquentée qu’est la devanture de la municipalité, découvertes, ces pièces jetteraient le discrédit sur toute la commission de distribution.
Contacté par la redaction de SeneNews, D.N n’a pas démenti le sentiment d’ostracisme que nourrissaient la plupart de ces collaborateurs à l’endroit de sa personne.
DAF, une pagaille notoire
Au sortir de ce fait assez intriguant, s’en est suivi le manque d’organisation notoire à la Direction de l’Autonomisation du Fichier (DAF). A la commission de retrait des cartes d’identité biométriques logée à la Direction de l’autonomisation du fichier (DAF), c’est, en effet, une pagaille notoire qui empêche les citoyens de retirer leurs pièces.
Des milliers de Sénégalais inscrits dès le début de l’opération, il y a de cela plusieurs mois, peinent à retirer la nouvelle carte d’identité biométrique. Au niveau de la DAF, la situation est plus que compliquée. C’est la galère. En réalité, selon La Tribune, il se pose un vrai problème d’organisation au niveau de la commission de retrait logée dans cette structure.
Des milliers de cartes sont disposées dans le désordre sur des tables, à charge pour seulement deux personnes de les distribuer. Et ces messieurs ne se cassent pas la tête: ils vous retournent aussitôt votre récépissé et vous demandent de repasser.
C’est fort de ce constat, que le Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade, a annoncé une marche pour élucider le problème de la distribution des cartes d’électeurs.
Abdoulaye Wade déplore ainsi l’attitude de l’administration qu’il accuse de faire dans le dilatoire. Près de la moitié des électeurs n’ont pas encore reçu leurs cartes selon la coalition gagnante/Wattù Senegaal. Face à cette situation, Wade qui semble ne pas être affaibli par l’âge, a invité l’ensemble des sénégalais à une marche à la de la Place de l’Indépendance au ministère de l’Intérieur, ce mardi 25 juillet à 14 heures.
Deux jeunes arrêtés avec plus de 1.000 cartes d’électeurs à la main
Pour Abdoulaye Wade, ceci un avertissement solennel au Président Macky Sall sensé souligner l’extrême gravité de la situation « qu’il a créée pour installer la confusion et tricher ». « Nous le rendons personnellement responsable des conséquences qui en résulteraient »,considère-t-il.
Et pour donner un retenti grandiose à cette marche annoncée, Me Abdoulaye Wade conseille aux sénégalais résidant à l’extérieur du pays de se regrouper autour des consulats, une fois la date venue. Pour ceux qui sont à l’intérieur du pays, le pape du Sopi leur demande de se mobiliser devant les sous-préfectures.
Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisqu’au lendemain de cette annonce, Idrissa Diallo, maire de Dalifort et proche de Kkalifa Sall ainsi que Bamba fall et récemment Barthélémy Dias ont témoigné de leur désir de rejoindre cette marche. Cette décision est surtout motivée par le fait que, ce vendredi, deux jeunes ont été arrêtés avec plus de 1.000 cartes d’électeurs à la main. Contacté par la rédaction de SeneNews, El Hadj Ibrahima Ndiaye, le chargé de communication de la coalition Manko Taxawu Senegaal est revenu sur l’arrestation des deux jeunes.
En effet, « c’est lors d’une caravane entre Fass et Medina que les deux jeunes ont été aperçus avec des caisses à la main. Ayant reconnu l’emballage réservée aux cartes d’électeurs, nous les avons interpellés. Pris de panique, ils voulurent d’abord nous remettre les cartes et puis s’en aller mais nous avons jugé nécessaire de convier la presse pour ainsi faire à l’opinion de cette grave découverte. Il est avéré que ces cartes appartiennent à des citoyens dont les bureaux de vote se trouvent à Galandou Diouf couvert par la mairie de Mermoz/Sacré-Coeur. Les jeunes en question ne sont pas des agents administratifs de l’Etat et n’ont que la vingtaine. Ils ont été, après la conférence de presse, remis entre les mains des agents du commissariat ».
Ne faisant pas partie de la CENA et ne siégeant dans aucune commission, ils devraient en aucun cas posséder ces cartes, de l’avis de Barthélémy Dias. D’autant plus que, devant les caméras et sous l’effet des interrogations intenses, l’un des mis en cause a affirmé avoir reçu les cartes de l’adjoint au sous-préfet de Dakar qui les payait un salaire mensuel.