LE SÉNÉGAL DES PROFONDEURS
Au loin de nos villes, au fond de nos terroirs, vivotent les oubliés de la République - Un malheur hélas, entretenu par une élite cupide et paresseuse - CARNET DE VOYAGE
Sur mon chemin, j'ai croisé cette misère silencieuse, plongée dans un néant alarmant
Des gueux qui l'habitent stoïques,
se démerdent pour bouger,
à la recherche de la rare pitance
Privés d'eau, ils triment
Manquant de tout, ils se taisent
Se murent dans un silence de dénuement
Ils observent passer l'opulence des assaillants dont les cargaisons parfois s'échouent sous le poids des regards avides d'amertume, abandonant leur trésor bien coffré sur les chantiers inachevés de leur turpitude.
Au loin de nos villes, au fond de nos terroirs
vivotent les oubliés de la République.
Des misérables qui dorment sur des lits de mines d'or. Des indigents qui se couchent sous des arbres qui cachent plus de richesse que leur ombre providentiel et precaire.
Il leur suffit d'ouvrir les yeux, ils leur suffit d'être reconnus, il leur suffit d'être épaulés pour qu'ils trinquent de l'abandance de leurs sources, ces ressources naturelles qui font le bonheur de cieux lointains en faisant leur malheur. Un malheur hélas ! entretenu par une élite cupide et paresseuse.
Saaraya, Bembo, khossanto, Tomboronkonto, Mako,... je vous salue avec respect.
Je suis revenu, j'ai revu, j'ai encore vécu. Mais je suis sur qu'un jour proche, vous vaincrez !
Petit à petit un œil s'ouvrira après l'autre et vos regards seront suffisamment perçants pour voir les richesses enfouies dans vos profondeurs et sur vos surfaces. Et ce jour, les regards croisés prendront le dessus sur le grand œil des pirates borgnes.
Je reviendrais certainement et nous célébrerons ensemble le grand soir. Le soir de la justice économique et de l'équité sociale.