DES CENTAINES D’ETUDIANTS BATTENT LE MACADAM A MBOUR
Exclus des instituts privés
Les étudiants orientés dans les écoles privées d’enseignement supérieur de Mbour ont battu le macadam, hier mercredi. Renvoyés des cours depuis un mois, ils demandent à l’Etat du Sénégal de solder la facture due aux instituts privés pour leur permettre de reprendre les cours.
Les étudiants orientés dans les instituts privés de l’enseignement supérieur sont très remontés contre l’Etat du Sénégal qu’ils accusent d’être la source de leur mal. Renvoyés de leurs établissements depuis un mois, les étudiants n’en peuvent plus de voir leur avenir hypothéqué. Hier, comme un seul homme, ils ont battu le macadam, en sillonnant les artères de la capitale de la Petite Côte. Depuis le 5 octobre, affirme Soda Guèye, étudiante en licence 3 à l’Institut Supérieur de Santé de Mbour, ils n’ont pas fait cours. «Nous sommes exclus des écoles à cause d’une dette de 13 milliards que l’Etat du Sénégal n’arrive pas à éponger. L’Etat du Sénégal doit régulariser notre situation pour qu’on puisse retourner dans les classes», indique-telle. «Cela fait 3 ans que nous sommes dans les instituts qui ont accepté de souffrir financièrement pour l’intérêt des étudiants, mais toute chose à une limite», fulmine l’un des porte-paroles des marcheurs qui ont pris le départ au stade Caroline Faye avant d’arriver à la préfecture.
La marche a été encadrée par la police. S’ils ont opté pour la voie pacifique, explique Samba Touré, c’est pour exprimer leurs inquiétudes par rapport à leur avenir, mais si rien n’est fait, ils n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure. «Jusqu’à présent, nous avons opté pour la voie du dialogue parce que nous sommes optimistes et nous osons croire que l’Etat va réagir après cette marche pour essayer de trouver un terrain d’entente avec ses partenaires afin que nous puissions continuer tranquillement nos études. Nous n’accepterons pas que l’Etat crée de la diversion», avertit-il. A Mbour, plus de 250 étudiants sont concernés par cette exclusion. Cependant, le porte parole des manifestants met en garde le gouvernement. «Nous accepterons pas que l’Etat nous déverse à l’Université virtuelle. Nous avons choisi les écoles privées. Que l’Etat respecte ses engagements et rien d’autre.
Au même titre que les étudiants qui sont dans le public, notre avenir n’est pas à vandaliser. Nous sommes des Sénégalais et si nous avons accepté d’être orientés dans les instituts privés sans logement, ni restauration, (des dépenses supplémentaires que nos parents et tuteurs prennent en charge), il ne faudrait pas que l’Etat fasse moins», tonne Samba Touré. L’adjoint au préfet de Mbour qui a écouté les doléances des étudiants a promis de rendre compte à qui de droit. «La marche a été pacifique, c’est la raison pour laquelle elle a été autorisée. Je vais rendre fidèlement compte aux autorités supérieures de vos revendications. Notre devoir envers vous est de le faire et nous ne dérogerons pas à la règle. C’est pourquoi, je vous demande de maintenir le contact pour connaître l’évolution du dossier», a indiqué Alphousseynou Bangoura.