4 000 ENFANTS EN AGE D’ALLER A L’ECOLE RISQUENT DE RATER L’ANNEE A BOUDOUCK A CAUSE DES MAITRES DE DAARAS
MALGRE UNE PLAINTE ET LA SAISINE DU MINISTERE DE L’EDUCATION
Au moment où l’ouverture des classes est désormais effective sur l’ensemble du territoire national, près de «4 000 enfants» en âge d’aller à l’école, recensés, risquent de rater l’année scolaire dans le village de Boudouck (département de Bounkiling).
Les notables «hostiles à la présence de l’école française dans le village de Boudouck et qui avaient mis le feu, volontairement, à des abris provisoires» servant de salles de classe pour les élèves «afin de sauver leurs 'daaras'», sont encore passés par là. Malgré une plainte déposée par Mamadou Diop, le propriétaire des abris provisoires, par ailleurs Président de l’Association nationale pour le développement de Boudouck, et la saisine du sous-préfet, de l’Inspecteur académique et l’Iden, rien n’a encore bougé, selon Mamadou Diop. «Aucun enfant n’est parti à l’école française à cause de ces notables qui veulent coûte que coûte, sauver leurs 'daaras'", se désole-t-il. Mais ce qui est inexplicable et inadmissible pour lui, c’est le silence des autorités surtout du ministre de l’Education.
Dans une lettre dont nous avons copie, datée le 22 septembre 2013, l'association à travers son président Mamadou Diop a demandé au ministre de l’Education et au ministre de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales « un arbitrage et une solution de sortie de crise de la situation qui prévaut actuellement à Boudouck».
L'association a fait clairement savoir au ministre qu’elle « veut l'érection d'une école française et faire profiter au village toutes les opportunités de développement». Avant d’expliquer que «le problème est qu'il existe un groupe de notable qui refuse et oppose un niet catégorique à tout projet de développement. Allant jusqu'à faire du forage et du dispensaire une propriété privée.
Par la même occasion, il interdit tout ce qui est mouvement politique, toute activité concernant les élections dans le village de Boudouck». Très remontés par le silence des autorités, Mamadou Diop et ses camarades avertissent : « Nous voulons que l’Etat sache que nous sommes des citoyens qui ont des droits et devoirs comme tout le monde, nous n’allons pas accepter que nos enfants soient interdits d’aller à l'écoles française à cause de quelques marabouts, mus par leurs propres intérêts. L’Etat doit prendre ses responsabilités en assurant à ses enfants l’éducation qui est un droit».