LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRE LA SONNETTE D’ALARME ET MET EN SYNERGIE SES ACTIONS
Il n’est pas question pour les organisations de la société civile sénégalaise d’observer, de manière passive, la situation politique tendue à cause de la rupture du dialogue et de la confiance entre les acteurs politiques
La société civile sénégalaise semble préoccuper par la situation préélectorale très tendue, marquée par la rupture de dialogue politique et les désaccords sur le processus électoral. Dans une déclaration parvenue à la rédaction, hier mercredi, une trentaine d’organisation de la société civile tire la sonnette d’alarme sur les risques qui pèsent sur les prochaines élections, non sans décider de travailler en synergie autour de la question électorale.
Il n’est pas question pour les organisations de la société civile sénégalaise d’observer, de manière passive, la situation politique tendue à cause de la rupture du dialogue et de la confiance entre les acteurs politiques, notamment sur le processus électoral au Sénégal. C’est tout le sens de la décision qu’elles ont prises au sortir d’un atelier organisé à Gorée, les 2 et 3 août dernier. Dans la note parvenue à la rédaction hier, mercredi 8 août, la trentaine d’organisations de la société civile a décidé «de mettre en synergie» ses actions «autour des principes et valeurs».
Comme initiative à poser, ces acteurs non-étatiques comptent «contribuer à la consolidation du cadre démocratique et consensuel grâce à une démarche holistique inclusive d’analyse, de recherche, de monitoring et de veille». Ababacar Fall du Gradec et compagnie ambitionnent de «promouvoir la médiation citoyenne afin de favoriser un dialogue inclusif entre les acteurs politiques». Ne s’en limitant pas là, ils envisagent de «travailler à favoriser la transparence du processus électoral», ou encore à «travailler à asseoir une culture de redevabilité politique pour aider à la décision électorale des citoyens», entre autres.
Sur les raisons de cette nécessité de synergie des organisations de la société civile, les signataires de la déclaration estiment que le changement de paradigme est motivé par les «incertitudes qui pèsent sur l’organisation des élections et des tensions qui en découlent». Alertant, ils diront que «nous risquons d’assister à un lourd contentieux préjudiciable à la tenue d’élections paisibles, si cette tendance arrivait à se maintenir». Les germes de cette menace sont, entre autres, la «rupture du dialogue politique», les «désaccords autour du processus électoral», sans oublier la «récusation du ministre de l’Intérieur par l’opposition quant à sa capacité à organiser les prochaines consultations en toute impartialité».
Ont pris part au conclave de Gorée, entre autres, Article 19, Amnesty Internationale, Ajs, Congad, Cosce, Commission justice et paix de l’Eglise, Enda Graf Sahel, Enda Diapol, Forum civil, Forum social sénégalais, Forum du justiciable, Gradec, Goree Institut, Handicapform Educ, Institut des droits de l’Homme et de la paix, Lsdh, Ong 3D, Ondh, Pacte, Raddho, Alioune Tine, etc.