SONKO : "JE NE SERAIS PAS CHEF DE PARTI SI JE SUIS PRÉSIDENT"
Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol.
S'il est élu Président de la République au soir du 24 février 2019, le leader du parti "Pastef", va se départir de ses fonctions de président de son parti. Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol. Il s'est confié à Seneweb, avant son meeting prévu ce soir.
"Président, je me départirai de mes fonctions de chef de parti. C'est une chose sur laquelle, nous avons clairement livré notre vision. Les fonctions de Président de la République et de président de parti politique sont diamétralement incompatibles, puisqu'elles ne permettent pas l'impartialité requise pour l'autorité présidentielle", dit Sonko.
Ousmane Sonko d'indiquer : "Il faut également couper le Président de la République des contingences politiques. Parce qu'un Président de la République ne doit avoir de temps que pour s'occuper des missions qui lui sont dévolues, c'est-à-dire conduire le destin de la Nation. Mais il ne doit pas être dans des petites querelles, recevoir Massamba et Mademba pour donner des valises d'argent. Même les réunions politiques se tiennent au palais de la République, qui n'est pas le palais de l'Apr".
"Nous allons beaucoup plus loin, poursuit-il, parce que nous considérons que c'est l'institution présidentielle elle-même qui pose problème au Sénégal. Et le fait de découpler les fonctions de président de parti avec celle de Président de la République ne réglerait pas entièrement le problème. C'est pourquoi, nous pensons qu'il faut réduire drastiquement les pouvoirs du président de la République au Sénégal si on veut s'en sortir".
Pour Ousmane Sonko, "ça passe par la suppression de la fameuse caisse noire qu'on appelle fonds politiques et qui n'est qu'un fonds de corruption en réalité, puisque les Présidents s'en servent pour acheter des militants, corrompre des porteurs de voix, etc. Il faut donc éliminer cette caisse et la remplacer par ce que j'ai appelé les fonds secrets qui sont sous le contrôle de l'Assemblée nationale".
"Toujours pour réduire les pouvoirs du Président de la République, il faut sortir les corps de contrôle de la supervision du Président de la République. Qu'ils soient totalement autonomes pour faire le travail de contrôle de l'action publique et pouvoir saisir directement un procureur, et de se substituer à ce dernier s'il ne fait pas le travail", a-t-il affirmé.
Sonko ajoute, "il y a aussi des mesures à prendre par rapport à l'implication familiale dans la gestion publique. Il faut des mesures assez fermes pour éviter les abus. Quand on voit ce qui se passe sous nos yeux et l'impact négatif que ça a sur la gouvernance, il y a de quoi se poser un certain nombre de questions".
"Il faut rééquilibrer les pouvoirs pour que le Président de la République ne soit plus le président du Conseil Supérieur de la Magistrature pour que cette institution soit totalement indépendante et autonome pour faire son travail. Que le ministre de la Justice ne puisse plus siéger au Conseil Supérieur de la Magistrature, ou alors qu'il ne puisse plus avoir une voix importante", précise-t-il.
"Je suis plutôt pour une forme de parlementarisme plutôt que pour le présidentialisme. Mais il nous faut une assemblée nationale totalement autonome et très forte. Parce que séparer les pouvoirs c'est bien, si vous séparez des pouvoirs qui ne sont pas équilibrés, ça ne sert absolument à rien. La forme de scrutin pose problème, la manière dont on dresse les listes dans les partis politiques idem", renchérit-il.