SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, UN MONDE DE TRADUCTIONS
Les domaines dans lesquels travaille le Sénégalais ne sont pas des spécialités qu’il juxtaposerait : ils peuvent s’interpénétrer et entrer en conversation les uns avec les autres
Souleymane Bachir Diagne est né dans une famille de Saint-Louis du Sénégal qu’animait un désir d’école. Son père, avant de devenir guide religieux soufi, était allé de son propre chef à l’école française. Le fils a suivi le même chemin, un peu plus loin : l’Ecole Normale supérieure à Paris, les universités à Dakar et aux Etats-Unis. Il passe du wolof au français, du français à l’anglais. Il écrit en présence de plusieurs langues, persuadé que les concepts peuvent trouver un reflet langue à langue.
On dit souvent que la première langue de l’Europe est la traduction mais l’Europe n’est pas la seule scène de la traduction. On se souvient qu’au IXème siècle de notre ère, à Bagdad, Aristote apparut en songe au calife et qu’une maison de la sagesse y fut fondée qui reposait sur l’échange des traditions écrites. La pensée grecque y fut traduite. Davantage, elle s’incorpora véritablement dans la pensée islamique. Ses tours et ses détours jusqu’à Cordoue et Fez sont passionnants à explorer. Mais il faut aussi considérer, entre le Maroc et Tombouctou, le commerce des textes qui passaient de l’Afrique du Nord çà l’Afrique subsaharienne.
La connaissance est une dans sa multiplicité. S’il y a bien un objet unique de la recherche de Souleymane Bachir Diagne, c’est la pluralité.
Bibliographie :
En quête d'Afrique(s). Universalisme et pensée décoloniale de Souleymane Bachir Diagne (Albin Michel).
Comment philosopher en islam ? de Souleymane Bachir Diagne (Philippe Rey).
L'encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique de Souleymane Bachir Diagne (Présence Africaine).
Bergson postcolonial de Souleymane Bachir Diagne (CNRS).